dimanche
20
janvier
2013

PETE SWANSON + L’AUTOPSIE A RéVéLé QUE LA MORT éTAIT DUE A L’AUTOPSIE + BLANKTAPES

Concert

La cave12 à l’ECURIE (#307)

ILÔT 13 – 14, RUE DE MONTBRILLANT

DIMANCHE 20 JANVIER – 21h00 (premier concert 21h30 précises !)

PETE SWANSON (ex-YELLOW SWANS, USA) : attirail électronique

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L’AUTOPSIE A RéVéLé QUE LA MORT éTAIT DUE A L’AUTOPSIE interprète Jean-Philippe Borbollono (Argentine/France)

Anla Courtis (Argentine) : guitare, microcontact, électronique

aka_bondage (France) : tuners ondes courtes, effets, électronique

Sebastien Borgo (France) : tuners ondes courtes, effets, électronique

Franck de Quengo (France) : tuners ondes courtes, effets, électronique

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BLANKTAPES (CH)

bandes magnétiques et autres manipulées

Membre du culte et désormais défunt excellent duo noise ricain Yellow Swans, Pete Swanson n’a cessé de continuellement bombardé les tympans et autres hauts-parleurs avec une production défiant toute comptabilité aisée, que cela soit en format cd, cdr, cassettes ou vinyles. Beats instantanés, combinaisons sonores stridentes, un son live puissant et affirmé/précis, Pete Swanson explore en solo une immensément large terrain sonore. Que cela soit des enchevêtrements de rock corrompu à la Keiji Haino aux craquements/moulinets 4/4 chirurgicaux et décapants de ces derniers enregistrements, Swanson a prouvé qu’il peut laisser une marque indélébile à n’importe quel genre/approche dont il décide de s’accaparer, créant, irrémédiablement du Pete Swanson. Qu’il gazouille de manière incohérente, qu’il s’attelle à jouer de la hache (!) ou qu’il fasse du catch avec un synthétiseur, il y a toujours, chez Peter Swanson, ce désir indéboulonnable de densité, de saturation, de sifflement/crachement omniprésent.

Acteur infatigable et à l’immense bouteille/expérience, insatiable dans son appétit d’innovation et d’expérimentation, impossible de savoir quelle direction décidera de prendre Pete Swanson ce soir…. si ce n’est qu’il fera du Pete Swanson, c’est-à-dire, fort, abrasif, saturé et certainement prenant et jouissif à souhait.

Et en tout début de soirée, (21h30 précises, nom de dieu !), intervention-surprise sous forme d’hommage caché aux défunts Reynols (et au vivant Alan Courtis) de nos BLANKTAPES régionaux, ces drôles/étranges manipulateurs de bandes magnétiques et autres espaces de jeu insolite parfois… et ce soir… mais où donc joueront-ils ? Mm, espace-surprise, sûrement, qqpart par là… faudra peut-être les trouver…. à l’heure !

Et, entre les deux (soit entre Blanktapes et Pete Swanson), l’excellent et génialement jeté projet franco-argentin, L’AUTOPSIE A REVELE QUE LA MORT ETAIT DUE A L’AUTOPSIE, consistant et envoutant regroupement d’agitateurs sonores totalement barrés, avec le génial ex-Reynols Alan Courtis en shaman bizuté, entouré de 3 cerveaux malignement décalés (Ogrob, Aka_bondage, Franck De Quengo). Pourfendeurs d’un faux n’importe quoi grandement maîtrisé, L’AUTOPSIE aime emprunter aux univers du Chamanisme, de l’Art Brut, de la médecine et de la littérature occulte. La musique y est radicale, expérimentale et improvisée : stridences, voix extra-humaines, distorsions, litanies…. avec ce soir, suprême surprise et honneur mondial , l’interprétation des pièces inédites et jamais entendues auparavant,de Jean-Phillippe Borbolleno, compositeur médiumnique et avant-gardiste du XVIIe siècle, injustement oublié par l’Histoire de la musique. Héritiers astraux de ce compositeur, les membres de l’Autopsie A Révélé Que La Mort était Due à L’Autopsie, vont nous transmettre à travers un concert d’une exceptionnelle rareté, cette musique trop longtemps restée dans les ténèbres.

