Vivant dans le comté de Humbold, une région très isolée du nord de la Californie et qui est l’un des derniers endroits californiens où l’on peut vivre sur la plage et où les pauvres et les riches peuvent apprécier la profonde beauté de la nature particulière de la région de manière égale. Une ligne côtière épique, des séquoias, sept rivière différentes… cet environnement a un impact profond sur la musique d’Ensemble Economique : une nature de pureté dramatique, où les espaces sont infinis et ou l’on peut faire des marches INTERMINABLES sans rencontrer âme qui vive.

Exploitant cette isolation libératrice, ENSEMBLE ECONOMIQUE utilise des « sons trouvés », des enregistrements de terrain et diverses interventions musicales qu’il ré-édite plus tard de manière méticuleuse, sous formes de couches et de boucles. Le résultat de ce processus donne corps à une musique dramatique, cinématique, rigoureuse, soulignant l’importance de Brian Pyle en tant que nouveau compositeur/agenceur sonore émergeant de la longue tradition expérimentale de la côte Ouest des Etats-Unis. La pratique de Brian Pyle/Ensemble Economique implique une dense approche de l’assemblage de sons, et ceci de manière puissamment organique, poussant le « studio au-dehors, vers la nature et la nature au sein du studio ». Il en résulte un résultat sonore rempli de beauté homogène, comme une longue tapisserie remplie à ras bord de mélodies cacophoniques, de chants méditatifs et de rythmes hypnotiques-shamboliques. Une musique profondément dense où chaque espace, chaque « note-son » est soigneusement choisi et transformé en verre.

Une musique idéale pour les nuits les plus sombres ou les matins/aubes les plus roses, et tout ce qui réside entre les deux. Une musique pénétrante et saisissante, obsédante laissant des traces de lumières dans son sillage. Il n’est donc pas surprenant que les enregistrement d’Ensemble Economique aient déclenché des retours extrêmement positifs auprès des presses spécialisées et une réelle joie pour nous de recevoir ici un live d’Ensemble Economique, parfait pour un dimanche soir et capable de nous transporter vers des territoires posément apaisants. Sur disque, en tout cas et dans le genre, recommandable.

Et en première partie, tournant avec Ensemble Economique et inconnue de nos services, WITXES, une entité sonique féminine, crashant/transformant la musique populaire en une musique singulière. Un projet présenté comme schizophrénique, pluriel, cherchant sa voix dans la balance entre improvisation et une recherche sonore passionnée. Errances, vagabondages et divagations donnent naissance à des espaces mélodiques nourris de couches sonores colorées, de textures miroitantes, et de traces résiduels d’instantanés sonores où chaque auditeur peut trouver sa place de manière relaxante reprenant les qualités obscure de à la fois le jazz et l’ambient. A découvrir, pour nous en tout cas, en première partie avant les denses/pénétrantes explorations sonores d’Ensemble Economique.