-> lettres ouvertes, communiqués, courriers de lecteurs, lettres liées à notre action
-> mails de soutiens spontanés envoyés la Cave12


Chaque jours de nouvelles lettres de lecteurs, des communiqués, des lettres ouvertes et les lettres reçues suite à notre appel. Ces dernières seront transmises au plus vite aux personnes concernées (autorités, propriétaires, médias). L'action se poursuit, envoyez vos réactions à rhino@cave12.org.

auteurs + textes (cliquer sur les noms )

Tetuzi Akiyama, musicien, japon
Scott Arford
, musicien, USA

attitudes - espace d'arts contemporains, Olivier Kaeser & Jean-Paul Felley, Genève
Ron Anderson, musicien, USA
Thomas Ankersmit, musicien, Berlin
Knut Aufermann, artiste, ex-responsable de Resonance104.4fm, Londres
Aurélie S, Genève
Miguel Anjo, Genève
Joerg Bader, directeur centre photographie, Genève
Vincent Barras, historien, auteur, performer, enseignant, Genève
Steffen Basho-Junghans, artiste, musicien, Berlin
Pierre Berthet, musicien, Belgique
Marc Berthon, directeur danse-habile, Genève
Emilie Borgo, artiste chorégraphique, France
John B. Boyle, musicien (Nihilist Spasm Band), Canada
Maryelle Budry, Carouge
Daniel Buess, musicien, Bâle
Dan Burke, musicien, USA
Lucio Capece, Buenos Aires / Berlin
Kim Cascone, musicien, écrivain, USA
Brice Catherin, musicien, Lausanne
Anne-James Chaton, écrivain, France
Gérald Chevrolet, écrivain, Genève
Dario Ciprut, Genève
Nicole Conus, illustratrice, Genève
Clare Cooper, ex-directeur du Festival NOW now, Sydney Australia
Mike Cooper, musicien, GB / Italie
Cosmik, Genève
Alan Courtis (of Reynols), Argentine
Fabien Cuffel, Genève
Thomas Davoine, Genève
Muriel Decaillet, artiste, Genève
Karine Défago, Enseignante, Genève
Bertrand Denzler, musicien, Genève / Paris
Christian Dergarabedian, musicien, Argentine / Espagne
Axel Dörner, musicien, Berlin
Kevin Drumm, musicien, USA
David Edwards, musicien, New-Zeeland
Lawrence English, musicien, Australie
Jean Faravel, Genève
Fabrice Favriou, musicien, Genève
Jean Firmann, piéton, Eaux-Vives
Yannick Franck, Musicien, plasticien, fondateur du label Idiosyncratics,Rec., Belgique
Aurélien Gamboni, galerie Forde, Genève
Bertrand Gauguet, musicien et enseignant, France
Mathias Gautschi, La Chaux-de-Fonds
Colette Grand, musicienne, Genève
Childe Grangier (HOPEN), musicien, Genève
Charles Greubi, Genève
Titus Haenni, Genève
Susie Harrison, Genève
Boris Hauf, musicien, Berlin / USA
Robert van Heumen, musicien, Pays-Bas
Cat Hope, artiste, Australie
Maarten Huvenne, Belgique
Jimmy Jane, Genève
Marie Jeanson, organisatrice, Genève
Sabine Jeanson, peintre plasticienne, Genève
Jason Kahn, musicien, USA / Zürich
Kaja, du club Gala hala à Ljubljana, Slovénie
Kristine Kjeldsen, Danemark / Genève
Marie-Eve Knoerle, Genève
KNUT, ensemble musical, Genève
Association Kokeko, Paris, France
Lucka Koscak, sculpteure, Genève / Slovénie
Erzsi Elizabeth Kukorelly, Genève
Andréas Kündig, informaticien, dessinateur, Genève
Myriam Lambelet, Zürich
Lan, Lausanne
Thierry Leclerc, Genève
Léna A., Genève
Jérôme Léonard, ingénieur du son, compositeur, enseignant, Genève
Leila Licchelli, Genève
Mary Lowe, bibliothécaire, USA
Hein Marais, Johannesburg

Lasse Marhaug, musicien, Norvège
LapetiteMartine, Blog

Pascal Matthey, dessinateur, Genève
Laurence Main, Genève
John Manson, musicien (Magic People), USA
Nathalie Mastail, Genève
Mattin, musicien, Pays-Basques
Francisco Meirino (Phroq), musicien, Lausanne
Bernard Métral, Genève
Léon Meynet, Genève
Nicolas Mounoud, musicien, Genève
Paula Müller, Münster, Allemagne
Toshimaru Nakamura, musicien, Japon
Leonel Naville, Genève
Tim Olive, musicien, Osaka, Japon
Morten J. Olsen, musicien, Norvège
Nilan Perera, musicien, Canada
Dave Phillips, musicien, Zürich
Marino Pliakas, musicien (Steamboat Switzerland), Grèce / Zürich
Frédéric Post, artiste, Genève
Rick Potts, musicien, USA
Claudia Raths, musicienne, Suisse
Maja S. K. ratkje, musicienne, Norvège
r3s3t, organisateur, magasin de disques, Berne
Dominique Reichel, Genève
Michael Renkel, musicien, berlin
Line Roby, Genève
Adeline Rosenstein, Genève / Berlin
Daniel Rosenthal, DJ, organisateur, Genève
Olaf Rupp, musicien, Berlin
Ignaz Schick, musicien, Berlin
Barbara Schlittler, danseuse, Genève
Jean-Michel Van Schouwburg, musicien, Belgique
Séb, Genève
Paul Shearsmith, musicien, Grande-Bretagne
Alex Simha, Genève
Leonid Soybelman, Estonie / Berlin
Spaceman, du centre social squatt groenevoltage à Rotterdam, Pays-Bas
Carl Stone, musicien, USA / Japon
Caroline Suard, artiste, Genève
Yehudith Tegegne, GB
Françoise Thomé, Genève
Tom Tirabosco, dessinateur, Genève
Jérôme Tonetti, Genève
Bettina Tschumi, collaboratrice MUDAC, Lausanne
L'Usine, lieu culturel autogéré, Genève,
Pascal Weber, France
Mathieu Werchowski, musicien, France
Christian Wolfarth, musicien, Zürich
Anna Zaradny et Robert Piotrowicz, musiciens, Pologne
Roger Ziegler, Berne
Katja Zimmermann
, Genève
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To whom it may concern,

Geneva is a wonderful city, I've visited three times thanks to the amazing folks involved in Cave 12. People ask me all the time what is your favorite place to visit and Geneva always comes up somewhere in the top mainly due to the hospitality at Cave 12. My only connection to Geneva is through them and without them I would never have visited. If the places ceases to function then I probably wont be back and thats a depressing thought.
They aren't bothering anybody. Taking away their space would be a huge shame.
Please let them continue with their activities.

sincerely,
Kevin Drumm
Chicago Illinois
(10/08/2007)

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Maison de la culture, ce qu'il en reste ?
Avec mon soutien, ça va de soit.
Sabine Jeanson (peintre plasticienne à Genève)
(10/08/2007)

Sabine Jeanson

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Chers Cave Douzistes

s'il n'y avait pas des pareils à vous, le monde n'existerait plus que pour l'argent et les idées qui vont avec, le profit, la rente, les commissions, les frais, les procès et les procédures mais de justice point .......... alors au diable l'avarice et
Alors la culture vivante, l'échange et le partage cela ne s'achète pas, cela se vit, c'est une expérience irremplaçable.
Dans une ville où les riches sont trop riches de l'argent et où certains biens pensants peinent à mesurer ce qu'on arrive encore à se payer en travaillant (qui peut encore s'offrir un logement / espace décent de vie à Genève ?) on veut évacuer ce qui ne cadre pas avec cette maladie de tout rentabiliser. Devra t-on un jour payer l'air qu'on respire ? Les multinationales vont -elles régenter le système éducatif ou même l'éducation parentale ? Va t-on breveter la vie humaine ? Malheureusement , il n'y a pas encore moyen de délocaliser la bêtise du bourgeois bcbg.........
Si les personnes créatives et les artistes n'ont pas un endroit de rencontre qui ne soit pas mercantile dans une ville comme Genève ( on vient de fermer le Tonic à NYC) alors que des dizaines et centaines de personnes, voire des milliers, ont manifesté clairement un intérêt soutenu pour les activités musicales de la Cave 12 et cela pendant de nombreuses années c'est que la société se fout du monde.
Il y trop de bâtiments inoccupés dans des villes comme Genève alors qu'un simple travailleur a bien de la peine à trouver un endroit décent.

Cet avocat Doucet est dingue ! Qu'il arrête de parler la bouche trop pleine, il va s'étrangler.

Jean-Michel Van Schouwburg
(10/08/2007)

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To the powers of Geneve:

Please do not close down Cave 12 and its affiliated spaces. They are of unique and important cultural value to the city. I am a Canadian musician based in Osaka, Japan and have played at Cave 12 with a Japanese musician. The space is great, as is the atmosphere and the people - the whole experience provided a wonderful window into the life of the city and allowed us to get a feel for the the city, a rare situation which doesn't occur in most other places.
I believe the people associated with Cave 12 and its affiliated spaces are virtuous, idealistic, and deserving of support. You have a cultural treasure - please support it.

Sincerely,
Tim Olive, Osaka, Japan

(10/08/2007)

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LETTRE À CHARLES PONCET

Monsieur,
Coutumier des grandes diatribes, vous vous êtes évidemment déchaîné récemment contre les squatters. Je comprends parfaitement qu'en athlète du genre, il eût été dommage de louper cette noce à Thomas estivale. Vous y avez participé, dans l'Hebdo du 19 juillet dernier, sous la forme d'une lettre ouverte à "Greubi" agrémentée d'une photo du squat Rhino, évacué quatre jours après la publication de votre réquisitoire, je soupçonnerais presque un délit d'initié...

Certes, on s'est habitué, par voie de presse, à vos rafales d'insultes, à votre style carnavalesque, les paysans, les enseignants ont déjà été honorés par les assauts de votre virile rhétorique mais malgré toute cette vigueur, la lassitude s'installe.... J'avais d'ailleurs pensé m'en prendre à l'Hebdo qui nous a refilé votre sabir comme un stimulant au débat démocratique (mauvaise médecine), plutôt qu'à vous, malheureux auteur, dont chaque ligne diminue le crédit.

A priori donc, votre lettre à "Greubi" est sans conséquence. Sauf que... il y a la chute, le dernier paragraphe, dérapage ou ultime provocation, peut importe. Il nous révèle avant tout l'état de votre imaginaire, je cite: Vous (les squatters) êtes à la société comme - Phtirius pubis au corps humain, cette variété d'insectes (...) communément appelés "morpions", qui se logent dans le système pileux et y provoquent l'exaspérante pédiculose pubienne. Souffrez donc qu'à l'occasion les forces de l'ordre viennent vous administrer le spray aseptisant qu'appellent vos invasions intempestives. Ce n'est que justice. Vous terminez ainsi cette lettre à "Greubi", c'est votre conclusion.

On peut rattacher cela à tout ce qui précède tant la forme (indigente) et le contenu (haineux) s'y perpétuent sans scrupule mais ce qui s'exprime là est d'un autre ordre. On y perçoit, comme d'habitude, cette intention qui consiste, à grand coups d'amalgames et de mensonges, à déshumaniser une catégorie, à la bannir des rapports civiques et finalement à lui dénier le droit au droit. Aucune invention, c'est un vulgaire emprunt aux méthodes udécistes qui caractérisent ce qu'on appelle aujourd'hui la droite décomplexée, et ça marche aussi à Guantanamo!

Le plus nauséabond est toutefois ailleurs. Je vous cite encore et vous avez, cette fois, malheureusement raison. Vous faites mine de porter l'estocade avec des mots, mais c'est l'image qui frappe: les morpions... le spray... en un mot le gazage, de sinistre mémoire... Et lorsque je relis vos outrances, les fripes ubuesques se déchirent, là aussi vous n'inventez rien Monsieur Poncet, les nazis ont parlé des juifs exactement comme vous parlez des squatters: parasites, profiteurs, voleurs, du nez crochu vous passez au crâne oviforme, la société saine est en droit de s'en débarrasser, le gaz est un moyen juste et mérité! (chez vous on dit spray). Et pour faire sauter les quelques verrous qui subsistent encore dans les esprits, rien de tel que cette bonne vielle recette: filer la métaphore animalière et ils deviennent la vermine, les insectes, les petites bestioles qui pullulent et qu'il suffit d'écraser. Voilà l'image capable de réveiller les têtes endormies de cette Suisse qui se lève tôt! Supprimer un homme est un crime, mais si celui qu'on veut supprimer n'est pas (plus) un homme, alors ce n'est pas un crime. Vous visez juste, car il s'agit de bien faire comprendre que le petit garçon de deux ans, évacué de Rhino, le 23 juillet dernier, mérite lui aussi une bonne dose de spray aseptisant, le méprisable petit morpion...

Monsieur Poncet, vous faites souvent référence à l'histoire mais là, vous avez manqué de citer un exemple: les nazis possédaient ce que les squatters sont accusés de ne pas avoir - le courage de leurs convictions - Ils ont passé des paroles aux actes! Eux!
Pour le moment, vous écrivez dans les journaux, "courageusement", et on peut facilement imaginer la suite de cette belle aventure s'il vous prenait de troquer votre plume contre une sulfateuse, car des convictions, on sait, vous en avez!

Maître Poncet , vous êtes avocat, votre conception de la justice est probablement aussi idéologique que celle de Monsieur Zappelli, mais pour un juriste sérieux, je crois savoir que vos propos se nomment: appel au meurtre. En effet, si l'on compare des personnes à de la vermine, un spray aseptisant, ça tue! non? Mais je n'ai pas d'inquiétudes, vous êtes bien placé pour le savoir, en République et canton de Genève, squatter est justiciable, traiter des êtres humains de morpions et souhaiter qu'on leur administre un spray aseptisant, ça ne l'est pas!
Et comme vous le dites très bien "Ce n'est que justice".

Jean Faravel, Genève
(lettre de lecteur publiée dans le Courrier du 9 août 07 en réponse à la lettre ouverte de Charles Poncet parue dans l'Hebdo du 19 juillet - http://ch.novopress.info/novo-print.php?p=1616)

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Bonjour,

J´apprecie vraiment le rhino et les autres squats a Geneve pour leur engagement culturel. J´ai souvent visité des concerts au cave12 et j´ose a dire que c´est le seul endroit en Europe ou on pouvait écouter plusieurs fois par semaines cette facon de musique experimentale!
Je ne comprends pas qu´une ville internationale comme Geneve a une culture general assez mal developpe.
Une ville c´est pour moi la diversite des gens, de la culture etc. et je trouve triste et deprimante de vivre dans un endroit seulement avec une culture "haute" ou seulement avec une scene subculturelle.
On a besoin les deux et c´est aussi necessaire que l´etat ou la ville subventionne les deux pour supporter leur travail!

L´evacuation de Rhino et de la Tour m´a touche vraiment!
Les squats et leur institutions culturelles presentes une grande partie de ma vie a Geneve - ils me manqueront beaucoup!

Pour la diversité culturelle!

Katja Zimmermann
(10/08/2007)

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Bonjour, Oui, important. Chouette initiative, il ne faut pas laisser l'omelette refroidir et mobiliser toutes les forces progressistes qui visent une société et un type d'habitat différent. Cette démarche tombe à pic, je viens d'écrire un courrier des lecteurs à la Tribune de Genève que j'ai envoyé le 3 août et jusque-là rien n'a paru. Mais il ne faut pas désespérer... Voilà donc, je vous le livre tel quel (ci-dessous) et sachez que, même si pas toujours directement impliqué, je suis un inconditionnel de votre combat et de vos renvendications. Bonne suite et accrochez-vous, il faut gagner! Bien à vous. Léon Meynet

Disparition de Rhino
Pas de quoi être fiers !

Non vraiment pas de quoi ! En 2001, un autre haut lieu de la culture et de l’habitat alternatif, le Goulet 13, était évacué manu militari à Chêne-Bourg. Et, déjà à cette époque, le noyau de ses habitants avait largement fait part dans les medias, au cours de deux campements sauvages sur la place Louis-Favre puis au Parc des Cropettes, de leurs attentes en matière d’espace de vie, d’ateliers créatifs et de lieux collectifs d’expression polyvalente. Toute une vie s’était organisée autour de cet objectif avec des réalisations et l’émergence d’artistes et de créateurs qui sont venus enrichir la scène culturelle genevoise à l’instar de leurs aînés du Garage, du Bistro’K et de la Cave 12.

6 ans plus tard au mépris des règles associatives et des lois, rebelote, le procureur général, en son seul nom, sacrifie Rhino sur l’autel du libéralisme. Il est vrai que ce Monsieur, qui avait déjà tout essayé pour se débarrasser de ce groupe d’habitants exemplaire dans sa lutte, son engagement et son mode de vie, n’avait pas d’autre recours que la force pour arriver à ses fins. Et, curieusement, cette force a été utilisée en toute illégalité et au mépris des règles élémentaires de la démocratie car elle était conduite par un homme qui confondait justice et règlement de compte.

Dans ce cas comme dans l’autre, l’autorité judiciaire, avec la duplicité gouvernementale, n’a rien compris et n’a eu d’autre recours que d’exercer son pouvoir, comme aux pires moments de l’hisoire, par la force : force contre d’autres choix de vie, d’autres modes de pensée, force arbitraire, force liberticide.

Mais comment donc en sommes-nous arriver là ? Est-ce le martèlement des réactionnaires de tout acabit qui contaminent l’opinion au point de déteindre sur les actes de nos autorités ? Ou est-ce la résonance du discours autoritaire pur et dur d’un certain Président de France voisine ?

Mais qu’importe ! Car une chose est sûre, cette façon de procéder n’est pas la meilleure manière de donner envie aux jeunes générations de s’intéresser à la chose publique. Ohé travailleurs sociaux, éducateurs, politiciens, architectes, urbanistes réveillez-vous ! De vraies demandes, de vrais projets de société, sur le modèle de Berlin, sont formulés par une base mécontente du train-train quotidien, du tout à la consommation, des modes de logement qui lui sont offerts. Réfléchissez, imaginez, agissez, construisez enfin ces espaces de vie et de création nécessaires à des hommes et des femmes qui, toutes origines confondues, ont choisi de vivre autre chose, autrement.