Evénement rare et soirée pleine !

Plus d’infos :

Pete Swanson :

http://frontporchproductions.org/artist/peterswanson

L’Autopsie a révélé que la Mort était due à l’Autopsie :

http://akabondage.wordpress.com/2010/08/25/lautopsie-a-revele-que-la-mort-etait-due-a-lautopsie/

Blanktapes :

http://www.darksite.ch/blanktapes/

A propos de Jean-Philippe Borbolleno :

Jean-Philippe Borbollono est une énigme, un « trou noir » de l’histoire de la musique Occidentale. Rejeton bâtard de Robert de Touraine et d’Eloise-Agnès Charlottière (1), il naît le 29 Juillet 1696 dans la Gâtine Tourangelle, une région sous forte influence tellurique et propice à l’expression du rare ou du merveilleux. Sa naissance est à la fois tragique et mystérieuse : sa mère meurt d’une embolie amniotique et le petit Jean-Philippe, nouveau-né chétif, est à son tour déclaré physiquement mort et aussitôt, son corps disparaît… ou est évacué. Cette bizarrerie suscite de nombreuses interrogations, éveille soupçons, doutes et polémiques : mort ? pas mort ? L’énigme de la naissance de Borbollono pouvait ainsi servir de terreau à de futures discussions byzantines entre musicologues car si pour les uns, sa vie s’arrête brusquement en cette fin d’été 1696 et doit être décrite comme celle d’un génie musical avorté, d’autres pensent au contraire que l’âme de Borbollono, « El Borbolón » (2), est restée prisonnière d’un avion astral, elle a été condamnée à une éternelle « vie non-physique mais orbitale » au lieu d’aller rejoindre le paradis des enfants morts.

Prisonnier de ce No Man’s Land invisible, Borbollono s’est retrouvé dans l’impossibilité de jouer une note ou de produire la moindre partition : on en sait donc bien peu sur lui et notamment sur ses talents de musicien. Certains musicologues (et non des moindres) considèrent que ses pièces préfigurent plusieurs formes essentielles d’expériences musicales du 20ème siècle. On y voit les prémices du bruitisme ou l’annonce du sérialisme – mais d’autres placent ses oeuvres en amont de la musique sur bande. Curieusement, en dehors de toute notoriété, de toute reconnaissance officielle et publique, l’oeuvre de Borbollono dessine (révèle ?) une profonde ligne de fracture entre musicologues matérialistes et spiritualistes – ces derniers plaidant pour une reconnaissance complète de son travail – même en l’absence de traces musicales tangibles d’un passage terrestre.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là…. contraint d’errer autour de la Terre sans avoir la possibilité d’entendre ses oeuvres jouées, El Borbolón aurait d’abord essayé d’entrer en contact avec des pairs musiciens, notamment en dictant ses pièces à travers leurs rêves (3) : François Couperin, Jules Massenet, César Franck, Maurice Ravel, Claude Debussy, Albert Roussel ; plus proches de nous Olivier Messiaen, Gérard Grisey ou dans d’autres registres : Yvette Guibert, Pierre Henry, Michel Polnareff, Jean-Michel Jarre et les Gypsy Kings sont tous des artistes influencés « astralement » par Borbollono. Parfois comprise mais toujours discutée, son influence reste pourtant marquée du double sceau du mystère et de l’insatisfaction car aucun des compositeurs précités n’a su distiller convenablement la sève de son génie, aucun d’entre eux n’a exprimé la fertile et radicale nouveauté de Borbollono. Prenons Jean Dubuffet qui n’est certes pas musicien mais que l’on cite généralement comme un des descendants de Borbollono : ses Expériences Musicales sont de toute évidence une interprétation dictée à distance (mais disons le tout net : mauvaise) d’une oeuvre magistrale du compositeur fantôme, le Requiem en Fa Magique.

