mercredi
20
octobre
2010

ISSA BAGAYOGO

Concert

La cave12 à PTR (#2)

USINE – 4, PLACE DES VOLONTAIRES

– AFRO-TECHNO-BEAT FROM BAMAKO, MALI –
MERCREDI 20 OCTOBRE – 21h00 (concert 21h30 !)
ISSA BAGAYOGO (Mali)
Issa Bagayogo : kamale n’goni, voix
Gaël Le Billan : fender rhodes, melodica, choeur
Jérôme Hulin : percussions, sanza basse
Yves Wernert : FX, basse
+
ORCHESTRE TOUT PUISSANT MARCEL DUCHAMP (ch, france, uk)
(Vernissage du dernier disque !)
Vincent : contrebasse
Anne : marimba, percussions
Maël : guitare électrique
Wilf : batterie
Liz : violon, voix, percussions
Seth : trombone

En collaboration avec PTR

Crochet un brin inhabituel pour la cave12-nomade, via le Mali, avec l’une de ses plus grandes voix, Issa Bagayogo, également reconnu comme étant l’un des plus grands joueurs de Kamele N’goni (sorte de luth traditionnel africain). Une savante et réussie rencontre musicale entre l’Europe et l’Afrique de l’Ouest, dépassant la juxtaposition « world » courante dans le domaine, mais sonnant comme un réel projet musical en soi totalement accompli et personnel, habité et groove pour un étonnant résultat hybride afro-euro. Surnommé « Techno Issa », Issa Bagayogo, issu de la profonde et très pauvre campagne malienne, associe les traditions acoustiques maliennes avec des sonorités franchement électroniques, jazz ou dub résultant en un impeccable, lancinant et cool-mood electrobeat, irrésistiblement prenant et dansant. Ayant été le premier musicien malien « digital » osant intégré des séquences samplées dans ses grooves, Issa Bayagoao est devenue une véritable star au Mali et sur tout le continent africain, devenant un pionnier du genre, rompant avec la tradition et s’ouvrant aux mondes pré-programmées des beats-claviers.

Son dernier album, Mail Kura (Six Degrees Records) a été unanimement célébré par les presses spécialisés, comme étant l’un des meilleurs albums afro de l’année 2008. Il est rare, extrêmement rare pour nous de recevoir des musiciens venus du continent africain, d’où un plaisir supplémentaire non dissimulé de se laisser entrainer par la voix et les grooves électro de Techno Issa. A noter qu’ISSA sera accompagné sur scène (entre autre) par l’ingénieur du son, producteur et musicien, Yves Wernert (l’homme derrière divers enregistrements d’Ali Farka Touré, Tinariwen, etc…). 

Cool-Techno-Groove-implacable et rayons de soleils maliens, ce soir, pour se laisser auto-porté par les beats-digitaux d’ISSA.

Un parfait remède anti-grisaille « octobrien » et ambiance de boîte de nuit from Bamako garanti

— plus authentique night-club malien que ça, tu meurs !

Et en première partie, retour au bercail-nomade de l’Orchestre devenu grand, et qui, depuis sa création il y a quelques lustres de cela dans une certaine cave12-non-nomade, a parcouru bien du chemin, joué sur bien des scènes, rencontré bien des gens et enregistré bien des choses… Une vie « adulte » en soi qui fait toujours grandement plaisir lorsqu’on se souvient d’où ils viennent et qu’on assiste à leur irrésistible évolution… Et donc, vernissage de leur tout dernier opus ce soir en belles pompes. Tout nos meilleurs voeux à l’Orchestre pour leur dernier-né et long, très long avenir-suite à eux.

Une très belle afro-party octobrienne qu’on vous dit !

ISSA BAGAYOGO
Issa Bagayogo vient de la campagne et c’est d’abord un paysan. Né en 1961 à Korin, un petit village à 65 km de Bougouni, la ville de Nahawa Doumbia, la chanteuse la plus connue du district, Issa cultivait le mil à la houe (daba en bamabara) sur un champ de dix hectares avec toute la famille de son père et de ses quatre femmes. Fils de la première épouse de celui-ci, Issa habitait au côté de ses quinze enfants. Une vingtaine de personnes vivait donc de ce champ. 

Côté musique, Issa joue d’abord le daro, une sorte de cloche rustique en ferraille qu’on fait tinter bruyamment derrière les cultivateurs pour les stimuler. A 12 ans, il commence là apprendre le kamélé n’goni (la guitare des jeunes maliens du Wassoulou) et le chant, un peu comme tout le monde : on trouve toujours un kamélé n’goni qui traîne.