Léon Meynet, Genève
(lettre de lecteurs adressée à la Tribune de Genève non publiée à ce jour, 3/08/2007)

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conus

Mesdames et Messieurs les représentants du peuple,

Suite aux récentes évacuations des squatts de Rhino et de la Tour je voudrais vous faire part de quelques réflexions. La Suisse semble vivre actuellement un formidable essor économique, tandis que dans le même temps les faillites personnelles sont en recrudescence. Ne perdez pas de vue que l’essor économique d’une société n’est rien s’il ne s’accompagne pas d’une réflexion philosophique.

Les squatts ont permis de dénoncer la spéculation immobilière qui constitue encore aujourd’hui un abus de pouvoir inqualifiable. Cette dénonciation est encore d’actualité car le problème du logement pour les personnes non fortunées reste un problème essentiel. Le logement n’est pas un bien de consommation superflu. Sous nos latitudes avoir un toit est une nécessité. Comment dès lors est-il encore possible pour nos gouvernements de tolérer que nous dussions enrichir des nantis en nous échinant à la tache pour payer des factures de loyer vertigineux.

L’idéologie de la mouvance squatt est de développer un ”savoir être” ensemble, une mise en commun de compétences, de forces et d’idées pour faire fructifier non pas des capitaux, mais l’existence elle-même. Il est urgent de remettre l’humain est ces besoins vitaux au centre du débat car le futur est aujourd’hui bien plus sombre qu’il ne l’était à l’époque du « no futur » punk.

Avec quelle foi pouvons-nous envisager l’avenir s’il ne reste à notre disposition que des loisirs payants et formatés ?

Tenir le coup des exigences de notre société est-il le seul moyen de valider notre droit à vivre la vie qui nous à été offerte ?

Après tout, les mouvements d’un individu qui constituent le motif de son existence sont personnels et intransmissibles. Ses idéaux doivent être respectés, ainsi il n’aura pas besoin de commettre des actes parfois désespérés pour affirmer sa différence.

Nicole Conus, illustratrice
(10/08/2007)

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En tant que directeur du centre de la photographie genève (cpg) et enseignant à la haute école d'art et de design genève (head), je m'insurge contre la nouvelle politique genevoise contre les squats.

Il n'est pas recevable à ce qu'une ville qui n'est pas capable de lutter contre la pénurie de logement criminalise des initiatives associatives qui proposent des logements alternatifs et qui en plus enrichissent la scène culturelle. Nombreux sont les artistes et les étudiants, passé par le cpg ou la head, ayant trouvé dans les squats des nouvelles formes de vie et de création.

Il faut absoluement trouver des moyens pour légaliser complètement les squats qui sont encore en fonction.

Joerg Bader, directeur centre de la photographie, Genève

(10/08/2007)

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Cher Maître Poncet,

votre lettre ouverte aux squatters m'a fait beaucoup de bien. Beaucoup de bien en effet car elle met en lumière une évidence qui nous (vous, les fidèles serviteurs de l'ordre, et nous, le méchants profiteurs de la société et affiliés) avait échappé jusque-là : tout cela n'est qu'un malentendu.

Si l'on en croit votre magnifique démonstration, vous détestez les squatters pour de bien mauvaises raisons. C'est pourquoi, plutôt qu'un long discours, nous vous proposons de venir habiter dans un squat pendant tout un mois. Nous vous offrons volontiers la participation symbolique au loyer, et vous fournirons même un passe permettant l'accès à tous nos concerts et autres activités culturelles.

Si jamais vous voulez venir avec vos copains propriétaires, ces supers cools personnes qui laissent gaiement des immeubles vides pendant des dizaines d'années parce que ça coûte moins cher que de les louer et aussi parce que la raréfaction des lieux d'habitation permet d'augmenter les prix (c'est ça la spéculation immobilière ; oui, je précise, parce qu'apparemment nous n'êtes pas familier avec le concept), et bien surtout n'hésitez pas. Contrairement à vos hyper sympas amis les policiers, on risque de discuter avec des mots plutôt qu'avec des coups de matraque sur la gueule, c'est bête, mais on est plutôt pacifique, si désuet que ceci puisse paraître.

Voilà, j'espère que vous recevrez cette invitation avant d'avoir trépassé, étouffé par votre mauvaise foi. Je vous embrasse affectueusement,

Charles Greubi.
(en réponse à la lettre ouverte parue dans l'Hebdo du 19 juillet - http://ch.novopress.info/novo-print.php?p=1616)
(10/08/2007)

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Voilà juste quelques mots pour dire combien il est injuste et inhumain de mettre des gens dehors à la rue quand on connait les prix insensés de l'immobilier genevois à l'heure actuelle...

Combien il est à la fois stupide et dans l'air de notre temps de pousser dehors et de vider des endroits où il fait bon aller chercher cette chaleur et cette intelligence qui n'est plus présente ailleurs... Où l'on échange activement sur la vie et autres mystères entre un bon concert inventif, puissamment aventureux et une partie d'echecs...

Je suis pour le D.I.Y, la demerde et l'acceuil de mon prochain quand il ne se tient pas devant moi avec une matraque...

A la maison, car nous avons un toit et bien nous sommes déçus et aussi surpris de cette tournure barbare et sans fraternité qui vient de se produire ici... comme avant et comme je ne l'espère pas demain...

Merci et on continue...

Childe Grangier/ HOPEN
(10/08/2007)

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rosenstein


à un propriétaire millionnaire,
à son procureur général,
à chacun de leurs replets avocats,
à leur conseiller d’Etat socialiste,
à leur sociologue du week-end dernier ainsi qu’à ceux qui servent les intérêts de tous ces lascars ou répandent leurs mensonges dans les médias en petits profiteurs sans scrupule au regard desquels tout squatteur est un citoyen modèle.

Genève, fin juillet 2007

Misère sur toi, faiseur de misère,
Faiseur de provinces bornées et ronflantes,
LA MEUTE exulte:
«IL ETAIT TEMPS»
TRIBUNE effrayante,
MATIN navrant:
«MOI MOI MON LOYER DE DEUX MILLE FRANCS»
C’EST LA MEUTE DES HONNÊTES GENS.

Faiseur d’ignorants, joueur de sales tours,
Ployeur de têtes hautes d’artistes-mères
Quelle bravoure, vainqueur de pachydermes sans défenses,
Femmes enceintes, Rhino, musique, théâtre, cinéma, danse
Terrasseur de la crèche du squat de la Tour,
Honte et misère sur toi!
«MOI MOI LA LOI QUOI»
Répond la basse-cour.

À la télé du lendemain, une femme enceinte jusque-là écrit les mots: PULL BERCEAU sur un billet qu’elle tend aux nettoyeurs du projet Rhino afin qu’ils sauvent de la benne Rhino ses vieilles et urgentes affaires.
«ALORS PULL BERCEAU C’EST BIEN
PARCE QUE JE SUIS GENTIL
J’AI PAS QU’ÇA A FAIRE»
Regarde les mères en demande
Regarde comme elles attendent
Leurs affaires
Sans colère,
Tu connais bien cette sensation,
Faiseur de dépendance, faiseur de soumission,
Ce n’est que honte et misère!

Étrangleur d’ensevelis qui respirent!
RECONNUE LA CAVE 12
Sent les poubelles
INTERNATIONNALEMENT
«BANDITS! VOYOUS! VOLEURS! CHENAPANS!»
POUR SA PROGRAMMATION MUSICALE EXCEPTIONNELLE
Faiseur de province, tu dois sévir:
Quelle bêtise!
(Trois jours que je n’arrête pas de répéter: Quelle bêtise!)
Détruire
«IL ETAIT TEMPS»
Ce qu’il y a de plus fragile
Dans sa ville
L’ assiette offerte, le lit qui restait libre
Et les odeurs dedans :
Combien d’enfants?
Combien d’évènements, de concerts, de fêtes?
Renforcer
«MOI MOI MON LOYER DE DEUX MILLE FRANCS»
Ce qu’il y a de plus bête.
Faiseur d’impuissants, combien de litres de sang à la rue quand une femme enceinte cherche un toit?
«MOI MOI LA LOI QUOI»
Combien de pertes quand une salle de concerts est détruite, ignorant?
POUR LA QUALITÉ DE SA PROGRAMMATION MUSICALE
RECONNUE INTERNATIONNALEMENT
LA CAVE 12
À GENÈVE
POUR SA CAPACITÉ D’ACCUEIL ET DE LOGEMENT
DE GROUPES VENANT DE L’ETRANGER
FACILITANT LA PRODUCTION DE CENTAINES DE PROJETS
LES PLUS AVANCÉS ARTISTIQUEMENT
HUMAINEMENT LES PLUS EXIGEANTS
RHINO
À GENÈVE
OÙ ÇA ?
Ah je n’ai vraiment jamais rien vu d’aussi bas
Faiseur de misère,
Que toi qui légifères!

Adeline Rosenstein
(Invitée à Rhino en juillet 2007 pour la préparation du film d’Alex Baladi et Isabelle Nouzha «Frankenstein, encore» d’après une BD de Baladi et le roman de Mary Shelley écrit à Genève par un été pourri)


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Genève, le 10 août 2007

Je me souviens d’une époque où, quand je sortais le soir, s’offraient à mon bon plaisir le choix d’une dizaine de fêtes, de concerts, de bars, de sous-sols enfumés et débordant d’énergie...

Je me souviens également des moments inoubliables que j’ai passés dans ces endroits, avec ce sentiment précieux de faire partie d’une communauté joyeuse et libre, avec certaines figures qu’on qualifierait sans doute de marginales mais dont la liberté était inspirante et m’a amené à conforter certains choix de vie que je ne regrette pas aujourd’hui...

Je me souviens aussi que c’est grâce à l’économie d’un loyer que j’ai pu prendre du temps pour travailler mon art et que j’en vis aujourd’hui professionnellement... je me souviens de tous les amis, connaissances et contacts que je me suis fait dans ce vivier turbulent et sans qui je ne serais aujourd’hui qu’une ombre grise et isolée.

Mais je suis un homme neuf et je regarde vers l’avenir. Je suis impatient de commencer ma nouvelle vie...

Oui, je suis impatient de profiter des distractions que l’on voudra bien m’offrir, Michel Sardou aux fêtes de Genève, Doc Gynéco au jardin Anglais, tous les jolis cafés bobos aux appliques fuchsia où je commanderai, extatique, une bière exotique dans un joli verre design pour la somme raisonnable de douze francs.
Je me réjouirai de payer 1300 francs tous les mois pour un deux pièces bien situé avec un petit balcon d’où je pourrai en me tordant le cou, voir un bout du feu d’artifice et la patrouille de Suisse en attendant avec impatience le prochain défilé militaire.
Si tout va bien, si tout continue comme ça, j’éspère qu’un jour ma matière grise sera devenu un yaourt bien grumeleux et que j’aurai enfin le courage de m’inscrire au MCG. Là, peut-être, je serai enfin mûr pour acheter une cravate, signer le leasing d’un 4x4, m’abonner à Bilan, dénoncer mes voisins bamboulas trop bruyants et m’acheter un téléphone portable plaqué or.
Je barboterai avec délectation dans la norme, j’afficherai un sourire éclatant Prozac-Xanax-Dormicum, je consulterai mes actions chez Aérospatiale sur le net, enfin j’aurai complètement éradiqué de mon cortex les radicelles crasseuses de la contre-culture gauchisante.

Nous garderons quelques artistes ukrainiennes pour animer les bars à champagne, nous irons voir Garou à l’Arena et Bigard au Grand Casino, et si vraiment l’ennui nous guette, il y a bien assez de dealers aux Paquis pour nous fournir quelques doses d’adrénaline pure.

Puisse ce jour venir bien vite, que les bulldozers entrent dans la danse, qu’on stérilise cette plèbe immonde de musiciens, d’artistes, d’anarchistes pouilleux, qu’enfin cette ville devienne à l’image de ses coffres-forts un endroit propre en ordre, calibré, luxueux, et mort.

Jérôme Léonard

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Bonjour et merci de continuer la mobilisation.

Voici ma réponse à Poncet que j'ai envoyé à l'Hebdo...
Avec les meilleures pensées de Nat et Cannelle qui elle est née à Rhino même car on a pas eu le malheur de se faire évacuer avant un accouchement programmé à la maison nous....ça reste un grand souvenir d'avoir pu la faire naître là, avec ensuite mon voisin du dessus qui a soufflé la corne de brume pour annoncer qu'elle était arrivée...


Monsieur Poncet,

Votre "lettre à Greubi" m'a choquée: inexactitudes, généralités et même pointe de xénophobie ....

Ayant squatté il y a quelques années, je ne me souviens pas d'avoir sorti ma carte d'identité uniquement pour l'assistance.
Je travaillais et était inscrite à l'office de la population comme habitante de Rhino, je payais l'eau et l'électricité, comme vous, seulement je n'étais pas d'accord que, dans une telle pénurie de logement, on laisse honteusement des immeubles vides dans le seul but d'en voir grimper les prix!!!!
Nous étions une petite famille avec revenus modestes, simple assistante à 60% pour s'occuper de sa fille aussi...je payais toutes les factures que j'avais à payer, comme vous.
Le loyer existait sous la forme d’une cotisation interne qui permettait, faute de régie, de faire les travaux nécessaires à l'entretien du bâtiment.
Je suis Suisse romande....je viens d'un milieu ouvrier/prolétaire, pas de "petits bourges" dans ma famille, pas de compte en banque bien remplis....
Je ne vous ai jamais vu à aucune assemblée générale, ni réunion de Rhino pour pouvoir dire qu'elles étaient truquées.
Je déteste avoir recours à la médecine et aux médicaments, je préfère de loin la conscience et l'entretien du capital santé, comme chez les chinois et ne coûte donc pas grand chose à la société de ce point de vue-là. Je pollue peu, recycle et préfère de loin mon vélo...
Je n'ai pas plus de morpions que vous, enfin, dans votre cas, j’imagine et ne tiens pas à aller vérifier.
Je ne pense pas non plus avoir été une exception au milieu de parasites, au contraire, j'y ai trouvé des gens engagés, travaillant d'arrache-pied dans différents domaines mais refusant de se conformer à la "normalité ambiante".

...à quand un uniforme de citoyen-type finalement ? Quand je vous lis j’ai la triste impression d’être en plein « Brazil »....

Nathalie Mastail
(lettre de lecteur parue dans l'Hebdo du 9 août 2007 en réponse à la lettre ouverte de Me Poncet parue dans l'Hebdo du 19 juillet 2007 http://ch.novopress.info/novo-print.php?p=1616)

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Débarquée d'une autre ville d'Europe, "Welcome to GENEVA" ,à demi-enthousiaste, il me fallait construire des repères.
Elle se leva alors à mes yeux, phallique et écarlate: la Corne, mon repère géographique dans cette ville, qui avait pourtant vite fait de me perdre. Etudiante , isolée des siens, il me fallait rencontrer les habitants de ma nouvelle cité.

Non seulement repère architecturale dans cette ville, la Corne fut aussi mon repère social. Ne suffisait-il pas de voir le nombre de personnes présentent avant et pendant la chute de Rhino, pour comprendre que ce lieu accessible au bas revenu permettait au gens de vivre ensemble quelque chose auquel ils tenaient. Je pense que la vie sociale est fondammentale pour les êtres que nous sommes, et qu'avoir accès à une vie sociale, n'est pas forcément donné $$$. La Corne l'offrait. Elle a été selon moi salvatrice pour certains: lieu de partage et de gaieté, juste un doux anti-dépresseur !

En plus de faire des rencontres qui ont évolué en amitié et en amour, Rhino a été pour moi également un lieu d'éducation. Mais oui, messieurs, dames, à Rhino, j'ai eu l'occasion d'aiguiser mes oreilles à toutes sortes de musiques de qualité qui vous emmène loin à la découverte d'un ailleurs, à ouvrir mes yeux sur d'autres types d'images que celles dont nous sommes pollués et à élargir mes représentations sur la vie par des discussions avec de riches personnalités.

Pour moi , Genève a perdu du sien et du bon. Elle a perdu ce brin d'humanisme qui fait qu'on peut se sentir chez soi, là, dans ses bras.

Merci à celles et ceux qui ont donné d'eux pour prêter vie et goût à ce lieu et qui m'ont accueilli comme l'une des leurs.

Lo Main
(10/08/2007)

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Messieurs,

N'était-ce pas possible de trouver un arrangement avec les propriétaires ?
de trouver une autre solution, de faire les choses autrement ?

Les squatts de La Tour et du Rhino étaient des pôles culturels uniques, l'un par sa bibliothèque l'autre par sa scéne musicale, ce que l'on appelle des alternatives, lieux d'émulation, d'interaction, d'échanges, reconnus pour la dynamique qu'ils apportaient à leurs environnements (repas et animations de quartier).

Le cadre aurait pu évoluer, peut-être un cinéma ou une salle de théâtre auraient pu encore emerger,
alternatives dans le sens encouragement à la culture, accés à des données de savoir reservés à une élite ou à ceux qui ont les moyens, non pas une concurrence à la culture, simplement un autre esprit , d'autres références,un tremplin pour de nouveaux créateurs, penseurs et faiseurs, combattants PLUS QUE VOUS NE LE PENSEZ pour certaines idées dont vous ne semblez apparemment pas tenir compte.

Tout ce que vous aurez réussi n'aura été que de confirmer une séparation déjà bien marquée entre les classes sociales, et contribuer à maintenir ce fossé d'inégalités.

Lan
(10/08/2007)

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Lettre ouverte sur la vie culturelle à Genève

Les débordements qui ont eu lieu lors de la manifestation de samedi 28 juillet 07 sont à déplorer comme la mise à la rue d’habitants de squats sans avis d’évacuation et la perte incommensurable de lieux de culture alternative qui proposent autre chose qu’une culture de consommation/divertissement aseptisée dans des endroits souvent trop lisses et sans âme.