Conscient de son incapacité à ancrer physiquement son travail au répertoire classique, (l’âme errante de) Borbollono aurait alors décidé de tenter une ultime médiation à l’aide d’un des Plus Grands Agents Intermédiaires Entre Sphères Immanentes et Transcendantes (PGAIESIT), le médium Algérien Utu Garu IV, dit Ontosoru O’Poku. Ce dernier comprend d’emblée la difficulté de sa mission : trouver, contacter puis réunir le seul groupe d’individus capables d’une interprétation rigoureuse de ses pièces, selon le compositeur-fantôme.

C’est par un bel été de 1983 qu’Utu Garu IV reçoit la révélation des détails et qu’il commence l’oeuvre de sa vie : la réunion des quatre membres du « groupe au long nom » – comme le qualifie initialement Borbollono. Grâce à plusieurs centaines de Transes Transatlantiques (TT), le médium cible mieux les personnes recherchées et retrouve d’abord Alain Courtis en 1986. Ce jeune homme originaire d’une pluvieuse Pampa n’est pas encore le « troubadour-musicien-chercheur-du-manche-célébré-mondialement » : il est au service d’un patron d’origine Allemande, il est écuyer, brosse des haridelles et il s’ennuie un peu… Utu Garu IV prend le jeune Alain son son aile, l’adopte, le ramène en Algérie et débute son initiation. Il l’emmène ensuite avec lui en France où -il le sait- sa quête doit se poursuivre. On retrouve trace de Garu l’année suivante dans un café Kabyle d’Aubervilliers où il est employé comme garçon de comptoir – mais c’est une couverture. En vérité, cette austère ville de banlieue, il l’a consciencieusement choisie puisque c’est là que Borbollono a indiqué la présence du second membre : Nicolas Marmin. Totalement en rupture sociale, cet ancien fonctionnaire territorial a perdu l’usage de la parole à force d’isolement pathologique et c’est sous le pont d’un canal crasseux vers le quai Jean-Marie Djibaou qu’Utu Garu le retrouve, errant, hébété, balbutiant des formules sibyllines. Mais les espoirs de Garu sont grands car le petit Marmin trouve immédiatement en Alain un bon compagnon de jeu – et vice-versa.

En 1989, notre médium retrouve et accoste Sébastien Borgo (le 3ème élu) lors des championnats de France des chiens de Berger. Borgo, aussi appelé le Borgne, est alors plus connu des services sociaux pour ses activités de recel de guitares de marques Italiennes que pour ses activités guitaristiques. Peu soucieux des choses artistiques, il résiste mais le médium l’amadoue en lui promettant la fréquentations de divers lieux interlopes Parisiens. Garu le sait : il lui faut nécessairement trouver le « 4ème élu », Frank le Quengo de Tonquedec, le seul des quatre ayant réussi socialement. Ce dernier dirige à l’aube des années 1990 une florissante entreprise d’articles de décoration d’inspiration néo-celtique (une enseigne cachant des ventes de répliques miniatures du phare d’Eckmühl). C’est assez facilement, via des pages jaunes (4), qu’Utu Garu le retrouve. Quengo de Tonquedec possède un solide sens des affaires mais il est un brin bênet (5) et ne comprend pas trop les tenants et les aboutissants de toute cette histoire racontée par le médium Algérien. Comme il est un peu réticent à l’idée d’abandonner sa petite entreprise, Guru se trouve contraint de faire usage d’une de ses techniques ancestrales de télé-hypnose pour enlever De Tonquedec. A son réveil, projeté dans un tout autre contexte, ce dernier n’est pas effrayé, il s’adapte gentiment à sa nouvelle vie et à ses nouveaux amis, sans aucun souvenir de sa précédente business-vie. Il oublie la décoration Celtique : il sera désormais le « 4ème élu ».

