Excellente soirée de profonde exploration électronique en perspective avec deux entités-solos aux univers forts, physiques, denses, englobant et totalement réjouissant. D’un côté, les fascinantes explorations cosmico-synthétiques perverties et electronic-electronica extatiques du passionnant BEE MASK, auteur de plusieurs albums-clés ayant fait l’unanimité des presses spécialisées dont le franchement fantastique « Canzoni Dal Laboratorio Del Silenzio Cosmico » sur le label Spectrum Spools et Edition MEGO, pointant dans les listes des albums de l’année 2012 des entres autres incontournables magazines Wire ou Boomkat.

Et de l’autre, les manipulations de cassettes « in-situ/sur le moment » et tout aussi fascinante de l’énigmatique RINUS VAN ALEBEEK, figure-clé de la scène-cassette/bande expérimentale berlinoise et internationale.

Une réjouissante soirée d’exploration abstract/electronics-synthetic/cosmic-tape & more… en deux actes-solos complémentaires se situant au coeur de la scène expérimentale internationale actuelle et à l’étrange physicalité, sonnant comme une sorte de profondément dense « rêve éveillé ».

BEE MASK

Projet de Chris Madak, Bee Mask est un véhicule pour une conception complexe, ouvragée et profondément déformée de la musique électronique contemporaine se dessinant à partir des couples humains/machines des synthèses west coast américaines des années 70, de la brillance fracturée du sampling concret, de l’empreinte iridescente du minimalisme, de la palpitation/vrombissement humide de basses sur-puissantes et des courants sublimés de vertige et terreur prenant corps sous les plus perturbants/troublants moments du canon du psychédélisme enregistré « maison ».

Avec plusieurs enregistrements à son actif, dont le fantastique « Canzoni dal Laboratorio del Silenzio Cosmico » sur Editions Mego puis Spectrum Spools, Bee Mask se place aux avant-poste tranchant d’un monde où les distinctions entre « musique cérébrale » et « musique corporelle » n’ont plus lieu d’être. Ayant donné bon nombre de concerts aux États-Unis, Canada, Australie, Japon et Europe et ayant sorti des disques sur divers labels clés de l’expérimentation électronique actuelle (Editions Mego, Spectrum Spool, Room40), Bee Mask débarque pour la première fois à Genève, et ceci, pour notre plus grand plaisir.

Une fenêtre/aperçu parfaite de l’état de l’abstraction électronique actuelle, version cosmico-puissante. Sophistiqué, abouti et merveilleusement énigmatique.

RINUS VAN ALEBEEK

Figure énigmatique et emblématique de la manipulation de bandes-cassettes, Rinus Van Alebeek est en fait un écrivain utilisant ses enregistrements (environnementaux) pour narrer des histoires avec une approche hautement personnelle et non-académique, se situant qqpart entre le noise et la « poésie pure », le tout avec une esthétique magnifiquement do-it-yourself, usant de walkman, dictaphones, multi-pistes analogiques, lecteurs cassettes « conventionnels » pour un fascinant et prenant résultat « para-réaliste ». Observateur curieux et insatiable de la réalité, Rinus Van Alebeek transforme celle-ci en de fortement évocatifs « poèmes sonores », se situant dans un prenant territoire mêlant noise/bruit, lo-fi et narrations à l’étrangeté hautement poétique.

Agissant et interagissant sur le moment avec l’espace donné, Rinus Van Alebeek débarquera ici avec une multitude de cassettes enregistrées lors de son dernier voyages aux États-Unis et d’étranges cassettes de voix enregistrées trouvés en Californie. Jouant sur l’imprévisibilité et la manière d’agir avec celle-ci, il appréhende ces concerts comme des expériences hautement physiques en mode « temporel-rêve ».

Une fascinante approche pour un fascinant personnage, hautement recommandé à tout amateur de manipulations de cassettes.

Plus d’infos :

BEE MASK :

http://bee-mask.tumblr.com/

RINUS VAN ALEBEEK :

http://rinusvanalebeek.wordpress.com/