Auparavant il n’y avait déjà pas assez de lieux pour des ateliers d’artistes comme pour des espaces de représentation, désormais il y en a encore moins avec la disparition ces dernières années de Brigitte, l’Escobar, le Madone Bar, le Bistr’Ok, la mondialement connue Cave 12 (pour les musiques improvisées, expérimentales, noise et autres...) et la fermeture programmée des derniers squats (l’Arquebuse dont l’évacuation a été signifiée pour le 4 septembre) et d’autres lieux comme Artamis (2008 ou 9?) et Duplex (contrat de confiance avec la Gérance Immobilière de la Ville) qui à cause du bruit qu’il occasionne parfois lors de 2 à 3 concerts par année, s’est vu récemment interdire par son bailleur, la police et le service des autorisations et patentes) de faire le moindre événement musical sous menace de fermeture définitive, alors que c’est l’un des 2 axes principaux de sa programmation.

Il est grand temps que la Ville de Genève prenne ses responsabilités et entreprenne un véritable dialogue avec les milieux alternatifs (et ces derniers de même), pour faire des propositions concrètes et rapide sur des projets et des lieux à mettre à disposition, accompagné selon les cas et la nécessité de subventions. Ceci afin de faire naître rapidement de nouveaux lieux et espaces d’expression libre de pressions commerciales qui répondent aux attentes et envies d’une partie de la jeune population qui veut autre chose qu’une culture "mainstream" imposée avec des discothèques ringarde et des bars (à champagne) en tous genres!

Les salles de la Ville de Genève comme la celle du Faubourg, le Palladium et le BFM reviennent trop chères à la location et sont mal adaptées pour y organiser les genres d’évènements, concerts et soirées qui nous intéressent. Et non! l’Usine, aussi grande et satisfaisante soit-elle, n’est absolument pas suffisante pour que s’exprime toute la créativité et l’envie de présenter les musiciens et artistes résidants à Genève. L’ensemble de nos élus devraient réellement se soucier de l’exode, pour des cieux moins chers et plus dynamiques, des centaines d’artistes émergeants qu’elle "produit" d’ailleurs en grand nombre au travers de ces diverses écoles d’art et qui trouvent de moins en moins de débouchés et d’endroits formateurs pour commencer à développer leur art et se produire dans cette ville. Sans des loyers extrêmement modérés pour un logement et un atelier, on ne peut avoir suffisamment de temps à consacrer à sa création si l’on a un travail alimentaire qui occupe une large partie de son temps et qui vous laisse ensuite avec peu d’énergie. Ce système fait grossir les rangs de demandeurs d’emplois, puis de l’assistance publique qui ne sont pas des endroits efficaces et adaptés aux besoins des artistes et à leur mode de vie. De plus cela coûte cher à la collectivité sans résultats probants et met les artistes dans une situation d’assistés, ce qui peut ruiner la vie de certains d’entre eux. Ne devraient-ils pas avoir droit à un véritable statut quand ils ne travaillent pas plutôt que d’être considéré comme des chômeurs un peu à part, soumis à la plus ou moins bonne compréhension et volonté de leur placeur?

Il serait bon d’avoir les moyens structurels de mener une vie d’artistes plus sereine par la mise en place de la Ville de Genève de beaucoup plus de débouchés. Genève a, à tous niveaux, les moyens de le faire si elle le veut vraiment. De notre côté, employons-nous à favoriser l’éclosion d’une Ville de Genève encore plus ouverte sur les autres, pleine d’inventivité et de lieux adéquats qui soient à la portée de tous.

Bien qu’une évidence pour certains, il semble pourtant nécessaire de rappeler sans cesse à d’autres que l’art et la culture ne sont pas une banale marchandise qui doit être seulement régie par les lois du marché.

Longue vie à la véritable culture, celle qui est riche de la curiosité, créativité et générosité des passionnés qui l’anime.

Daniel Rosenthal

Programmateur d’évènements culturels, concerts et soirées depuis 2001:

Duplex, espaces d’arts contemporains; Festival " écoutes au vert" 06 et 07; Scène Caresses FM / Promenade du Pin à la Fête de la Musique 07; et dans une bonne partie des lieux adéquats et intéressants qui existaient et dans le peu de ceux qui subsistent encore à Genève.
(31/07/2007)

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Monsieur Moutinot,

J'ai appris récemment que la Cave 12, lieu de concerts à Genève, devait brutalement arrêter des activités suite à l'évacuation forcée du squat Rhino où elle avait ses locaux.

Je tiens à vous faire part de mes plus vives protestations concernant la fermeture de ce lieu de vie culturelle intense.

En temps que musicien,j'y fus invité il y a plus de 10 ans et je devais y rejouer dans un futur proche.ce lieu représente pour la communauté musicale internationnale qui l'a fréquenté un noeud important dans un réseau consacré à des formes d'expression hors-normes,inclassables, souvent économiquement peu rentables,donc non soutenues par l'industrie du divertissement, et peu soutenues par les povoirs publics car n'apportant pas assez de retombées en matière de visibilité et de prestige.

Néanmoins,les musiques défendues par la "cave 12" depuis une quinzaine d'années existent et prolifèrent,servant souvent de réserve à trouvailles pour celles qui ont pignon sur rue.

Elles sont pratiquées avec passion par des gens qui s'y engagent en tant que musicien,organisateur et auditeur, dans des conditions matérielles précaires, la récompense étant le bonheur d'étendre les champs sonores,l'émerveillement d'en découvrir les innombrables recoins et la joie d'en partager les récoltes avec ceux qui veulent.

Il me semble que ce n'est pas une bonne idée de rendre la vie matérielle de ces gens encore plus difficile qu'elle ne l'est déjà en fermant les lieux où ils peuvent s'exprimer.C'est pourquoi je me permets d'insister pour qu'une solution soit trouvée au plus vite afin que la cave 12 puisse continuer ses activités dans les meilleures conditions possibles.

En espérant que vous pourrez apporter votre concours à la recherche de cette solution, je vous prie d'agréer l'expression de mes sentiments distingués.

Pierre Berthet
(07/08/2007)
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Genève, Ville propre ! Genève, Ville morte !
Squats et Culture : Genève en danger !

Suite à l’évacuation des habitants du squat de la Tour et à la brutale disparition de Rhino, L’Usine ne peut rester silencieuse.

Elle déplore la disparition soudaine du squat de la Tour, de sa crêche et de son précieux Info Kiok, pleurera l’absence de la programmation de la Cave12, de l’espace de convivialité du Bistr’ok (de ses repas, concerts, lectures et débats).

Elle dénonce cette nouvelle manière d’évacuation violente, inaugurée l’hiver dernier au Boulevard St-Georges à la Maison Blardonne, qui consiste à interpeller et arrêter les occupants sous le chef d’accusation de « flagrant délit de violation de domicile » pour faire constater l’absence d’habitants par un huissier et permettre le saccage des lieux pour empêcher toute nouvelle occupation, vidant sauvagement les affaires des anciens habitants.

Elle soutient les habitants de Rhino et s’inquiète de cette manière de plus en plus autoritaire et sans appel de faire disparaître un à un les squats par des interventions musclées. Alors que même le Tribunal Fédéral préférait voir l’affaire Rhino se régler à travers la voie civile, l’attitude du procureur général Daniel Zappelli (qui a publiquement fait savoir qu’une de ses missions principales serait de « nettoyer » la ville de tous ses squats) et le silence des politiques à ce sujet ne peuvent que renforcer cette inquiétude.

Imaginant la prochaine disparition d’Artamis (annoncée par des rumeurs pour la fin de l’été) et s’interrogeant sur sa propre place dans la cité, L’Usine déplore que ce désir d’un espace urbain aseptisé prenne le pas sur le formidable élan et les propositions culturelles et sociales que représentent un poignée de citoyens qui tentent de proposer des alternatives au mode de vie conventionnel et résistent à une monoculture de plus en plus dominante.

Elle imagine le gris uniforme que Genève se propose d’offrir à ces citoyens et citoyennes et espère qu’il existe encore quelque part dans l’esprit de celles et ceux qui débattent de son avenir autre chose qu’un délire paranoïaque qui ne peut qu’alimenter l’insatisfaction de ceux et celles qui n’auront désormais que la rue pour exprimer leur différence.

À force de s’auto-nettoyer, Genève (qui pourrait aujourd’hui être rebaptisée « Amnésiastadt », tant son désir de renier ce dont elle s’est enorgueillie pendant de nombreuses années est aujourd’hui profond) deviendra peut-être la ville la plus propre d’Europe, satisfaisant enfin ceux et celles qui tentent de faire croire à la population que tout ce qui s’écarte des sentiers battus n’est qu’un terrain sauvage dont les mauvaises herbes gâchent le paysage et créent un terrain propice à l’expression d’une intolérable insécurité.

Dans ce contexte navrant, L’Usine se souvient:

- De ses origines en 1985 (année de la Jeunesse) au squat du Conseil Général.

- De l’esprit d’ouverture des autorités d’alors envers une culture plus expérimentale qu’institutionnelle et de cette concience que celle-ci naissait dans des caves et des lieux laissés à l’abandon que la passion de quelques-uns faisaient renaître pour leur offrir une nouvelle existence. Claude Haegi (alors conseiller Administratif libéral) ne s’y était pas trompé. En proposant les fameux « contrats de confiance » (des sortes de squats autorisés), il mettait en pratique ce désir de conciliation et de dialogue des autorités et leur volonté de préserver à tout prix la paix sociale (contrairement à Zürich ou à Lausanne qui, à la même période, avaient choisi la voie de la fermeté absolue et de l’affrontement violent). De cette volonté et du désir de ceux et celles qui avaient fait naître l’association Etat d’Urgences (et avaient rebaptisé Genève « Kalvingrad ») est apparue L’Usine. Dans le climat actuel, aussi répressif qu’expéditif, cette initiative ne serait pas envisageable.

Dans le désordre, L’Usine se souvient également:

- D’une visite du réseau alternatif organisée par l’actuel Conseiller Administratif Manuel Tornare, qui voulait en faire découvrir les richesses à Bertrand Delanoë (actuel maire de Paris) en séjour à Genève.

- Des nombreux artistes, musiciens et troupes qui y ont fait leurs premiers pas et qui aujourd’hui représentent Genève bien au delà de ses murs.

- De celles et ceux qui, ayant pu y expérimenter de nouvelles tentatives, ont enrichi Genève de leur expérience, entre autres dans des festivals tels que « La Bâtie » ou « Black Movie », au sein d’institutions comme la TSR ou la RSR, au Conseil Municipal ou dans divers départements de l’Administration.

- D’un paysage urbain riche et varié, allant du plus sauvage au plus institutionnel, d’une proposition culturelle diversifiée offrant aux plus démunis la possibilité de boire, de voir, d’écouter, de rencontrer et de s’intégrer, de se confronter, de participer.

- De quelques représentations des « Troyennes » d’Euripide dans un squat de l’avenue du Mail (stage dirigé par le défunt Claude Straz pour l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique), d’un « Festival Solo », d’un concert des « Young Gods » ou des « Reines Prochaines » ou d’un « Cabaret d’Avant-Guerre » à la Cave12, d’un « Ubu Roi » du Teatro Malandro au Théâtre du Garage, d’un « Ecran libre » du Cinéma Spoutnik aux « Singes » à St-Jean, d’un lever de soleil au squat des « Brigittes » après une soirée « copines » … et encore d’Argand et de Pavillon Noir, de Coutance, de l’Îlot 13, de Lissignol, du Madone Bar, du Goulet, des Bandito et de bien d’autres encore. De toutes ces propositions sociales et culturelles… et de sa tristesse infinie à chaque disparition.

Genève, Ville propre ! Genève, Ville morte !
Squats et Culture : Genève en danger !

Communiqué de l'Usine, Genève, le 25 juillet 2007

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Rhino ne doit pas disparaître !

Hier, les deux immeubles occupés par Rhino, derniers bastions de vie associative en ville de Genève, ont été évacués. Rhino ne doit cependant pas disparaître ! Sa disparition serait une grande perte non seulement pour ses habitants, mais pour la ville en général et même au-delà.

En effet, Rhino c'est non seulement 70 personnes désormais à nouveau demandeurs de logement, mais aussi des lieux collectifs et publics laissés à l'abandon: le Bistr'OK et l’incontournable Cave12, salle de concerts internationalement reconnue pour la qualité de sa programmation.

Outre le fait que des logements associatifs et bons marchés manquent cruellement, relevons que ce mode de vie axé sur le partage plutôt que sur le confort et l’anonymat est aussi une alternative salutaire pour toutes sortes de personnes ayant profondément besoin d'améliorer leur cadre de vie. Le logement associatif permet d'agir directement sur de nombreux aspects du quotidien: vie en communauté, gestion des travaux de transformation et de la conciergerie, aménagement de lieux communs, création de lieux pubics et de crèches parentales, prise en compte des questions économiques et écologiques, etc. Cet engagement passe parfois pour de l'opportunisme, alors qu'il représente avant tout une force et une détermination qui fêtent la liberté dans ses facettes les plus généreuses: responsabilisation, esprit critique et respect de l'autre.

Je suis particulièrement choquée par les arguments lus ces derniers jours invoquant le respect de la propriété privée et dénonçant les squatteurs comme des hors-la-loi. On ne le répètera jamais assez: le logement n'est pas une marchandise comme les autres. Si l'acte d'occupation d'immeubles vides est en effet illégal sous notre législation, nous pouvons nous poser la question de sa légitimité. Notons qu'il n'en a pas toujours été ainsi: en Angleterre jusqu'à la fin des années 80 par exemple, c'était de laisser un immeuble vide qui était illégal! Rappelons surtout que dans tous les cas d'occupation d'immeubles - et Rhino est peut-être l'exemple le plus éloquent- les appartements ont été vidés de leurs locataires en vue d'opérations immobilères lucratives. Le droit au logement est un droit vital et inscrit dans la constitution. Lorsque le droit à la propriété privée justifie la spéculation immobilière en pleine période de crise du logement, il devient un droit problématique, pour ne pas dire scandaleux dont tous les locataires font les frais. La légalité, on le voit bien ici, n'est pas forcément l'expression du bon sens et des valeurs les plus élevées.

Notons par ailleurs que c'est bien grâce aux squatteurs que bon nombre de logements ont échappé à leur transformation en logements de luxe ou en surfaces commerciales. C'est parfois tout un quartier - par exemple les Grottes - qui a été sauvé du rouleau compresseur de la spéculation immobilière grâce à la mobilisation citoyenne "illégale".

Il est temps de cesser de monter les locataires contre les squatteurs. Ces derniers défendent les mêmes intérêts ! Et si les occupants sont en effet dans l'illégalité, ils ne sont pas moins des demandeurs de logement; les évacuer pour en reloger d'autres en bien moins grand nombre*, ne réduira pas le nombre de demandeurs de logement !

Rappelons enfin que le projet des habitants de Rhino a toujours été le bail associatif. Il ne s'agit donc pas de rester dans l'illégalité à tout prix mais au contraire de faire reconnaître le logement associatif comme une véritable alternative à l'offre actuelle et comme une réponse à la pénurie criante de logements bons marchés. Le projet Rhino fait partie du mouvement qui a tout mis en oeuvre pour tenter de sortir définitivement des immeubles du marché spéculatif.

Les squats, tout comme les coopératives ou les baux associatifs sont des espaces de liberté et de créativité. Ces alternatives sont de véritables échappées d’air, indispensables à toute société en évolution, à tout individu qui se sent démuni face au modèle qu'on lui impose ou simplement qui s'y sent à l’étroit.

Longue vie à Rhino et à tout ce qu’il représente !

* Rhino abritait bien 70 personnes et non 20 comme l'a déclaré le procureur général Daniel Zapelli au jour de l'évacuation. 20 est le nombre d'occupants présents au moment de l'évacuation.

Marie Jeanson, Genève
(lettre ouverte publiée dans la Tribune de Genève et dans le Courrier du 27 juillet 2007)


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It is a complete disaster & catastrophy to see one of the most important venues of experimental music disappearing, a place with a worldwide reputation amongst artists and experimental music lovers, but not only the Cave 12 will be desperately missed, also the community of people living at the Rhino, who were providing one of those few islands of alternative living/culture, a place I always loved to visit, a place which always welcomed me and my collegues, a place which with simple means (great food, private space, fantastic technical support) created a perfect atmosphere for performing special music for special people.
from now on there will be a big gap on the already quite small map of alternative music in Switzerland.

speculation pushing away (underground) culture, I have seen too much of that in Berlin, now after ten years the niches have mostly disappeared. it hurts every time, but while Berlin as a big city and can somehow compensate with new places, it is a major tragedy for a place like Geneve.

At least compensate the loss of the place by giving the community of people an alternative building of the same quality and size!!!

Ignaz Schick (Perlonex, Phopshor, ...)
(10/08/2007)

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To Whom This May Concern:

I'm a composer, a performer born in the US who now works, lives and teaches in Japan. I have not yet had the chance to performa at Cave12, but I have been following their activities there for several years. I think it is very fair to say that Cave12 is one of the great alternative cultural entities in Switzerland, and if it were to disappear it would be a big loss, not only for the city and the country, but also the entire region. Cave12 is recognized INTERNATIONALLY as an important alternative venue that has presented many many important artits, organized tours, published CDs and many other excellent activities. The loss of Cave12 would be a true loss of the ecology of art and culture in the 21st Centuray and I say this without fear of exaggeration. I urge your every assistance to preserve Cave12 as well as the squats of Rhino and La Tour.

