On se souvient de l’extraordinaire concert des Necks donné à l’AMR-même l’année passée, lors d’une soirée qui fut pour beaucoup mémorable, touchant musicalement à l’ether et au sublime. Tony Buck, batteur des Necks et figure inarrêtable de la scène improvisée internationale revient avec la pianiste berlinoise Magda Mayas, pour un excellent duo piano/batterie au langage propre et fortement personnel/original, se démarquant fortement de la « tradition jazzistique » des usuels duo du genre.

Une musique fortement focalisée, intéressante et prenante à chaque seconde, avec de grosses grappes de notes, tintant comme des armadas de cloches observant une lente logique/évolution musicale. Un piano à la mélodique définitivement non évidente et à l’harmonique non conventionnelle oeuvrant en parallèle avec l’excellente batterie de l’australien Tony Buck, une batterie sur-active et délicate à la fois pour un résultat plein de lumière, de figures satiriques parfois, de résonnances métaliques, de gros placages pianistiques sur le clavier ou directement sur les cordes du piano. Une approche définitivement non-iconique du genre, réussissant l’exploit de créer une intimité extrêmement personnelle, délivrant un rendu très spécial, exact et maîtrisé. Une balance parfaite de la première à la dernière note, un entremêlement-jumeau sonore et rythmique pointilliste sidérant. Un chevauchement-duo intégral de tous les instants, intégrant les sonorités percussives du piano avec une exquise concentration. Buck et Mayas s’emballent parfaitement l’un-l’autre formant un duo superbe, ferme et tendu.

Dans le genre, fascinant et fourmillant. Et sur disque, une totale réussite que l’on ne peut que se réjouir de découvrir en live.

Plus d’infos:
http://www.myspace.com/tonybuckandmagdamayas