Durant 4 soirs espacés, la cave12 accueille en ces murs le Festival Akouphène, pour sa douzième édition.

Soir 3 :

YANN LEGUAY (FR)
Artiste sonore basé à Bruxelles, Yann Leguay est un véritable saboteur médiatique dont les interventions se font à même le support, dans une ré-interprétation qui joue avec la notion d’irrespect total des fonctions attribuées originellement à la machine. Dans cette perspective, « unstatic » interagit avec la matérialité des médias audio et de stockage de données en tant que matière première pour produire des instruments imprévisibles. Un disque dur unique est détourné pour être utilisé à la façon d’une platine. Ce piratage revêt de nombreux aspects, déclinés sur une gamme qui brouille les frontières de l’analogique et du numérique en des allers-retours incessants, créant des feedbacks physiques et les comportements mécaniques et sonores déviants.

KIKO ESSEIVA (CH)
Kiko C. Esseiva, musicien autodidacte et compositeur de musique concrète se passionne pour la fixation du son sur support et les possibilités poétiques qui en naissent, créant un univers sonore très diversifié où se rencontrent des instruments fabriqués, des objets acoustiques (voix humaine, field recording, bruitages) couchés sur bande magnétique et manipulés en live pour des expérimentations électro-acoustiques qui se muent en paysages sonores au sein desquels l’improvisation partielle des interventions apporte avec son lot d’incertitudes un surcroit de tension et d’énergie.

FREDERIC LE JUNTER (FR)
Intéressé par les sons créés par des dispositifs plaçant le hasard au centre de sa démarche, les installations sonores de Frédéric Le Junter sont des mécanismes hybrides construits à l’aide de matériaux de récupération, fruit d’un procédé d’assemblage, par collage, de toutes sortes d’objets susceptibles de produire des sons (tourne-disques, aspirateurs, passoires, coquillages) qui revêtent par ailleurs une dimension plastique et s’offrent au regard à la manière de véritables sculptures animées. Leurs interactions et leur modes d’activation sont autant de moyens de faire de l’aléatoire un opérateur essentiel à même de montrer au travers de cette complexité l’incertitude tranquille qui nous entoure.

STROTTER INST. (CH)
Strotter Inst. est le projet solo de Christoph Hess (Herpes Ö DeLuxe). Produisant une musique faite de structures phoniques et rythmiques denses au moyen de platines préparées, modifiées et des disques découpés, collés, il intègre pleinement les déchets sonores et les accidents comme éléments musicaux à part entière. Des multiples anfractuosités de son dispositif, le son s’échappe en grondements low-fi, clics et craquements concrets, dont les répétitions restituent parfois des couches de rythmes hypnotiques et bancals pour mener à une transe fragile qui doit son intensité à une musique dont le déploiement se fait dans l’instant et reste tributaire de l’incertitude inhérente au comportement imprévisible des machines et de leurs interactions.

RADIAN (AT)
Fin de soirée en vol stationnaire avec Radian, trio autrichien passé maître dans l’art de produire des maillages de textures électroacoustiques fines pour servir de base à un langage post-rock élaboré, naviguant entre electronica minimaliste et krautrock distordu. Partant d’une instrumentation classique déconstruite par ordinateur, le trio viennois fonde son approche sur un brouillage des pistes, tant dans les répétitions, que les silences distordus, transmués en temps réel en nuances de bruits blancs rendus en des structures rythmiques déroutantes qui font la part belle tant à la complexité qu’au dépouillement, le tout par une précision extrême dans le geste et le son pour produire une musique à la fois mécanique et organique qui aiguise notre perception du son.

Plus d’infos :
YANN LEGUAY :
http://www.phonotopy.org
KIKO ESSEIVA (CH) :
http://www.hinterzimmer-records.com/artists.html
FREDERIC LE JUNTER :
http://flejunter.free.fr/
STROTTER INST. :
http://www.strotter.org
RADIAN :
http://www.radian.at/