Best Regards,
Carl Stone, Tokyo/San Francisco
(10/08/2007)


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En tant qu'artiste j'ai eu la chance de jouer à la cave 12 à deux occasions, ce lieu, est un poumon dans la ville de Genève et même pour la suisse toute entière, c'est un haut lieu de la culture alternative. La perte de cette salle va pour sur faire perdre a Genève sa place comme haut lieu de culture contemporaine, et ce n'est pas les quelques festivals occasionnels qui font la vie culturelle d'une ville, c'est une programmation de qualité et suivie.
Cela va de soit, que perdre un lieu pareil est également un catastrophe pour les artistes suisses, qui ont de plus en plus de difficultés à trouver des endroits de qualités pour présenter leur travaux en dehors des circuits officiels, gangrené par une bureaucratie aveugle.
En tant qu'artiste suisse, je suis contre la fermeture du squat rhino, et de la cave12, les personnes qui ont rendus ce lieu possible et vivant pendant Ces longues années ont toute mon admiration et mon amitié.
Francisco Meirino, Lausanne
(10/08/2007)

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Hello I want to say thank you to all the people who helped me two years ago when I first came to geneva and I had no room to stay. I could sleep in the so called sleepin in "la tour", you were very kind and i was so happy, because at that time for me it was impossible to find a room.
I am really angry and sad about what happens in Geneva now. For me Geneva had a very friendly face because of these places. I am feeling sorry for the people who lost their homes, but also for all the inhabitants in general. You really lost something precious.
Sincerely,
Paula Müller, Münster, Germany
(10/08/2007)


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Je suis totalement indignée par les méthodes et les projets d'élimination des derniers bastions de liberté, de créativité et d'authenticité qui subsistent dans cette ville, vendue aux millionnaires et bons bourgeois bien pensants... Le mètre carré de terrain vaut de plus en plus cher - les petits cons qui ne veulent pas rentrer dans le rang et alimenter le système des requins n'ont qu'à chercher ailleurs... le message est bien reçu. Et la diversité dans tout ça?
Susie Harrison
(10/08/2007)

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Genève fait le ménage.
On soulève les tapis et on y glisse la saleté, poussière d'une autre manière d'aborder la vie.
Car l''argent est le seul Dieu.
On peut tergiverser, inventer, imaginer, s'illusionner, mentir, se mentir ou même fermer les yeux; le résultat est là.
Des incompétents nous gouvernent, nous dictent des lois, ou appliquent celle qui existent (mmh excusez moi, j'ai vomi...) ersatz de loi, bonnes pour certains, inexistantes pour d'autre.
Des Zappelli ou autres, de quelque bord qu'ils soient.
Et qu'on ne me parle pas de Me Poncet, un ramassis de merde son article...incroyable d'être aussi imbus de sa propre connerie.
Le pouvoir est le propre de l'homme.
Où sont passés les visionnaires, les gens qui pensent?
Peu importe la culture, la souffrance, la pollution, le réchauffement climatique, la pauvreté, la tristesse, le chômage, les maladies...et j'en passe.
Leur liberté est sacro-sainte, intouchable, du moment qu'elle sert les plus riches, les plus forts.
Que les autres aillent au diable.
Seul le profit est roi, seul l'avidité fait foi.
Rhino, La Tour, bientôt l'Arquebuse et Artamis...le pouvoir reprend "ses droits" et ses acquis.
J'aime et j'ai aimé, profondément, tous ces lieux qu'on nous enlèvent, parce qu'ils existent.
Ils sont réels.
Genève disparaît, s'égare dans les méandres de ses illusions. Genève parle et frime.
Mais en réalité elle n'est rien, aucune vision, aucun sens, aucun discours qui tienne.
Genève est une ville lisse, aseptisée et pourtant puante.
Genève est un dinosaure, perpétuant les valeurs hypocrites qui sont celle de ce pays.
Les vraies valeurs, celle du coeur, ont disparu.
Au diable ceux qui veulent de l'amour, de la paix, du calme et une existence simple.
Mange, boit, dort et crève.
Prozac blues.
Je suis fâché et triste, il n'y a plus de sens, plus de goût, tout est fade.
Et bien Messieurs, Mesdames, politiciens, banquiers, bourgeois bien gras, allez donc tous au diable, ils vous bouffera tout cru...
mais croyez moi, il ne vous digérera sans doute pas.
Longue vie à tous ceux qui croient à un autre monde.
Alex Simha

(10/08/2007)

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To Whom It May Concern:

I’m distressed to hear the news that Art and Culture will be terribly injured if Rhino and La Tour are forced to stop providing the people of Geneva with a place to see and hear ground-breaking art and music. Every city needs alternative places to see less known, risk taking performances. For many years, Cave 12 (a part of the Rhino and La Tour buildings) was THE place to go to see something new, exciting and innovative. Without Cave 12 many international musicians and artists would have had to skip Geneva (and sometimes Switzerland) on their European tours.

I have not only performed at the Cave 12 many times but also La Tour and Bistr’OK.
I have also stayed at Rhino for various periods over the years, and I know first hand of the creativity that is always present; a creative force that will be lost and will be very difficult- if not impossible - to ever replace.

I’m asking that the city of Geneva save and preserve Rhino and La Tour so its citizens and visitors may continue to enjoy and benefit from all the activities of the people who live there.

Sincerely, Ron Anderson (musician and composer)
Brooklyn, New York City, USA

(10/08/2007)

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UN SYMBOLE DU RENOUVEAU SOCIAL ET ARTISTIQUE DISPARAIT...

§ 1 introduction, développement, chute

L'organisation Humaine appelé "société" est gravement malade, atteinte du symptôme capitaliste depuis bien trop longtemps, la maladie à muté. Depuis, un autre symptôme à fait son apparition, l'industrialisme, maintenant que tout les principaux organes sont gravement atteint nous pouvons enfin diagnostiquer la maladie à 99,999999998% ! Nous sommes atteint par L'AUTORITARISME (Bbouloumm POUM, TSschhakK).

§ 2 l'analyse (avec références)

a/ référence à tout et rien

"mieux vaut rire que pleurer" (proverbe à la con)

en hommage pour RHINO, et à tout ceux qui se battent ce "sketch" symbolise ce que tout le monde sait (et accepte...)
De l'exploitation scandaleuse de nos soeurs et frères lointains (à plus de 20 minutes de marche en tout cas) en passant par l'endoctrinement de masse qui comprend ;
- l'Art (référence à... euhh)
- les médias (référence entre autres à Chomsky ;-)
- l'aliénation industrielle (référence à Pasolini)
- la publicité (pas assez de référence)
- l'excellente gestion des énergies dit également "écologie" (référence à notre belle nature)
- et encore, et encore, et encore...
nous allons droit vers la seule certitude de leur civilisation ; la répétition, la boucle, le cycle, la loop, l'anti-évolutionnisme social pur (ex : la musique, les journaux, les attentats, la radio, la bureaucratie, la télévision, la publicité, la politique, l'histoire, les idées, le gouvernement, le travail à l'usine, le cinéma, la fin du monde, la mode) toutes ces chose se répètent inlassablement, on nous force à connaître des choses inutiles, on occupe notre intelligence à des futilité, à consumer et consommer les mêmes produits simplement emballé différemment, à consommer de manière tout simplement hallucinante, à écouter des musiques voir des films lire des livres qui sont une insulte à l'histoire de l'Art.

b/ référence à l'anarchisme(ou savoir-vivre)

c'est également une référence à l'Anarchisme ; une société gérée par de gens autonomes, sans hiérarchie
(étym. "an-" = idée d'absence / "arkhe" = commandement)
+ ne surtout pas confondre et utiliser avec le mot chaos !!! rien en commun... merci
La lutte, entre autres, contre le système actuel de gestion de l'immobilier est une chose importante, RHINO est la preuve même que l'autogestion est bien plus "lucrative", "juste" et efficace.

La liberté d'expression est la chose qui représente également les lieux dits "alternatif", sans ces endroit, bon nombres d'Artistes ne seraient jamais apparu (référence à TOUS même ceux très connu que tout le monde il a son petit CD ou vinyl)

§ 3 la conclusion

Nous devons tous lutter à notre échelle, à notre manière, ne jamais abandonner, la lutte de RHINO est un symbole fort par sa médiatisation, il est donc important de saisir cette occasion pour démontrer la politique, en nous auto-gérant, en respectant la vie, car la vie c'est la liberté, une fois de plus RHINO peut être cité comme preuve que la "liberté" de ne pas avoir de dépendances quelconques, a ne pas subir de hiérarchie n'empêche en rien de devenir plus important et connu a plusieurs niveaux que la plupart des endroits "culturels", "sociaux" et autres "artistes" pourtant très sollicités par les médias et politiques.

Agir pour soi (réellement) c'est agir pour tous (efficacement).

Merci et Désolé
Nicolas Mounoud
(10/08/2007)

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La cave12 à Rhino est un espace de création indépendant nécessaire à la vie
artistique et au maintien de la diversité culturelle. Sa démarche de
programmation engagée permet à des artistes internationnaux de poursuivre leur
travail et leur recherche. C'est un espace essentiel dans le paysage culturel de
genève et de la suisse.

Emilie Borgo
Artiste chorégraphique - Bourg-en-Bresse France

(10/08/2007)

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Rhino, c'est, entre autres choses, un lieu absolument singulier de la culture à genève, singulier dans la qualité de sa programmation et de ses choix artistiques - reconnus et appréciés à un niveau international -, singulier dans l'excellence et l'originalité de son accueil - que les artistes invités sont unanimes à célébrer -, singulier dans la longévité de son projet - qui n'a guère d'équivalent ailleurs en suisse ou en europe; genève doit se convaincre que le bilan de l'action artistique menée à rhino depuis plus de quinze ans est d'une importance qui n'a pas de prix.

vincent barras
(10/08/2007)

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Chères autorités,

Mis à part l’aspect légal de la question des squats, je trouve qu’il reste un problème culturel : le Bistr’Ok, espace de concerts du squat Rhino, était le lieu de concerts et de projections vidéo à des prix très abordables. C’était un espace culturel bon marché, mais pas pour autant au rabais.
Les amateurs de reggae, de musiques tsiganes, klezmer, nouvelle chanson française ou autres musiques festives en général, tous les week-ends, pouvaient y trouver leur bonheur.
Les gens qui aimaient à aller au Bistr’Ok font partie de la culture urbaine de ce début de 21e siècle. Une culture basée sur un vaste mélange de valeurs, certes, mais néanmoins une culture reconnaissable et digne de respect. Une culture qui hérite des hippies le goût des vêtements amples et colorés et le souhait de vivre avec peu d’argent. Une culture de gens qui aiment danser sur une musique enjouée ; de gens qui aiment à découvrir des films originaux d’autres pays (que Hollywood) et - dans le cas de la Cave 12 -
écouter de la musique bizarre, expérimentale et torturée.
Une culture qui a le droit, autant que toute autre, de s’exprimer, dont les membres ont le droit de se réunir dans des espaces où leur est donné ce qu’ils veulent. Une culture qui avait déjà trop peu d’espaces à Genève.
La disparition du Bistr’Ok laisse orphelines les personnes représentatives de cette culture. Quel autre lieu à Genève propose à la fois des concerts à moins de 10 francs, un lieu de danse, des boissons pas chères, une certaine liberté vestimentaire et la possibilité de se griller un pétard si l’envie nous en prend ?
Les squats permettaient l’existence de tels espaces ; maintenant qu’on s’attache à les détruire, quel avenir pour les gens qui aimaient à sortir là ? Est-ce qu’ils devraient renier leurs principes et leurs rêves ? Se couper les cheveux et aller boire des coups au bar du coin en commentant le foot ? Enfiler les vestes surdimensionnées des yos et intégrer la culture rap ?
En détruisant les squats, vous détruisez aussi les espaces d’expression de toute une partie de la population. Ça serait vraiment triste si aucune solution ne pouvait être trouvée pour qu’elle puisse continuer à se réunir et s’exprimer.

Titus Haenni
(11/08/2007)

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With Rhino and Cave12 we lose one of Switzerland's most inovative places for alternative culture and special music with always friendly atmosphere. I will miss it very much and keep it always in best memory.

Daniel Buess, musician, Basel
(11/08/2007)


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To whom it may concern,

The continued pressure on venues for the presentation of non-profit adventurous arts and music by the city of Geneva is a grave mistake. Cultured, internationally oriented cities like Geneva benefit from the development of the arts and music outside of the pressures of the marketplace. Initiatives like Rhino and Cave12 offer a rare and essential breeding ground for young culture, and although small, their positive impact is widely felt in the city's cultural scene.
Cave12 has for a several years been one of Europe's most dedicated venues for the international avant-garde and electronic music scenes. The fact that the programs of the last few years read like a who's- who of pan-global contemporary music is a huge achievement for a location of such modesty, and it is a testament of the collective's dedication. Small underground places like Cave12 have a far-reaching positive impact on the city's more established cultural initiatives, evident in the many connections between for example Cave12 and the Archipel contemporary music festival. It is an unfortunate and short- sighted development when city governments and real-estate developers close down a such a valuable, lively and internationally renowned cultural initiative, thinking the city will be better for it. There has always existed a direct link between fringe culture, mainstream culture and the quality of life in a city and the many revenues this brings in tourism and beyond (see the city of New York and its cultural life). Cut away the few possibilities that exist for young, experimental artists to develop and present their work to the Geneva audience, and you destroy one of the foundations of cultural life in the city as a whole.

Geneva should be proud of the Cave12 initiative and the immense dedication and time spent by its people to present music and arts not heard elsewhere in the city. It should be possible to work together to allow them to continue their well-respected and popular concerts and other activities.

As a musician based in Berlin, Germany, I've played two very rewarding concerts at Cave12 in recent years.

Regards,
Thomas Ankersmit

(11/08/2007)

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Here is a little message of support. I hope you will manage to keep Cave12 alive. I also did a two hour show on Radio LoRa in Switzerland in late July dedicated to Cave12.
Best wishes, Knut

To whom it may concern,

Would Berlin ever think of closing down the Philharmonie? Would Milan ever consider to shut the Scala? No, of course not, they are regarded as some of the most important venues for classical music and opera in Europe.
But Geneva has just managed that, it has closed down the most prolific venue for experimental music in Europe, the Cave12. The world's most renowned musicians have come there to play: Felix Kubin, Toshimaru Nakamura, Peter Brötzmann, Merzbow, Susan Alcorn, John Butcher, Phill Niblock, Charlemagne Palestine, Peter Rehberg, Axel Dörner, Keiji Heino, this list could go on forever and I have only glanced at the programme of the last two years. This venue is synonymous with cutting edge music, it has a reputation that should make any decent minister of culture glow with pride. Nobody who has the slightest interest in the promotion of music, not just experimental music but music in general, can afford to loose this venue.

Knut Aufermann, artist, former manager of Resonance104.4fm London
(11/08/2007)

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Cher Rhino, chère Cave12,

Comme nombre de mes concitoyens, c'est avec tristesse que j'ai appris l'évacuation des lieux qui a été effectuée à la fin du mois de juillet, de retour de mes vacances. Les manifestations de soutien qui avaient rassemblées une foule somme toute appréciable et mobilisées pleinement les milieux d'artistes et timidement certaines tendances politiques n'auront rien pu changer.

Genève a toujours été pour moi la ville d'une certaine avant-garde intellectuelle, mue par une ouverture d'esprit et une tolérance rarement égalée dans le reste du monde. Cela a fait sa richesse, au sens propre comme au sens figuré. Cela faisait ma fierté de Genevois.

Maintenant, c'est fini. Tout rentre dans l'ordre et Genève n'est plus capable d'avoir de vision qui dépasse les ornières de l'ordre établi et développe la manière de vivre de demain, tolérante de multiples pratiques cohabitant harmonieusement. Je cherche un coupable - car ma tristesse s'accompagne de colère - et je m'en veux car cela me fait mal de tomber sur lui.

Je n'en veux pas au propriétaire de l'immeuble. Développer les pratiques de vie de demain et les traduire dans le cadre légal correspondant n'est pas son rôle. Il respecte les règles du jeux d'aujourd'hui, ni plus ni moins. Un peu myope, certes, mais il est peut être dans le besoin, le pauvre.

Je n'en veux évidemment pas aux squatters, bien au contraire. Les artistes sont les seuls héros qui nous restent et Rhino et la Cave 12 en ont abrités une quantité respectable. Les squatters ne sont pas des gens méchants, ils ne sentent pas mauvais et ne m'ont jamais fait de mal. Au contraire, Rhino et la Cave 12, cela a toujours été "tout bénéfice" pour moi - grâce à l'hospitalité qui leur était offerte et la passion des organisateurs, des artistes du monde entier ont été en mesure de me proposer des concerts du meilleur niveau à un tarif dérisoire. Pour ne parler que de sa version comptable, j'ai toujours vécu l'existence des squats comme une forme indirecte de subventionnement de la culture, dont la question du financement n'est de loin pas réglée de manière institutionnelle.

Je n'en veux pas non plus aux services du procureur général. Aussi répulsive que soit la personnalité du procureur général et sa vision du monde, aussi peu conforme à l'esprit du droit qu'ait été la méthode qu'il a mise au point pour procéder aux évacuations - si tant est que cette méthode soit au conforme au droit tout court - le procureur général n'a fait que son travail, un travail de fonctionnaire. Développer les pratiques de vies de demain et les traduire dans le cadre légal qui correspond n'est pas son rôle, non plus.

J'en veux avant tout à ceux qui doivent permettre à ces fameuses pratiques de demain de se définir, et dont la charge est de les traduire dans le cadre légal approprié. J'en veux au monde politique en général et aux élus qui ont une fonction dans l'exécutif ou le législatif.

Cela me fait mal, car souvent les représentants du monde politique ont la volonté de bien faire, et donnent une partie non négligeable de leur temps pour cela. Ils devraient avoir mon respect et ma gratitude. C'est souvent le cas, mais dans les circonstances présentes, ça ne l'est plus.

Je prends mon vélo pour aller sur le Salève, et depuis là haut, je vois de larges étendues vertes sur une grande partie du canton, interdites de construction malgré le fait qu'elles semblent inexploitées. J'enrage quand des municipalités de zones à villa, et leurs électeurs, s'acharnent à refuser les constructions sur plusieurs étages. L'idée d'une tour de centaines de mètres à Genève me fascine mais cela ressemble plus à une diversion qu'à une solution réaliste à la crise du logement à court ou moyen terme. Les services de l'aménagement du territoire ont encore suffisamment de marge de manoeuvre pour réglementer les procédés d'affichage, mais trouver une solution à la crise du logement est apparemment devenu impossible. Tous les acteurs concernés - sociétés immobilières, communes, associations de locataires, canton, partis politiques de tout bord - passent leur temps à se rejeter la faute mutuellement et se battent à coup de subtilités techniques et concrètement je ne vois pas de logements nouveaux venir, depuis un grand nombre d'années. Pendant ce temps, les loyers continuent leur ascension vertigineuse.