Comme sa voix plaît et qu’il joue de mieux en mieux , Issa Bagayogo commence à se faire un nom et débarque à Bamako en 1991 pour chercher à enregistrer. Il déboule au studio monté par Philippe Berthier qui avait décidé de s’installer au Mali. Ceux ci cherchaient un bon joueur de kamélé n’goni et Issa peut enregistrer ces premières chansons. Aucun succès à la clef, si ce n’est la fierté au village avec sa photo sur la pochette de sa première cassette. Il y reste trois mois, mais revient vite sur la capitale car il n’a plus envie de manier la houe. Deuxième cassette en 1993, et pas plus de résultat.

Il rejoint alors les chauffeurs de bus de Bamako et devient apprenti. Déçu de son échec, il se met à avaler un peu trop souvent des mélanges de comprimés dopants : sa femme le quitte et il traîne. Au village, on le dit fou et sa mère est désespérée. Un matin, il décide d’arrêter les « médicaments » pour se relancer dans la musique. Il retourne au studio et rencontre Yves Wernert, l’ingénieur du son, et Moussa Koné, un ancien guitariste d’Ali Farka Touré, qui lui proposent de travailler complètement différemment pour se lancer dans une aventure musicale que personne n’a encore tentée au Mali : partir de la tradition en la mixant avec des samples rythmiques.

Au début, Issa a peur. Il ne s’habitue pas au travail avec la boite à rythme et ne comprend vraiment pas où il va. Après plusieurs mois de travail, la cassette sort fin 98 et c’est un gros succès au Mali (plus de 15 000 exemplaires vendus sans parler des pirates). Issa n’en n’est pas surpris et trouve qu’après tout ce boulot, c’est tout à fait normal. Il est à nouveau respecté et sa mère est ravie. Quand il retourne au village, il est fêté et sa femme veut revenir revivre avec lui. Tout va beaucoup mieux et il pourra même peut-être bientôt quitter le cercle des apprentis chauffeurs de bus pour vivre uniquement de la musique, lui qui a reçu en mars 1999 le prix du meilleur espoir de la chanson Malienne décerné par la radio-télévision nationale et les professionnels.

Pour celui qu’on surnomme « Techno Issa », c’est le début du commencement.

Dix ans et quatre albums plus tard, Issa Bagayogo est devenu un artiste accompli qui rayonne sur les scènes du monde entier, devant un public enthousiaste. Il est aussi reconnu pour sa voix et son indéniable talent au kamele n’goni, luth très populaire en Afrique de l’Ouest. L’accueil qui lui est réservé est également très positif en dehors de l’Afrique. Dans un article relatant l’un de ses concerts, le magazine anglais Folk Roots s’est émerveillé pour son énergie, allant jusqu’à affirmer qu’il « pourrait réinventer radicalement le groove d’Afrique de l’Ouest », pendant que la revue Billboard suggérait d’ajouter le nom d’Issa Bagayogo à la liste grandissante des étoiles montantes des musiques émergentes au Mali. The Village Voice confirme, qualifiant la musique d’Issa comme parmi « les meilleures structures rythmiques Afro-européennes que le Mali puisse offrir ».

plus d’infos :
http://www.sixdegreesrecords.com/artists.php?artist=Issa_Bagayogo
http://www.myspace.com/issabagayogo

ORCHESTRE TOUT PUISSANT MARCEL DUCHAMP
Créé lors d’une carte blanche à la cave12 et emmené par Vincent Bertholet (Spaceheads trio), l’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp est un de ces groupes atypiques entremêlant contrebasse, guitare minimale électrifiée, chanteuse violoniste et accessoires, trombone, batterie, le tout surplombé d’un magnifique marimba. OTPMD se partagent une scène transformée en machine à rêver tantôt afrobeat, tantôt post-punk. Entre Violent Femmes et Fela Kuti, dans l’esprit du mythique Dog Faced Hermans ou du planant Sun Ra, l’expérience se joue aussi en apnée dans le petit monde fabuleux d’une pop jazzophyle. Un combo prenant, à force de jouer, une assurance de tout les instants. Dans le genre, un vrai plaisir.

Plus d’infos :
http://www.myspace.com/orchestretoutpuissantmarcelduchamp