Le 04 novembre 1994 (6) est une date historique : C’est le jour choisi par Utu Garu IV pour organiser une première expérience musicale médiumnique (1EMM) dans la mine de charbon N°3 de Wattignies, ville austère du Nord de la France indiquée par El Borbolón comme « Lieu de Transmission Optimale » (LTO). Après des débuts décevants, Utu Garu instaure une ingestion dirigée de Sinicuichi (7) pendant les séances. Cette « plante de la vision jaune » qu’il portait dans une mini-boîte de thé Ceylan lui permet de favoriser grandement les échanges entre Borbollono et les membres de l’Autopsie…(8) Des contacts toujours plus longs et précis à mesure des séances offrent une grande variété de communications médiumniques. Longtemps après, Utu Garu IV se souvient encore et raconte : « les symboles musicaux apparaissant étaient comme… vivants : frêles, timides puis sautillants, explosant en de multiples grappes de notes et de symboles musicaux aux couleurs sombres et sépia… J’ai vu tout cela comme « l’immanence d’une synesthésie d’outre-tombe… »(9).

A force de séances, de communications puis de déchiffrage de ces données brutes -un travail guidé par Utu Garu- L’Autopsie A Révélé Que La Mort Etait Due A L’Autopsie a finalement trouvé la clé de l’énigme et donné aux géniales idées de Borbollono une forme humainement « audible » – assurément la plus fidèle. C’est cette première version des pièces de Jean-Philippe Borbollono interprétées par L’autopsie… qui prend enfin corps à travers l’édition de ce disque. Pour tous les mélomanes, il s’agit à n’en pas douter d’un moment important, historique, probablement unique dans l’histoire de la musique, au regard du bouleversement que représente l’exhumation de ces oeuvres, enfin ! parvenues à la lumière.


1. Robert de Touraine était ingénieur naval. Il est le véritable inventeur de la mine dérivante, bien avant Bushnell et Fulton. Voir La véritable histoire de la mine dérivante par H. Boumeboumé (PUF, 1997). Quant à Eloise-Agnès Charlottière, elle serait la fille unique d’une famille d’ex-aristocrates désargentés.

2. El Borbolón est le nom que lui donnent les musicologues hispaniques. Ces derniers sont souvent partisan d’une musicologie spiritualiste.

3. Des relevés scientifiques indiquent en moyenne une tentative de contact par an entre 1696 et 1960, sur un tempo oscillant presque toujours entre 22,4 et 28,5 bpm. Les raisons de cette constance temporelle chez Borbollono restent encore largement discutées aujourd’hui (par exemple dans Rateguon et Patanas, Constance fréquentielle en situation de communications extra-sensorielles à basse intensité, Bulletin of Extra-Sensorial Bio-Communications, 1991, MIT Press).

4. On verra que la couleur jaune de ces pages prend tout son sens dans le contexte qui suit.

5. Le QI moyen de la famille De Tonquedec a été estimé à 69 (Voir l’ouvrage controversé de Bouchard & Mac Gue, Familial Studies of Intelligence in South-Corsica / West Britain Cross-Breeding, International Journal Of Neuroscience, 119, 691-731). Certes, la question reste d’actualité : depuis quand a-t-on besoin d’être intelligent pour faire de la musique ?

6. 10 ans jour pour jour après l’apparition officielle du Top 50 à la Télévision Française. A n’en pas douter, ce point, non éclairci et très mystérieux, restera pour les futures générations de chercheurs un épineux casse-tête herméneutique.

7. La Sinicuichi (Heimia Salicifolia) était déjà utilisée par les Aztèques avant d’être reprise et popularisée dans le bassin Méditerranéen par les plus grands sorciers Maghrébins.

8. Le nom du quatuor fut suggéré à Franck De Quengo lors de la 9ème transe collective. Des témoins racontent que lors de cette séance particulièrement agitée, Franck aurait été pris de tremblements, confusion verbale et glossolalie magyar avec apparition d’inscriptions érythémales envahissantes sur l’abdomen – inscriptions qui révélèrent le nom du collectif.

9. « Sur les traces de l’énigmatique compositeur-fantôme – Entretiens avec Utu Garu IV« , par Françoise Remimièvre, pp. 27-34 – in Le Monde de la Musique, nov. 2003.