Oui, il y a des choix à faire, entre accès au logement et préservation des étendues vertes, entre constructions à un étage ou constructions plusieurs étages, etc... mais cela s'appelle de la politique.

Le discours et l'action politique à Genève ne dépassent pas depuis de nombreuses années le niveau d'efficacité de jérémiades qui ne font rien d'autres que prendre de la place dans l'espace du débat public. Nos élus ne sont ou ne peuvent plus être que des fonctionnaires, et je leur en veux d'accepter cette situation.

Alors, quand les loyers atteignent des niveaux proprement exorbitants et que les politiques ont baissé les bras ou sont à court d'imagination, je me dis que les squatters, finalement, sont les seuls qui ont compris quelque chose. Ils occupent le terrain politique, eux, et sont l'espoir qui nous reste pour sauver notre fierté d'être Genevois.

T.Davoine
(11/08/2007)


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La Cave 12 est l'un des endroits les plus vivants de Suisse pour la musique créative et, d'une manière plus générale, l'un des lieux les plus importants en Europe. La Cave12 est un espace indispensable pour la vie culturelle, elle est irremplaçable.

Bertrand Denzler, Musicien né à Genève et vivant à Paris.
(11/08/2007)

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Me Poncet,

Votre métier d’avocat vous a appris à manier le langage tellement bien que vous en oubliez que la parole a été donnée à l’homme pour tenter de résoudre les conflits autrement que par la violence.
Dans tous les cas, le malaise que vous décrivez n’est que le reflet de votre miroir: votre ignorance de la situation est telle qu’il ne vous reste plus que des alignements d’arguments fallacieux et tendancieux qui virent même à l’extrémisme dangereux.
De phrase en phrase, l’avalanche de mots devient de plus en plus violente et agressive. Vous finissez même votre message en souhaitant que les forces de l’ordre aseptisent les humains qui vous gênent. Bravo!
Les squatters ne sont que la réponse à l’attitude des propriétaires sans scrupule, ayant pour priorité l’appât du gain maximum, quitte à laisser durant des années des immeubles entièrement vides. Lorsque ceux-ci auront retrouvé le sens de leur responsabilité sociale envers les moins lotis qu’eux, les squatters seront tout contents d’être des locataires...
En passant, je ne suis pas spécialement un marginal ou un alternatif, puisque je suis patron d’une PME et propriétaire de logements que je loue.

Dominique Reichel, Genève
(lettre de lecteur parue dans l'Hebdo du 9 août 2007 en réponse à la lettre ouverte de Me Poncet parue dans l'Hebdo du 19 juillet 2007 http://ch.novopress.info/novo-print.php?p=1616)

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bonjour,
appel aux pouvoirs publics :
Ne laissez pas faire cet acte antisocial et anticulturel sans réagir.
En tant qu'artiste et citoyen j'en appelle à votre conscience, à ne pas détourner la tête, ne pas se laver les mains de cette affaire.
Nous assistons de plus en plus à une perte de valeurs telles que la solidarité, la liberté d'action etc.
Pour les artistes créants en dehors du champ du show business et de l'industrie culturelle, il est très difficile de diffuser son art... il leur faut un engagement total ...
L'éducation populaire, l'entraide, la culture populaire doivent être précieusement protégés, je vous demande du fond du coeur de réagir dans le cadre de vos responsabilités...

bien à vous, merci.
Fabrice Favriou,
musicien improvisateur.

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Salut!

Un petit mot pour vous soutenir et vous dire merci!

J'ai 28 ans et comme un peu grandi dans les squatts de Genève, au Baraka, au Kaboulo, au Lait-chaud, beaucoup au Goulet 13, à la Rootstation, Artamis, Tivoli, Rhino et Cave12, autant de lieux culturels, de rencontres, et d'éducations.

Une fois, je suis passé devant le Goulet13 avec mes parents, je leur ai dit que probablement sans cet endroit, à 16 ans, j'aurais peut-être mis le feu à des voitures le samedi soir pour m'occuper, n'ayant pas l'argent de poche pour payer 15.- le coca dans les endroits branchés de la Genève chic!!!

Voilà, bon courage pour la suite, a+
séb

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Bonjour,
l'ultralibéralisme et la nouvelle Droite décomplexée renforcée par l'élection de Nicolas Sarkosy sont en force, rien ne semble les arrêter, et les calculations de la Gauche à Genève sont désolantes et honteuses.
Rhino qui symbolisait la Non-conformité, l'Alternative, la Résistance, le Partage a été éliminé. C'est un immense recul et une grande perte. 20 ans d'expérience communautaire et de création artistique ne peuvent pas être réduit dans un garde meuble.
Réagissons.
Solidairement, Françoise Thomé

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Bonjour,

je m'appelle Jimmy,suis ingé-son et pianniste, j'ai 34 ans et suis originaire de Genève. Depuis l'âge de 16 ans (soit en 1989) j'ai eu mon premier squatt suite a une tentative de suicide de ma mère qui était donc dans l'incapacité de m'héberger. Grâce aux squats, j'ai pu trouver un toit ou j'ai appris l'école de la vie et developpé mon don artistique pour la musique.Grâce a ce mouvement squatt, j'ai su ce que voulait dire partage, vie en communauté, vivre simplement et avec peu de moyen mais HEUREUX. Apprendre à se débrouiller dans la vie, cuisine, le bricolage, menuiserie, plomberie, peinture, etc... Le sens de l'ouverture aussi, avoir un lieu où la porte reste ouverte à une personne de passage qui recherche un peu de chaleur et d'amitié à un moment donné. Mais sutout les lieux alternatifs ont été pour moi une porte professionnelle à ma vie de musicien. J'y ai développé mon sens de la musique vers de nouveaux horizons, appris le metier d'ingénieur du son grâce a des salles de concert alternatives (ce qui me permet d'en survivre aujourd'hui) et pour moi c'est surtout cela la richesse d'un milieu
alternatif; avoir un lieu d'échange culturel pas trop cher ou l'on peut rencontrer d'autre personnes d'autres contrée et s'enrichir mutuellement.
La réalité, c'est que cette culture fout le camp. A cause d'une poignée de personnes qui ne respectaient pas le contrat et dont la presse se fait les choux gras. La majorité des personnes impliquées dans la culture alternative derrière se prend tout dans la face. Cette culture alternative qui est une richesse reconnue pour Genève (a une époque comparée à Berlin) est essentielle à la jeunesse des environs. Avoir un lieux pas cher ou l'on peut ecouter de la bonne musique après sa semaine de travail, partager des concerts, etc... ou iront-ils après la fermeture de tous ces lieux? Zoner dans la rue? se droguer? faire la manche? s'inscrire au chômage? L'art est aussi une thérapie physique et spirituelle...L'enlever, c'est signer l'arrêt de mort de ces gens (dont moi). On devrait même nous ériger une statue depuis le temps que l'on s'investit quasiment bénévolement dans ce mouvement culturel (un journaliste de leman bleu l'avait dit en parlant de mon parcours...)

Il faut absolument que l'état trouve un compromis!!! Soit, Zappelli ne veut plus de squatt, alors quelle alternative a-t-il a nous proposer? est-il seulement venu une fois voir comment cela se passait dans ces lieux de vie? car derrière une poignée de brebis galeuse (comme dans tous les milieus) la majorité essayait de construire pour l'avenir de leur ville Genève, qu'ils aiment malgré tout.
Ne laissons pas mourir notre culture! Ne reste plus qu'Artamis... Et après? Une révolution va s'imposer...

Jimmy


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Laissez les gens vivre ! Faites régner la justice et non l'injustice! Montrez l'exemple et ne violentez pas les gens! A leur domicile qui plus est! Acceptez la différence! Ouvrez le débat, apprenez à écouter. Pour plus de tolérance et de convivialité!

Yehudith Tegegne

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I just write under angriness and disspointment, after receiving the news that Cave12 has been evicted.
I just cannot understand what kind of society people that evicts such a place wants. What else can be done but a creative, awakening consiouscness, non profit wild beauty militant space like that, to receive support and respect from a government?
What should people organise, commercial banal places like the ones everywhere, that destroy any possible free gesture of our communities?
Please re think your decision.
Lucio Capece. Berlin.

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catherin
Brice Cathrin
(13/08/2007)

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J’ai travaillé pendant 15 ans pour RecRec à Zurich, une des entreprises les plus importantes pour la musique independante en Suisse. Je trouve très très triste que la Cave12, qui est si importante pour la scène culturelle indépendante dans le pays, ne trouve pas plus d’acceptance et plus de respect dans le secteur public à Genève. J’éspère bien que assez de gens vont réagir maintenant pour que la ville de Genève réalise l’importance de cette institution extraordinaire.

Roger Ziegler
(12/08/2007)

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Casser des valeurs
La vie en squat ne représente pas seulement une combine pour ne pas payer son loyer ! Les jeunes vivant en squat expérimentent, avec intelligence, ingéniosité et courage des projets de vie communautaire et des projets culturels démocratiques, dont la presse devrait aussi parler !
Dans le squat de La Tour, une bibliothèque de plusieurs milliers de livres et documents a été anéantie, des salles de répétitions gratuites de musique et de théâtre, un atelier de sérigraphie ont été saccagés. Et pire que tout, la police a démoli la crèche autogérée, regroupant une quinzaine d’enfants et autant de parents et ami-e-s organisés en tournus ! Alors qu’on a un tel besoin de places de crèches, on attaque les parents qui s’organisant sans le recours à l’Etat ! Il y avait là au contraire là un lieu d’expérimentation riche en enseignements ! Les meubles, les jouets, les vêtements des bébés ont été confisqués, mais les jeunes parents intrépides continuent hors les murs à tenir leur crèche autogérée !
RHINO a développé une créativité extraordinaire ( salle de concert, restaurant, rendez-vous culturel, façades décorées) dont toute la ville a profité ! Qui ne s’est arrêté un soir dans ce lieu étrange et accueillant ? qui n’a pas ri en découvrant de nouvelles décorations sur les immeubles Rhino ? qui ne les a pas montrées fièrement aux amis de passage ?
Vivre en communauté, partager les espaces et les biens, refuser le principe de propriété dans les rapports humains, revendiquer l’autonomie des corps et des esprits, exercer sa créativité implique une grande maîtrise de soi, beaucoup de réflexion, d’écoute des autres et de courage.
Selon un lieu commun fort répandue « la jeunesse perd le sens des valeurs » Ici à Genève, des jeunes tentent de vivre selon leurs idéaux et on leur casse leurs valeurs. Rencontrons-les ! Apprenons d’elles et eux d’autres manières de vivre !
Maryelle Budry, Carouge
(lettre de lecteur parue dans la Tribune de Genève du 14 juillet 2007)

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Dear Cave 12 and Rhino people,

Anna Zaradny and me both performed and visited Cave 12 and Rhino, which appears to be one of the most beautiful place for independent culture and contemporary art place we could see by last 10 years in Europe.

All pleople working there are right persons in right place. By their strong visions and charisma they have been able to create a space which could be done only with such passionate and honest attitude.

PLEASE ALL THE PEOPLE WHO TAKE RESPONSIBILITY FOR PRESENT SITUATION OF THIS PLACES HELP CAVE 12 AND RHINO TO SURVIVE, help all involved people to continue their great and extremly valuable work.

thank you
with best wishes for Cave 12 and Rhino

Anna Zaradny & Robert Piotrowicz
MUSICA GENERA, Szczecin, POLAND

(13/08/2007)

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Hello,
I am a musician, composer and improvisor from Toronto, Canada and also a member of the Association of Improvising Musicians of Toronto.
I have not performed at Cave 12 but have heard very favourable reports of it's curatorial creativity and hospitality.
As a member of a grassroots organisation that hosts traveling artists from all over the world, I can attest to the incredibly valuable cultural resource that such organisations offer the artists specifically and the society in general.
We know how to present contemporaneous, community cultural research with the minimum of resources.
I highly recommend that, instead of closing Cave 12 and Rhino, that you financially support their activities as fiscally sound and responsible community organisations that get the job done with the minimum of support.
Sincerely,
Nilan Perera
(13/08/2007)

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extremely sorry to hear the news.
can it be true?
cave12 was easy one of the the nicest venues in the world.
to strangle such a fine initiative is a great shame and very sad.
this aggression will not stand!
all possible support to you all.
yours sincerely
Morten J. Olsen

(13/08/2007)

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Guten Tag,
Als aktiver Musiker in den Bereichen der zeitgenössischen Musik und des Jazz bin ich in den letzten Jahren zweimal im Cave 12
aufgetreten. Es ist ein äusserst wichtiger Auftrittsort für verschiedene Bereiche der Neuen Musik, der Improvisation, diverser Spielformen des Rock-und Noise-Umfeldes. Ein Ort für offene Ohren jenseits der ausgetretenen Pfade und auch jenseits des Kommerz. Ein Ort auch, der weit über die Schweizer Grenzen Bedeutung hat und in der internationalen Szene bestens bekannt ist.
Eine Schliessung des Cave 12 wäre extrem bedauernswert !
Christian Wolfarth

(13/08/2007)

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To Whom it May Concern,

I am shocked to hear of the eviction of CAVE 12 and RHINO. Spaces such as these provide not only a melting pot for fresh ideas but feed the community with the vital culture it so desperately needs in times such as these.
I give my full support to these community organisations, please be fair in your decisions.

Sincerely,
Clare Cooper, Former Director and Curator the NOW now, Sydney Australia
(13/08/2007)


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J’étais étudiante au milieu des années 1990. Mes cours avaient lieu à Lausanne mais la richesse des activités culturelles du mouvement squatt m’a convaincue d’habiter Genève. Pas squatteuse moi-même, j’étais du côté des vernis, mais des vernis ouverts qui n’avaient qu’une envie : profiter des fêtes, des concerts, des expos, des petits plats, des discussions... La ville et le canton comptaient alors, disait-on dans les journaux, environ 80 squatts « ouverts », soit actifs culturellement. Tous les étudiants, sauf peut-être une infime minorité, fréquentaient de près ou de loin ces lieux nouveaux où chaque soirée était une petite découverte. Plus ou moins militants, plus ou moins actifs, tous avaient en commun le goût de l’expérience, du « vivre ensemble » ; tous avaient envie de nouvelles formes de vie et d’expression. Grâce à ses squatts, aux échanges que ces plateformes ont permis, Genève a enfin nuancé son image de ville bourgeoise et prétentieuse (Je suis Genevoise, je sais de quoi je parle...), aussi garnie en vitrines de luxe que culuturellement momifiée. Peut-être que nous avions tous conscience que cet état prendrait fin une fois, ou que nous changerions nous-mêmes - c’était d’autant plus fort. Les squatts ont eu une influence qui les a largement dépassés. Les fermer, surtout de cette façon, c’est non seulement inutilement brutal ; c’est montrer que ceux qui ont pris ces décisions sont passés complètement à côté de ce qu’ils avaient à offrir. La culture est dans la rue, dans les squatts - elle n’est pas confinée au Grand Théâtre ou au Victoria Hall. Laissons-la vivre.

Bettina Tschumi
Responsable de la Collection verre contemporain
mudac - Musée de design et d'arts appliqués contemporains, Lausanne
(13/08/2007)

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Cave12 was one of the most interesting places I have played in over 20 years of performing live music. A rare sort of space for the presentation of outside music. The opportunities to perform in places like this (few) around the world dwindles and that is a shame. There must exist outlets for this kind of expression. The world needs it.
Dan Burke, illusion of safety
(13/08/2007)

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How very sad to hear that such a nice and inspiring place is no more!
I've played there in 2005 with the n-collective, and enjoyed that a lot. I think the city of geneva makes a huge mistake by shutting down this unique place.
Robert
Robert van Heumen
(13/08/2007)

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Je suis francais, installé depuis peu en Haute Savoie tout près de Genève... Si j'aime cette ville c'est pour ses contrastes, ses contradictions.. les banques et les multinationales triomphantes cotoyant une vie associative et "alternative" tout aussi bouillonnante, généreuse, exigente culturellement et porteuse d'une autre vision du monde, et d'un autre rapport à la musique en ce qui concerne la cave 12. Visiblement il semble que le conservatisme et la logique marchande ai décidé d'écraser cette exception culturelle genevoise...
Je ne connais pas les habitants de Rhino, ce que je sais c'est que l'excellence de la programmation de la cave12, l'esprit d'ouverture et d'accueil et la passion sincère des personnes qui l'animaient étaient (j'ai du mal à accepter de parler au passé) absolument unique en europe!!
Je ne peux accepter de voir disparaitre un tel lieu et bien qu'étant de l'autre côté de la frontière j'espère que les autorités et les décideurs genevois prendront conscience du gâchis et de la brutalité de cette expulsion...
Courage à tous

pascal weber. simple supporter
(13/08/2007)

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_ Il paraît que chacun à droit à un toit

_ Ha oui, mais il faut payer !

_ Mais moi je veux bien payer ! Mais qu’est-ce que je dois faire lorsque les loyers atteignent des prix tellement grotesques qu'à moins d'être avocat (ou fils d'avocat), on ne peut rien se permettre ? Qu’est-ce que je dois faire lorsqu'on me propose, à moi, simple étudiante, une chambre de bonne à 900 francs par mois avec, je cite : "accès à la cuisine et à la salle de bain" ?

_ Mais vous n'êtes pas toute seule dans ce cas !

_ C'est d'autant plus grave !!! Et je vous parle de mon cas, en tant qu'étudiante, mais comme vous le dites, je ne suis pas la seule, des familles entières ne savent plus ou se loger tant les conditions et les prix demandés sont absurdes ! À votre avis, comment réagit un père de famille démunie lorsqu'il voit des immeubles inoccupés depuis 10 ans ?! Va-t-il laisser sa famille croupir dans la misère ou oser faire une légère entorse au sacro-saint droit de la propriété ?

_ Mais on ne peut pas déposséder les gens de leurs biens, voyons ! C'est du vol !

_ Vous affamez les gens et vous vous étonnez ensuite qu'ils vous volent votre pain ! Il existerait pourtant des solutions...

_ Ah oui ? Lesquelles ? L’abolition pure et simple du droit de propriété ? L’anarchie complète ?

_ Mais non, il existe des solutions beaucoup plus simples.

Tenez, prenez l'exemple de Londres qui connaît une situation pire que la nôtre. Des organismes tels que Camelot ont été mis en place pour que des gens puissent occuper légalement les locaux inutilisés : les locataires ont un statut de gardien et veillent à ce que l'endroit dont ils ont la charge ne soit pas illégalement squatté. En échange de quoi ils versent un loyer dérisoire à l'organisme en question. Tout le monde y trouve son compte, les gardiens trouvent un logement à un prix décent et les propriétaires peuvent récupérer leur bien quand bon leur semble, en donnant un préavis d'au moins un mois.

Peut-être aussi que dans des cas extrêmes, les pouvoirs publics pourraient contraindre les propriétaires à louer un espace inoccupé depuis trop longtemps (il conviendrait à ce moment là de fixer un laps de temps acceptable). Là encore, le propriétaire pourrait récupérer son bien en donnant un préavis raisonnable et en prouvant qu'il va effectivement utiliser l'espace qu'il récupère...
(13/08/2007)


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Derniers étrons capitalistes, d’un mot et comme un seul homme, les répressions, les évacuations, la culture du vide devient pléthore. Et le vide insupporte qu’on le contrecarre ; désormais, c’est à grand coups de lattes dans ta tête, que les tentatives, les aspirations, les expérimentations sont désherbées. Jamais repus de leurs pouvoirs, castrés dans leurs virilismes, prostrés dans leurs fantasmes : plutôt que le différent n’intercède, qu’il crève. Dès lors personne n’en aura l’usufruit ! « si c’est pas pour moi, ce sera pour personne ! » les vieilles badernes agitent leurs polypes, et coassent, leurs augures mauvais.

Illes tiennent donc tellement à exister... que n’ont ils donc l’effroi des oublis vertigineux qu’illes savent fatals. Illes sont la tourbe, nous seront les vaisseaux pirates, d’aucuns fantômes, qui d’une manière ou l’autre ouvrirons nos rivages multiples sur ces oublis définitifs.

Dés lors, doit-on répondre ? la riposte les confortent dans leurs vies par procurations. L’occasion des sursauts de moribonds : pour un court instant encore illes se sentent les protagonistes, même odieux, de quelque choses.

Et quelles ripostes, ou pas, aux enfantillages crasse, de chefaillons frustrés, dépossédés de leur hochets ?

Si la riposte est tout de suite polluée de ce qu’il l’a conduite !, l’on ne cesse de conformer dans les élans contingents, contrits, orientés et de confondre toujours, de substituer même, la riposte à la rupture.

Je n’ai rien a riposter à la vase, sinon tout de suite, à la manière dont on le décide, indépendamment des routes interlopes que l’on nous consent. Et merde, ne fera t-on que là ou on dit de le faire ? l’on continuera donc, de répéter, de répercuter ces combats petits, pour bourgeois petits, et a chacune de nos minables effervescences épisodiques, l’on « s’alibie » nos retraits, à moins que l’on ne s’aliène nos possibles, à l’instar de rassurer autrui, ravis de bien comprendre nos schémas incontournables, nos ritournelles qui, à défaut les chatouiller, nous épuisent et nous isolent.

Ne peut-on pas, une bonne fois pour toute, produire, déclencher, rire, déployer, chanter, conquérir, essayer.., de concert !

Tant que, de nos postures l’on s’isole, l’on se disqualifie, l’on ne fait trésors jamais, l’on reste guindé dans son conformisme révolutionnaire (beurk au deux m(aux)ots ! Tant que l’on ne saura se déployer ensemble,... merde ni a-t-il assez de monde qui cartographient, qui norment, qui identifient, qui réduisent !... arw’ le réduit natzional...

Non, si l’on ne veut plus des ruines de ce monde en cendre, si l’on déconstruit les modèles fécaux qui empestent de nous réduire aux objets de tractations, d’échanges de mercantilisassions ; c’est, misère, avant tout quand dans nos têtes et dans nos pratiques cesseront réellement, les replis, les mises aux bans, les microcosmes des faillites des tout puissants !

Plus de ripostes, convenues et contenues, mais des ruptures. Et de ses créativités.

Résister est vain, c'est de construire que l'on s'invente!

La PtiTeMArTinE (http://lapetitemartine.hautetfort.com)

(13/08/2007)

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A l'ère de la mondialisation et du formatage culturel, rien d'étonnant que de voir les "autorités" s'attaquer à ceux qui essayent de vivre
différement, plus ou moins librement, ceux qui pensent qu'il y a d'autres moyens de faire les choses, de vivre sa culture. Toutes les
billes dans un sac c'est facile à controler, mais quand certaines sortent et roulent librement ça devient moins aisé... logique. Il
suffit de se trouver du bon côté du pognon (ou du fusil si vous voulez, c'est pareil). C'est comme quand on mange, il faut macher.
C'est une façon de faire rentrer dans le moule ce qu'on veut utiliser... FORMATAGE, rien d'autre. On ne dit plus de quelqu'un qu'il
est original, mais marginal. En gros, si j'arrive pas à te formater, je te jette. Goliath se la pète face à David, mais quand tous les
David se réunirons, Goliath va faire dans son froc. On vit malheureusement dans une société où tout s'achète, même les gens (les
pas doués....), alors ça spécule, ça boursicote, mais ça se fout complètement de combien de personnes vont en souffrir. Les prix des
loyers à Genève sont inacceptables, alors les proprios et autres sangsues de la vie devraient être content que ceux qu'ils ont besoin
d'appeler "squatters" ou "marginaux" pour marquer une différence avec eux-mêmes cherchent des solutions alternatives pacifiques. A part si ils veulent vraiment que ça pète... De toutes façons faut pas être dupe, les politichiens ne décident de rien, c'est pas eux qu'ont le
pognon. Ceux qui dirigent vraiment se planquent. Quelqu'un (p'tet bien que c'est Lénine, mais je sais plus) a dit un jour : "Il suffit de
trouver à qui ça profite...". Tout ce qui se passe ici-bas est uniquement motivé par une chose, le profit, rien n'arrive par hasard.
C'est global, c'est foutu. Merci à tous ceux qui se battent contre "les pourris qui nous mangent le caviar sur le dos" (Coluche, Misère),
pour ma part j'ai baissé les bras. On est de plus en plus nombreux sur Terre, mais de plus en plus seuls... Et à mon avis tout est
judicieusement orchestré. Un grand bravo aux batards.

"Ils sont forts les enculés d'en face, s'en prendre à un bébé" Bernie Noël, 1996.

PS : Je m'emporte et m'éparpille, n'hésitez pas à filtrer. ;)
Cosmik

(13/08/2007)

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A mon impression, le monde occidental se dirige petit à petit vers une uniformisation culturelle des plus dangereuses, et je trouverais
dramatique qu'un pays tel que la Suisse prenne le même chemin. En effet, les cultures alternatives, et plus particulièrement les musiques de recherche sont toujours confinées à des lieux de taille modeste et n'ont jamais attiré les masses. La plupart du temps autofinancés, les lieux dédiés aux concerts de musiques expérimentales survivent tant bien que mal. Ils représentent une richesse incroyable, un état d'esprit résolument enclin à la recherche, à l'échange et à la découverte (en particulier dans le cas de la Cave 12, qui à accueilli au fil des années parmis les plus grands noms de la scene internationale).

N'est il pas essentiel de préserver à tout prix un lieu qui donne à entendre des musiques libres et authentiques, non dépendantes des contigences commerciales?

Loin de moi le mépris des musiques populaires, dont l'existence me semble tout à fait légitime, mais cette légitimité n'est elle pas aussi bien réele en ce qui concerne cette fantastique porte d'accès vers des compositeurs et improvisateurs talentueux venus des quatres coins de la Suisse et du monde entier? Ces esthétiques uniques, insoupçonnées du grand public, boudées par les radios et autres moyens de diffusion traditionnels?

De façon plus générale, n'est-il pas capital de continuer à susciter le questionnement, la curiosité et l'échange en préservant la diversité et de lutter de cette façon contre un appauvrissement culturel aussi indéniable qu'alarmant ?

Yannick Franck (Musicien, plasticien, fondateur du label Idiosyncratics Records)
(13/08/2007)

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SAVE CAVE12!
sterilisation raping the earth
trying to isolate us in a dimension called loneliness
renkel, berlin
(13/08/2007)

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Dear Cave12,

from Berlin I send you my greetings and support.
Here in Germany every musician knows the Cave12 and I feel very honored to have had the opportunity to perfom my music live on your stage.

In my opinion Capitalism ist just as brutal an ideology as Socialism as well.
And they are both vulnerable to corruption. So it is not really surprising that your politicians for whatever reason do not have the insight and wisdom to recognize the cultural and social importance of places like the Cave12.
Corruption and stupitity is not easy to cure.
I whish you strenth to just keep going.
Don´t give up!
regards,
Olaf Rupp

(13/08/2007)

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Ce qui me dérange le plus: que les autorités et les "gens normaux qui paient leurs factures et des loyers beaucoup trop hauts" ne puissent reconnaître la richesse que sont ces lieux alternatifs pour une ville, de l'importance qu'il y en aient des espaces comme ça, et du trou que ça laisse quand il n'y en a plus.
(14/08/2007)


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La Cave 12 a été un lieu extraordinaire: le lieu était petit, bas de plafond, équipé de manière précaire. Mais il y régnait une ambiance extrêmement chaleureuse, conviviale, où les dicussions et les rencontres étaient fructueuses. Surtout, ce lieu proposait une programmation artistique d'une qualité exceptionnelle, d'autant plus si l'on considère les conditions fragiles dans lesquelles ses responsables devaient construire et assumer ces programmations. Des artistes de tous les horizons - géographiques et culturels - sont passés par la Cave 12, certains sont appréciés par un petit nombre, d'autres sont très connus, à Genève, en Suisse, en Europe et ailleurs dans le monde. Par sa pertinence, son intelligence, sa sensibilité plurielle, la Cave 12 est pour nous un des lieux de concerts les plus originaux et les plus attachants que nous connaissons en Suisse. Nous ne citerons qu'un seul exemple: nous avons vu à la Cave 12 un concert des Reines Prochaines, lorsque Pipilotti Rist en était encore l'une des musiciennes magnifiques. Quelques années plus tard, Pipilotti est devenue directrice artistique de Expo 01, et donc s'est fait connaître de ce qu'on appelle le grand public, et elle est depuis plusieurs années une des meilleures artistes vivantes de ce pays, exposées aux quatre coins de la planète dans les meilleures musées et biennales. La Cave 12 a de nombreux rôles, dont celui-ci: permettre à un public éclairé de découvrir ou revoir des artistes essentiels, avant que certains ne deviennent trop connus pour se produire dans un lieu aussi petit, ou d'autres, reconnus dans tel ou tel réseau international, qui acceptent d'y venir tellement ils se sentent en phase avec l'esprit du lieu et de ses programmateurs.

La Cave 12 a été un lieu emblématique d'une culture de la curiosité, de la recherche, du partage de sensibilités qui se distinguent des courants dominants de l'industrie du disque et de la programmation des grands festivals et des salles à grand audience. La Cave 12 a su durer à travers les années, pilotées par différentes personnes, mais toujours avec la même touche prospective qui a fait sa qualité. La Cave 12 a aussi été un magnifique et régulier lieu de fête, et les lieux de fêtes sont trop rares à Genève.

Evacuer la Cave 12, le lieu culturel phare de Rhino, c'est d'abord appauvrir brutalement la scène musicale locale, c'est aussi effacer Genève dans un certain circuit international de lieux culturels expérimentaux, et c'est enfin supprimer un lieu de découverte, de dialogue et de fête les plus significatifs de Suisse romande. En tant que citoyens genevois et directeurs/fondateurs d'une structure artistique basée à Genève - attitudes-espace d'arts contemporains -, nous déplorons l'évacuation de Rhino et de la Cave 12, qui est un nouveau coup porté contre le logement associatif et la culture alternative, et nous soutenons les membres de Rhino et la Cave 12 dans les démarches qu'ils mènent pour retrouver des logements et continuer une activité dans la culture indépendante.

Olivier Kaeser & Jean-Paul Felley, directeurs d'attitudes

(14/08/2007)

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Il avait la tête trop ronde
et nous étions au temps des bonnets carrés
Il avait le doigt trop caressant
et nous en étions à désigner et dénoncer
Il avait le regard porté trop loin
et nous étions à l'époque du bout du nez
- de ne pas regarder plus loin que son nez,
d'être mené par le bout du nez,
de ne pas mettre son nez où les grands nez, les bien nez sont -.
Il a été chassé
Il a été prié de mettre son nez ailleurs
Il est donc parti renifler la poudre
a fait sauter les bonnets carrés
- et les têtes en dessous -
a poudré le visage des filles
- et les lèvres en dessous -
a empoussiéré son regard
- et la haine en dessous -,
le sauvage qui ne veut pas être sauvé.

(Gérald Chevrolet, écrivain)

(14/08/2007)

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To Whom It May Concern,
I performed at the CAVE12 space in 2004 and was very impressed with the people who organized the concert. Not only did they work hard to make my concert go smoothly but they also fed me and gave me a place to stay. This is the kind of support musicians like myself depend on in order to develop our work.
The CAVE12 is a venue where many cutting-edge musicians perform and has been instrumental in developing musical culture.
The future of Europe's underground culture depends on spaces like these and it would be a shame to see them shut down only to make way for commercial/corporate interests.
keep culture alive, support the arts!
Kim Cascone
[composer/sound designer/writer]

(14/08/2007)

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Cave 12 was for many years the most important place in Geneva to discover the best, the most talented and the most engaged musicians from all over the world. I remember for instance the excellent accordeonist Bratko Bibic from Ljubljana and hundreds of others who played in the most prestigeous places in Europe...and Cave 12 became definitely one of them.
To be able to have a place like that is a dream and aspiration of many cities. Geneva and its citizens had this luck to have it...for free it seems. I could hardly understand why the city as rich as Geneva cannot afford to protect this incredible place, to support and help these constructive cultural actions to grow. It's not even the money problem, it's shows a lack of vision, of consciousness of what is important much more than imediate apetite for benefit of some real estate promotors. But it could also show tah for once the oposite is possible, taht the long-term investment in culture can be far more beneficial for the spirit of openness that Geneva is so proud of.
What Cave 12 transmited to public for so long is priceles and I hope a real action will be taken to re-establish this cultural place.

Lucka Koscak, sculptress

(14/08/2007)

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To whom it may concern,

Cave12, it's organizers and their affiliated spaces have been an essential part of the world's music- & art-circle.
Closing it down tears a void in a community of venues throughout mainland europe that invite creative exchange and do this with devotion - unfamiliar on this continent. it also deprives the beautiful city of Geneva of a healthy variety of human specimens.

boris hauf
(14/08/2007)

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Without Rhino and Cave 12 I wouldn't be where I am now, it was one of the most important places in my life. It helped to develop and bring to life projects and ideas which inspired and continue to inspire people and musicians in the whole world. In 1993 we produced a recording project "Juliki - deranged music of eastern europe" (involving 20(!)people, most of them Rhino inhabitants)in a situation which would have probably been inimaginable in some other place. The results are influencing the merging music culture throughout the world from Russia(Leningrad)to USA(Gogol Bordello) to Japan and more and more...I'm not mentioning the impact of how many international music acts from young experimentalists to masters were represented to genevian public and what a reputation it gave to the city of Geneva.
It's a shame that we are losing a place which had worked into the hearts of so many people.

Leonid Soybelman
(14/08/2007)


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naville

"Como un sueno de Rene Ayala, musico experimental paraguayo" un lugar dedicado a la musica experimental desaparece.

Un espacio musical que vibro durante muchos anos ha sido erradicado junto a personas de unos edificios en un barrio lejano de de la ciudad de Ginebra en Suiza.
Contaban con adultos, familias y jovenes estudiantes por habitantes principalmente, el lugar que fue ocupado por dichas personas ahora esta en manos del propietario, en vias de normalizacion afligente, los partidarios de este ultimo habiendo hecho pasar a sus habitantes como delincuentes y aprovechadores. Ese espacio  se llamaba la Cave12 (no era el unico, mas infos al respecto en www.cave12.org), un lugar pequeno y sombrio que ha logrado producir cantidad de artistas de musica experimental importantes, de la region como de los cuatro puntos cardinales del planeta. Yo recibia por mail la programacion, cuyo descriptivo era tan divertido como alucinante :

"Los instrumentos son a menudo de sus propios inventos : percusion y dispositivo electronico. dispositivo electro-acustico. Una construccion de bloques de ruidos, cajitas ahullantes e instrumentos vueltos objetos parlantes manipulados por dos de los mas efervecientes representantes de la escena improvisada electro-acustica".

o esto

"He aqui ante ustedes el rey de los patitos negros, acompanado de una banda de fideos irregulares venidos del oeste para ofrecerles una especie de musica disco oblicua llena de joyas enmaranantes y entusiasmantes."

o todavia esto :

He aqui vuelve para vosotros uno de las mas aclamados artistas de la contra-cultura, con sus canciones absurdas, cinicas, interpretadas con su furor habitual, con esta voz, tan tipicamente cavernosa, que sera acompanada esta vez junto a un electronico electricista computarizado y... aclamado.

Podria seguir asi mucho tiempo, porque cada semana recibia dos a tres invitaciones de ese tipo. Cuando uno hiba a mirar, a menudo no habia mucha gente, excepto para algunos grupos muy reconocidos, no que fueran a pasar en MTV o algo por el estilo, sino que de anos y anos de atravesar esas salas lograron formar un publico, el hecho de que habian lugares como la cave 12, que duro casi 20 anos, los debio ayudar un monton, no a ser millonarios, sino a llenar sus panzitas para seguir imaginandose y construyendose mundos sabrosos y paralelos, la cave12 fue un excelente ventanal para ello.

Todos aquellos que piensan y creen en una sociedad de alternativas estan bien afectados por este hecho que corta de cuajo algo que se instalo y hacia parte integra de la ciudad, un poco como si vuestro yakare venia a ser devorado por otro diario, cho que se. La lobotomizacion alucinante de la sociedad sigue su curso tan histerico como inutil.

Leonel Naville, Genève

(14/08/2007)

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Hello - as an international artist - i performed more than once at the Cave12. I am outraged to discover not only has it been closed but that people have been made homeless and in a brutal fashion. I expected better behaviour from the Swiss State than this. A country known in the past for its welcoming and open attitude to people and art. Conversely, here in Italy, we have similar kinds of squatted art/social centres but (with a few exceptions) they are always re-house if the need to move them arises. Shame on you.
mike cooper, Rome - Italy

(15/08/2007)

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Dear friends,

The eviction of the Rhino community constitutes a huge loss to the city of Geneva, and is incompatible with the cosmopolitanism and progressivism, however under siege it may be from consumerist conformity, that has survived as one aspect of the city’s many realities. I know Rhino largely via the wonderful Cave 12 venue, which functioned as a vital link in the chain of progressive music venues across Europe and beyond. During the several years that I lived in Geneva, it was there that I was regularly thrilled and surprised by astounding musics and by the ambiance of engagement and camaraderie that Cave 12 shared with the rest of the Rhino community. The loss of this experience is larger than many people realize, for the principles of solidarity, experimentation and progressivism that animate that community bear great value, intangible though it may seem to those alienated from the insistence that a just reality is not only desirable but possible. Rhino, to me, even here in Johannesburg, stands as inspiring evidence that, no matter the crushing weight of current trends, the supremacy of commerce and material ostentation shall be resisted and, in places like Rhino, supplanted with other, better worlds.

Long live Rhino!

Hein Marais, Johannesburg
(15/08/2007)

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Geneva, you destroyed a unique cultural phenomenon! You will miss Rhino/Cave12.
Marino Pliakas, Musician

(15/08/2007)

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Rhino, la Cave 12, le Bistr'ok et la Tour, pour ne citer que ceux-là,
m'ont permis de rencontrer des amis, des artistes, des musiciens, d'y dormir, d'y manger, d'y boire d'une manière unique depuis le début de mon adolescence, pendant mes études et jusqu'à maintenant.
L'alternative à Genève un souffle créatif, économique et constructif apprécié par les citoyens et montré comme modèle par nos voisins.
Je regrette que ce mode de vie et la culture qui va avec soient, ces temps-ci, autant malmenés par nos autorités, et qu'elles ne puissent pas apprécier leur position visionnaire et l'espoir en marche. Peut-être que la situation a changé, un squatt est certes une position temporaire, mais des propositions ont été avancées par Rhino pour faire évoluer cette expérience communautaire. Elles n'ont pas été prise en compte.
Ces espaces autogérés sont de l'oxygène pour Genève, et si certains élus semblent agir avec un esprit revenchard, je ne peux qu'apporter tout mon soutien à de tels lieux et de telles activités.

Frédéric Post
(15/08/2007)

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Messieurs les Conseillers d’Etat,
Vous avez failli à votre tâche, celle de permettre aux citoyens de faire une ville qui est la leur, de laisser vivre une culture qui n’a besoin ni d’argent ni de soutien, mais juste de liberté.
Vous avez été incapable de voir ce que le profit et le pouvoir ignorent, incapable de voir une force qui fait que la cité, ce n’est pas que des murs, mais ce que les habitants en font. Ce ne sont pas les fêtes du lac, mais les fêtes de quartiers, Ce n’est pas vous mais Nous.
Malgré tous les efforts de nos détracteurs, nous serons toujours là. Toujours prêts à sortir, comme le diable de sa boîte dans le but d’empêcher les braves gens de croire qu’ils ont raison, toujours là pour mettre de la couleur sur nos murs et dans le coeur de ceux qui savent que sans eux, vous n’êtes rien.

R.

(15/08/2007)

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LETTRE OUVERTE À MAÎTRE CHARLES PONCET

Cher Maître, Permettez donc à un quidam de vous apostropher en tant qu'avocat, malgré le dégoût que m'inspire votre diatribe anti-squatter parue dans l'Hebdo du 19 juillet.

Propriétaire, avec mon épouse, de nos résidences, je ne risque apparemment guère d'être classé parmi ceux que vous décrivez comme acharnés à ruiner les " bonnes affaires " de vos clients. En n'occupant que mon propre logement, je devrais échapper à votre vindicte. Je m'inquiète toutefois de ne devoir mon habitat qu'à mon travail plutôt qu'à la fortune de mes ascendants. A en juger par la révérence que vous inspire la propriété immobilière, un tel héritage me vaudrait de votre part un soutien autrement intransigeant. Ce n'est donc pas la sympathie pour le vol d'électricité et d'eau ou la spoliation de propriété, que vous imputez rageusement aux expulsés de Rhino, qui m'inspirent le mépris pour l'ironie vengeresse que vous pratiquez à leurs dépens.

Votre style fleure bon la farine du fils de famille - nul procès en hérédité ne m'anime pourtant à l'encontre de qui ne se glisse pas dans le costume de ses ancêtres - imbibé comme moi d'humanités gréco-latines, mais parvenu aux délices du prétoire. Heureusement, ces humanités ne conduisent pas tous leurs adeptes à teinter de culture, comme vous ne cessez de le faire, des ignominies racistes empruntées au fonds de commerce d'un parti xénophobe que votre famille politique prétend combattre, indignes de qui clame à tout vent chercher son inspiration chez Montaigne ou Diderot. Car c'est bien de cela qu'il s'agit, dans ce vocabulaire prétentieux appelant à la caresse de la matraque policière sur les crânes " oviformes " qui résistent au bourrage prétendument libéral et assurément liberticide. Inutile de jouer les martyrs devant l'aménité toute républicaine des serviteurs de votre collègue en libéralisme Muller, épaulés ou non par des expulseurs et casseurs plus ou moins privatisés, ce n'est pas à leurs exactions qu'il convient ici de s'en prendre mais à vos ineptes encouragements à la violence sous prétexte de respect du droit. Absoudre, parce qu'il paie son loyer, le gendarme obéissant à un ordre contestable, comparer l'évacuation de squats à l'éradication de vermine colonisant les pubis, n'est-ce pas là un plaidoyer qui aurait dû conduire Eichmann dans son box de Jérusalem à vous plébisciter comme avocat ?

Sur le fond, tolérez que l'ignare en matière de droit immobilier que je suis, ne confonde pas l'usage individuel d'une propriété foncière ou immobilière avec le commerce d'habitat à fin de rendement financier, lequel quoi que vous en disiez ouvre sur la spéculation. L'usage d'un immeuble d'habitation est que je sache de fournir des logements, comme celui d'une raffinerie de produire du pétrole. Le propriétaire qui maintient vides des immeubles au mépris de la pénurie de logements abordables contrevient sinon à la loi qui le protège du moins à la vocation sociale de son bien, ni plus ni moins que le lockout d'une raffinerie pour faire flamber les prix de l'essence. Votre credo libéral absolutisant le droit à disposer de sa propriété sans égard aux conséquences socio-économiques de son usage, est une imposture morale, au même titre que la religion de l'Etat comme garant irresponsable et indiscutable du bien commun. L'influence de ce dogme ne repose que sur la confusion savamment entretenue par vos coreligionnaires entre un étatisme confiscateur des biens et libertés individuelles et la mise au pas démocratique d'une arrogance sociale à la mesure de l'impunité générale des cumulards en stock-options et jetons de présence lorsque, à la faveur d'une hyperpotence aussi condamnable aujourd'hui qu'hier, ils font prendre le bouillon à leurs entreprises.

Les bornes de la décence sont dépassées quand le thuriféraire de la finance genevoise que vous êtes, président de l'Agefi aux heures de loisir que vous laisse votre métier de pamphlétaire, se mue en défenseur des libertés. A vous entendre, il n'y aurait pour les bafouer que des dictateurs au petit pied régnant sur les minces troupes de jeunes utopistes ayant préféré le confortable duvet de l'habitat collectif ou communautaire à la célèbre rigueur des villas lacustres de vos congénères. Votre feinte préférence pour les modulations des hippies illuminés par Krishna, auxquels vous accordez le bénéfice de l'authenticité pour mieux fustiger l'hypocrisie supposée de vos cibles, ne trompera personne. D'où tenez-vous donc ce que vous faites passer pour d'élémentaires vérités, alors que vous avouiez il y a bien peu à " Objectif réussir " être particulièrement ignorant dans le domaine de l'exclusion, un registre où vous n'enlèverez pas de l'idée, y compris des petites gens honnêtes dont vous vous faites sans rire le porte-parole, que le prix du locatif genevois a quelque responsabilité ? Sans doute ceux que vous qualifiez de " misérables petits bourges " ne relèvent pas à vos yeux de la cohorte des exclus à qui, pour seule fréquentation et de votre propre aveu, vous tendez la pièce. Leur pernicieux manque de courage mérite assurément votre vigoureuse dénonciation bien plus que le patricien pantouflage de maints de vos méritoires égaux, lesquels, on vous l'accorde, ne se remplissent pas les poches de " toutes sortes d'allocations " et paient rubis sur ongle leur médecin. Vous ne prêtez même pas à ceux que vous confondez avec des vandales l' " excuse du talent ". On rêverait pourtant de vous voir mettre le vôtre à les défendre contre votre procureur d'ami si chez vous la faconde ne se muait aussitôt hélas en jactance.

Faut-il s'étonner alors que le chantre du libéralisme décomplexé genevois, qui fait don de son talent aux jeunes libéraux en mal d'inspiration du bout du lac, ne trouve comme accents que ceux d'une prose post-célinienne, caricature alambiquée des éructations datées de " Je suis partout " ou autres " Gringoire ", marchandise avariée que l'Hebdo veut nous faire passer pour un renouveau ? Visiblement ce n'est pas de ce côté qu'il faudra chercher le discours d'une droite honorable.

Dario CIPRUT mercredi, 15. août 2007. (lettre de lecteur (non parue à ce jour) en réponse à la lettre ouverte de Me Poncet parue dans l'Hebdo du 19 juillet 2007 http://ch.novopress.info/novo-print.php?p=1616)


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Un boulevard sans corne.

Combien de centres alternatifs nous reste-t-il à massacrer ? Bien, il n'en reste plus que quelques un. Voyons... Who's next ? L'USINE : dévastée, en feu !!! Puis peut être les jeunes gens penseront enfin à étudier puis à travailler.

Vivement un monde sans danse, sans restaurant à moins de 15 francs, sans rire d'enfant lié aux musiques balkaniques, sans parasites bref : tranquilles quoi !

E dai, cara tou te zuando ? Non, non, non mais un squat qui fonctionne depuis des années et qui créé de la joie, qui aide socialement, qui fournit des services gratuit ou peu coûteux, ça fait un peu tâche pour les autorités qui ne font plus trop évoluer le system alternatif. Non ?

Stéphane étudiant aux beaux arts.

(16/08/2007)

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Aujourd'hui j'ai 36 ans, depuis l'age de 18 ans je fréquente les squats en tant que spectatrice, auditrice et grâce à tous ces spectacles, tous ces concerts, toutes ces soirées, je me suis enrichie, je me suis amusée, j'ai été émue, étonnée, inspirée et ma vie et ma culture ne serait pas ce qu'elle est sans ça..

A 25 ans j'ai commencé à montrer mon travail artistique, à me produire en public. je fais des performances cinématographiques. les squats m'ont donné la possibilité de montrer ce que je fais, de me confronter aux autres, d'expérimenter, d'évoluer, d'essayer, et, grâce à toute cette culture alternative qui est aujourd'hui menacée faute de lieux, j'ai appris à exercer mon talent, et je suis devenue artiste. j'ai par la suite montré mon travail dans des lieux culturels plus officiels, plus établis. mais l'expérience que j'ai acquise en ayant commencé à travailler et à montrer dans des lieux précaires, mal équipés, mais dynamiques, m'ont appris à être capable de me débrouiller toute seule, à résoudre toute sortes de problèmes et aujourd'hui, je me rends compte bien plus de la chance que c'est d'avoir des bonnes conditions de travail, mais aussi du danger d'endormissement que cela représente, d'avoir tout ce qu'on veut, et facilement.

Sans les squats et la vie alternative genevoise, je n'aurais pas pu démarrer ma carrière artistique avec tant de richesse, tant de possibilités et tant de découvertes. je serais peut-être restée dans mon coin, et ne serais peut-être pas devenue une vraie artiste..
Caroline
(16/08/2007)

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Pourquoi criminaliser des initiatives originales et spontanées qui répondent de façon pragmatique à la pénurie du logement et à une planification défaillante de la part des autorités ?
Dans une société vieillisante, qui sera confrontée dans les années à venir à de sérieux problèmes économiques en raison du déséquilibre des générations (pour reprendre la phraséologie du temps), soutenir la force de la jeunesse, la créativité et les familles à petits revenus me paraît d'autant plus primordial.

Karine Défago, Enseignante

(16/08/2007)

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Apologie de Le Rhino, un endroit où il faisait bon vivre
A l'ombre - très limitée - de la corne rouge
En dessous d'elle vivait Le Bistr'ok
Un cinéma à la programmation alternative
une salle de concert où ont joué autant mes groupes
Amateurs ou professionnels que Les Ogres de Barback
Refusant un concert à la FNAC pour jouer dans ce lieu.

C'est dire si culturellement ça valait quelque chose !
Et le midi les étudiants qui refusaient les cafétérias
aux menus convenus et aux couverts en plastique
Ils venaient au Bistr'ok, certes alternatif, mais
Où l'on mangeait comme un roi des spécialités indiennes
ou des salades plus garnies tu meurs...
Où l'eau du robinet suffisait largement à tous

Dans Genève surchargée de grosses sociétés qui rachètent
A des prix largement surfaits des appartements miteux.
Faire 5 mois de galère pour trouver un appartement, c'est normal
Profiter du salon d'un pote ou de la relation de maman,
Se heurter à des régies qui vous considèrent comme moins que rien
Tout ça est loin des préoccupations de ces magistrats
qui vident à coup de canon à eau un bâtiment occupé pacifiquement
Depuis des années...

Comme si l'accès à la propriété était un devoir
Comme si les squats étaient une verrue sur la paume du quartier
Comme si cela dérangeait le paysage
Comme si les bâtiments ne seraient pas tombés en ruine sans habitants
Comme si on ne pouvait pas vivre différemment
Comme si ce n'était qu'un tas de poussière que l'on balaie sous le tapis

Attention, on ne se débarrasse pas d'un problème ainsi
On le gère, on le négocie
La marge, la pauvreté et la pénurie de logement continueront
et les squatts réapparaîtront si rien n'apparaît comme solution !

Les champignons, les arbres et les mauvaises herbes repoussent, même sur de la merde
Pas de raison qu'il en soit autrement pour ces squatts.
Par contre sur les diamants et les gros sous, rien ne pousse !

Mathias Gautschi
La Chaux-de-Fonds
ancien genevois solidaire de lieux qu'il aimait beaucoup

(16/08/2007)

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Message of support:

The 9 months I've lived as a student in Geneva wouldn't have been the same without Rhino / Cave12. Culture is often seen as a crucial way of integration in society and for me, cave12 and Rhino played a very important part in my life as an inhabitant of Geneva. I didn't have any connections in the city, but I started meeting people in the restaurant, or I took friends to a concert in cave12. The bands that played the latter venue were the very best of modern improv / avant gard music, yet the price remained low as ever. Same with the resto in Rhino. Taking away this part of the city is killing a big part of its soul.
Don't kill Geneva ! Let cave12 and rhino live !

Maarten Huvenne, Ghent, Belgium
(16/08/2007)

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De si loin que je me souvienne, plus de 15 ans en arrière, Rhino était sur toutes les lèvres des artistes de passage comme moi à l'époque. J'ai eu le bonheur de partager des aventures artistiques intenses avec des artistes de passage qui sont aujourd'hui reconnus dans le paysage culturel genevois. Reste le manque grandissant de logement mais bien plus une structure UNIQUE qui fait un lien et un pont entre le social et le culturel. Les artistes sont en avance, garder une oreille attentive. MERCI
Marc Berthon,
Directeur artistique de
danse-habile

(16/08/2007)

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YOU people, who are not interested in accepting other peoples realities, efforts and desires to live with dignity under a system that at the bottom of only produces alienation,
YOU which use bureaucracy in order to accumulate capital,
YOU which instead of people, see only numbers,
YOU which do not give a fuck about peoples needs except your own,
YOU who only have a museistic appreciation of culture,
YOU who use police to execute your rotten ethics,
FUCK OFF

Much love and respect to the people of CAVE 12
Mattin

(16/08/2007)

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To Whom It May Concern,

I recently learned of the closure of Rhino and Cave 12 in Geneva. As a former resident of Rhino and a musician who, over the years, has had the pleasure of performing many time in Cave 12, I was deeply saddened and appalled to hear of these great projects coming to such an unworthy end.

I have to ask myself: what will the City of Geneva hope to achieve by evicting the tenants of Rhino (including children and pregnant wormen)? Not only will this prove to be an expensive proposition for the city (in terms of the welfare money these people will inevitably have to receive in order to survive while they look for a new places to live) but also yet another shameful chapter in the lack of respect for projects which have infused so much inspiration and innovation into the art communities of not only Geneva but the rest of the world.

In their collective histories both Rhino and Cave 12 have provided places to live and perform for artists from across the world. Cave 12 was clearly one of the world´s most important of all venues for artists and audiences interested in joyful experimentation. Without a doubt, both these projects probably did more to put Geneva on the cultural map of art communities across the globe than the infinitely more expensive projects such as La Batie Festival, Archipel, etc. Only through the bottomless energy of the residents of Rhino and the Cave 12 team could these projects make such an impact.

Clearly the City of Geneva has no idea of what a great source of its own cultural life will now come to an end with the closure of Rhino and Cave 12. And surely something better will be built in their place: offices, shops, condominiums? Fantastic! Geneva will have it´s law and order but it will also slowly become nothing more than a mausoleum for tourists and retired bankers.

I send my deepest sympathy and support to the inhabitants of Rhino and the Cave 12 team. These people are cultural heroes, pursuing goals which have nothing to do with money but with the love of freedom and self expression; and the City of Geneva vicious thugs: tearing innocent people from their homes with tear gas and armed police, treating them like common criminals and destroying their work of years.

Shame on Geneva! Shame on Switzerland! A black day for lovers of great culture worldwide.

Jason Kahn, Zürich
(16/08/2007)


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To whom it may concern,

I performed several times at CAVE12 which has been one of my favorite places in Europe because of the commitment to music and art of the people working there. It is an unbelievable cultural-political scandal (and mistake) that this internationally important concert-venue disappeares in such a way and I´m surprised that this is possible in Switzerland which is one of the richest countries in the world. It puts a very negative light on the landlord as well as the responsable politicians and judges in Geneva and will in a long term also be to their own disadvantage. The brutal eviction of CAVE12 and RHINO is a big step in the direction of cultural stagnation in Geneva (which in a long term also will lead to an economical disadvantage of the city). Co-existance of different cultures as well as the connection of science and culture in a society are more important for all of us than an increasing number of politicians and decision-makers think these days in Europe.

Axel Dörner (musician and composer), Berlin, Germany
(16/08/2007)


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Dear reader,

I had heard of the evacuation and was shocked at the swiftness and brutality of the events on that monday a few weeks ago now. i had heard rumors that the rhino might be evacuated, but i never imagined in this peaceful city that the authorities would go through with such a brutal and disrespectful evacuation.
as a newly landed citizen of geneva, i had come to love cave12 and was in awe of its programming. big cities in north america had nothing close to it, and i had felt that it was a veritable goldmine. over the course of a few months i saw various legendary acts in such an intimate venue my friends back home could only be envious of. Needless to say I am particularly saddened that cave12 was included in this menace. the repercussions of closing such a cultural forum are severe, and leaves a huge gaping hole in Geneva's already weak cultural scene.
i hope the authorities come up with an alternate solution, because the future is looking bleak for Geneva
best regards
kristine kjeldsen

(16/08/2007)

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Diatribe :
Dans une ville, dans un espace social, il y a toujours une marge.

L’urbain, espace géographique délimité par la suburbie et les campagnes, se différencie de celles-ci par une concentration d’habitation, d’occupation humaine au mètre carré. (Nous vivons en Suisse, pays qui par sa pentitude et son escarpement comporte plus de mètres carrés inhabités que la norme européenne, des mètres carrés inaccessible à autre chose que le bouquetin et la bactérie ; mais passons, c’est une autre histoire.)

A l’espace géographique correspond un espace psychologique, un « je suis de là et je m’y plais », un désir de pouvoir se dire avec un peu de fierté (et on a peut être honte de sa fierté, mais parfois il faut l’assumer) que c’est bien d’être d’ici, j’y trouve mon compte. Moi, je râle parfois, mais je suis partie et je suis revenue parce que ailleurs c’était trop grand (Londres) trop petit (Les Marécottes), trop sale, trop propre, j’avais peur, je m’ennuyais, ça me donnait des boutons, le bon air me tuait à coups de « santé », je me perdais, tout le monde me regardait. Tu vois comment.

Rentrée au bercail, Genève : ville de refuge (des protestants, des hongrois) ; ville internationale (zzzzz, je sais, mais j’en suis fière, putain de fierté, quand on y pense y’a des bonnes choses à penser une croix rouge, une société des nations, et j’en passe) ; ville avec ses côtés plus sombres, ses Orange Shops et ses Bébé Dior et ses connasses de putes à 4x4 avec des boucles d’oreilles qui financeraient une école primaire au Mali pendant des décennies.

Ville aussi avec ses espaces de lumière (post ténébras lux, yes yes yes) de différence et de résistance à la connasserie des putes aux boucles d’oreilles (qui financeraient mes achats vestimentaires et ceux de mes enfants pendant 5 ans au moins). Des coins sombres et illuminés à la fois, des caves (12, 6 et 75) où on pouvait quand même se faire une bouffe à 5 francs, un fiasko parfois mobile avec des aubes qui te coupaient le souffle, des bars tellement glauques que même les rats y trouvaient la mort, des endroits (plus tard) où des enfants tout nus se peignaient le corps avec des couleurs avant de plonger dans des pataugeoires pas prévus nécessairement à cet usage mais ce que c’est bien de voir des gamins libres.

Ces gamins sont maintenant grands plus grands que moi, oui des adolescents bien dans leur tête et je crois que c’est en partie parce qu’ils sont nés dans des squats, ont vécu dans des squats, ont vu leur mère couper du bois à 6.30 du matin pour alimenter le poêle à bois, tu vas pas me dire qu’on est des fainéants sinon je te casse la gueule, j’ai rempli des bennes entières, j’ai peint et repeint, j’ai grelotté de froid, j’ai vécu sous les toits et j’ai crevé de chaud, ailleurs j’ai retourné la terre et j’ai planté des patates et j’ai eu des poules, tout ça à 15 minutes à pied de la Cathédrale si tu marches d’un bon pas. J’en ai profité, je veux bien. Mais j’ai bossé dur. J’ai pris ce que la société a jeté ou a mis de côté, ce qu’elle a considéré comme bon à rien, déchet, poubelle, merdeux, cassé, pété, inutilisable, un fardeau, un trou, un rien - et moi et les autres on a pris ça et on en a fait quelque chose de bien, d’utile, de réjouissant, de beau, de lumineux, un paradis. Une liberté qui ne fait du mal à personne, mais qui fait des jaloux.
Le squat avec des poules et des patates était à Florissant, quartier huppé de notre ville multiplexe /complexe. L’école primaire où allaient mes enfants était dans le Parc Bertrand. Ils avaient pour camarades de classe les enfants d’un politicien libéral, devenu entre temps conseiller d’état en charge des constructions et des technologies de l’information. On trouvait assez rigolo : ma grande et sa grande, mon petit et son petit, deux fratries, deux paires de meilleurs copains/copines. Oh, oui, on a ri. Ils sont venus, ces petits bourgeois et les autres aussi à nos fêtes d’anniversaire dantesques. « We’re loving it ! » se sont-ils exclamés pour le bateau de pirate construit dans le jardin avec quelques vielles tables et trois banc deux planches. « I’m loving it ! » s’écriaient ces enfants de riches couverts pour une fois de façon très méthodique de boue et de sourires. « Ce que vous avez de la chance ! » soupiraient ces parents en soif de bohémienneries et de liberté.

Le mois dernier j’ai emmené mes enfants manifester avec tant d’autres, c’était le 28 juillet, on s’en rappellera. Atmosphère festive. Musique et bruits, sensation de faire quelque chose avec son après-midi. Ces enfants sont bien, me disais-je, ils ont leur natels et leurs baskets, mais leurs intérêts sont plus larges. Ils sont émus par la mort et la souffrance. Ils sont végétariens militants. Ils ont envie de comprendre le comment et le pourquoi du G8, ils ont décidé l’un d’être anarchiste, l’autre de ne pas l’être, mais en connaissance de cause. Mouah - je les idéalise un peu, d’accord.
Ce n’était pas leur première manifestation, mais c’était la première fois qu’ils ont pris les grenades lacrymogènes. La prochaine fois on prend des bandanas, c’est sur. Les yeux qui piquaient comme du piment, la respiration douloureuse, les muqueuses du nez et de la bouche irritées. Ils étaient fâchés. Eux qui sont partis avec une bonne opinion de la démocratie (« on exerce notre droit démocratique d’exprimer par le rassemblement notre désaccord avec la politique des élus ») sont rentrés avec la haine (« ils ont rien dit avant ! y’avait des bébés ! des poussettes ! et quand on partait ils ont encore tiré dans la foule ! c’est dégueulasse ! les keufs c’est vraiment des - des - putain, je les hais ! »). Ah oui ! l’ordre et le respect de l’ordre c’est bien ! Votez toujours, mes poussins, vous verrez comment ça changera tout ça.

Mais pour revenir. A la marge, et à l’urbain. Dans une ville il y a le centre et il y la marge. Géographiquement, la marge est occupée par ceux et celles qui occupent le centre idéologique et culturel ; ils habitent des maisons si bien arrangées, si efficaces avec des cuisines qui s’autonettoyent et qui font la popote toutes seules. Au centre il y a des immeubles, et y vivent des entassés et des squatters. (Bon, nous on a squatté la suburbie, c’est là peut être l’effronterie la plus grande.) La culture de la marge vit dans le centre. Mais c’est par la marge que le centre est défini. Sans la marge, le centre perd son altérité et sa raison d’être. Dans toute gestion urbaine il faut prendre garde que la marge perdure. On est marginaux mais on est aussi l’avant-garde. Ce qui furent dans leurs temps des propositions impensables, sont aujourd’hui des acquis si bien ancrés qu’on ne les remarque plus : par exemple le vote pour tout citoyen qui a atteint la majorité, puis le vote pour les femmes. Au niveau de la culture : le roman - en son temps une innovation, maintenant le genre littéraire hégémonique. Mozart - il y trop de notes, disait quelqu’un, je ne me rappelle plus qui - maintenant ça fait vendre des chocolats. Omar Porras - du Garage à la Comédie Française... L’innovation peut faire peur, mais c’est quand même à cause d’elle qu’on mange la viande cuite (ou pas, c’est selon). La ville de Genève semble avoir envie d’écraser la marge à coup de matraque, elle veut à tout prix homogénéiser, faire entrer les lapins dans les cages, les moutons dans la bergerie, et les poissons dans le filet. Prenez garde, si on nous domestique c’est bien pour nous manger un jour !
Genève ville propre à l’image de sa rade. Genève, ville propre à l’image de la caillra qu’on bannit dans les banlieues et qu’on séduit/sédatise avec la promesse/messe capitaliste de natels et de baskets toujours plus chers et toujours plus beaux. Genève, je ne te reconnais plus. Après l’éclat de la différence, la nuit de la complaisance. Après l’étincelle de la création, la sombre décrépitude de ceux qu’on bourre de prozac et de xanax. Genève j’y vis, j’y reste, j’y travaille, j’y fais mes courses. Mais, qu’on ne puisse pas dire de moi : Genevois rien venir.

Erzsi Elizabeth Kukorelly
(17/08/2007)

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REPONSE AU PONCIF DE PONCET

Maître Corbeau,

Il ne suffit pas d’avoir une plume pour faire le coq. Mais pour vous pavaner de la sorte, la vôtre manque décidemment des nuances moirées qu’ont les plumes des oiseaux rares. Cela ne cesse de m’étonner qu’un canard, si vilain et petit soit-il, condescende à publier vos cancans de basse-cour. Quoi qu’il en soit, le style faisandé qui vous sert de verve ne vous autorise pas non plus à déblatérer n’importe quelle ânerie. Car il n’y a qu’un sot du coq à l’âne, que vous franchissez d’un bond.

Je me réfère à votre torchon, tissu d’insultes et de cynisme, paru dans l’Hebdo No 29 du 19 juillet, sous le titre « lettre ouverte à Greubi ». Elle a reçu la semaine suivante une réponse pesée et mesurée, mais amputée, malheureusement, et reléguée en page 80 par les chameaux du même hebdromadaire. Or vous méritiez en l’espèce que quelque Sanson se serve de votre mâchoire pour vous assommer sur le champ. Souffrez à défaut de mieux que quelqu’un se dévoue pour vous clouer le bec et en river le clou.

Avant tout, puisque vous tenez tant à enfermer les gens dans l’identité supposément véhiculée par leur patronyme, voyez le mien, soussigné, et permettez que je souligne en passant la xénophobie que vous trahissez en spéculant sur les origines du bon Greubi. Celle-là ne dit pas davantage son nom que les squatters auxquels vous reprochez de le cacher, vous, qui gaspillez l’espace de parole qu’on vous fournit gracieusement en votre qualité de notable, à eux, qui prennent des risques pour en grappiller un peu. Des risques, oui, quoi qu’on en dise, puisqu’on assiste à une extension progressive du domaine de la répression à toute militance, à toute dissidence, avec toujours moins de discernement. Je ne parle pas seulement des gaz chimiques et des coups de bâton de nos braves pandores, mais surtout de la machinerie légale et du harcèlement judiciaire.

Avec vos gros sabots, vous prenez des raccourcis de sept lieues et vous ne rendez pas non plus justice - mot que vous ne savez prendre que dans le sens de votre poil à vous- à tous ceux qui ont le courage de jouer franc jeu, lorsqu’ils occupent une masure et fournissent volontairement une liste de noms aux autorités, ou lorsqu’ils se font, sans masque, porte-parole des sans voix. Vous niez leur existence, car vous n’avez pas plus fréquenté les squats que leurs habitants. Vous n’avez pas seulement idée de ce qui s’y joue, du débat politique de fond qui y retrouve droit de cité, de l’espace de culture et de création qu’ils préservent, de la bulle d’air qu’ils maintiennent pour une jeunesse toujours plus suffoquée par la mesquinerie de l’esprit mercantile qui domine le consumérisme décérébré dans notre goulag mou. Non, de toute évidence, vous ne connaissez pas plus les squats que les manifs et vous ignorez tout de ce que l’on sent quand on reçoit des coups de matraque en défendant ses idées. Alors faites nous la grâce de laisser votre plume dans votre sot-l’y-laisse, surtout si votre psittacisme ne consiste qu’à répéter les topiques de la prétendue avidité des squatters pour les subsides et les allocs, poncifs qui n’ont d’autre fondement que le cloaque qui vous tient lieu d’encrier.

Et vous avez le toupet de reprocher à Greubi son manque d’originalité, vous, qui n’avez d’opinion qu’une rubrique partagée, encore moins de courage, pas du tout de talent. En eussiez-vous l’ombre d’un petit peu qu’en homme de loi de bonne foi, vous nous eussiez pu gratifier de quelque commentaire intéressant sur l’affaire, au lieu de bêler avec les moutons de Panurge. Que ne glosez-vous pas, par exemple, les curieuses inversions qui mènent d’un côté des squatters légalistes à courir les tribunaux et attaquer leur propriétaire pour violation de domicile et d’un autre côté un procureur à violer dans un même élan son secret de fonction et l’esprit de la loi pour la faire oeuvrer dans l’intérêt de ceux qui ont le moins besoin de sa protection. Qu’éclate après cela la violence de quelques citoyens qui ont, eux, de bonnes raisons d’être en colère face à l’hypocrisie de l’Etat de droit(e) et vous criez à la tartufferie, puis vous les accusez de vouloir mettre « la cité à feu et à sang ». Apprenez donc, malade imaginaire que vous êtes, que les coups reçus par ce pauvre Greubi lui ont certainement causé plus de douleur qu’à vous les quelques débordements qui ont suivi les évacuations (moi aussi je sais minimiser). Laissons là sa caboche cabossée, car il est évident que les violences policières, vous vous en lavez les mains à la pierre ponce. Venons-en plutôt à vos insultes. Vous nous avez habitués aux attaques sous la ceinture, ad hominem, mais il faut voir avec quelle outrecuidance vous vous permettez de traiter en bloc tous les squatters de parasites. Vous n’avez bien entendu même pas la cohérence de reconnaître, chez ceux qui en seraient réellement, une praxis courageuse consistant à retourner contre lui-même les comportements que le système qu’ils réprouvent induit et encourage : individualisme, profit immédiat et sauve qui peut. On pourrait dire alors qu’ils oeuvrent , consciemment ou non, à la destruction de ce système, à leur échelle, minuscule, de parasites, de grains de sable dans les rouages de la machine. Qu’on en pense ce qu’on voudra, cela méritait d’être dit.

Vous l’aurez compris, c’est surtout votre généralisation abusive qui me révolte. On vous l’a déjà dit, tous les squatters ne sont pas des parasites au sens où vous l’entendez, loin s’en faut. Et pour qu’on voit que les pires parasites ne sont pas ceux que l’on croit, je fais ici comme vous, à titre d’illustration, je généralise. Parasites, les marrons de la finance dans la farce desquels vous faites comme moi office de dindon ? Parasites, les régies qui sont les sangsues de la crise du logement ? Parasites, les spéculateurs, mérule de l’immobilier, qui choisissent de racheter telle hypothèque pour profiter, en toute conscience de cause, de la moins-value que leur offre en plus la présence d’occupants éjectables ? Les avocats ? Rappelons que leurs luxueuses études occupent bon nombre de locaux d’habitation dans une ville qui en manque. Et leur activité, dans la mesure où elle se paie sur la misère d’autrui, relève plus du charognage que du parasitisme. Quant à vous, sinistre corbeau nécrophage, si votre plumage est à l’image de votre ramage, je ne m’étonne plus qu’à votre âge vous soyez ravagé par les mites à fromage. Votre parenthèse sur les hippies trahit un gâtisme frisant la maladie du sieur Alzeimer. Qu’essayez-vous de nous dire ? Que si nous rejetons la société de consommation nous n’avons qu’à débarrasser le plancher ? Vous délirez, et votre délire devient dégoûtant dans votre histoire de morpions. Je trouverais encore la métaphore plaisante si elle insinuait que la République ne doit pas se plaindre d’être infestée de morbacs sociaux quand elle fait au peuple des infidélités avec les possédants. Mais ce que vous faites là, Petit Poncet, c’est semer de ces graines de haine que cultive l’UDC. Vous révélez votre vraie couleur politique et votre discours prend des accents fascisants quand vous parlez de spray aseptisant. Eh bien voilà exactement ce dont nous ne voulons à aucun prix, nous, les squatteurs, les marginaux, les poètes, les parasites comme vous dites, nous ne voulons pas de votre ville aseptisée et nous opposerons nos crânes à tous vos matraquages, toujours, pour que vous ne passiez pas.

Jérôme Tonetti, Homme de Lettres

(lettre de lecteur du 26 juillet 2007 (non parue à ce jour) en réponse à la lettre ouverte de Me Poncet parue dans l'Hebdo du 19 juillet 2007 http://ch.novopress.info/novo-print.php?p=1616)

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«De même que la valeur de la vie n'est pas en sa surface mais dans ses profondeurs, les choses vues ne sont pas dans leur écorce mais dans leur noyau, et les hommes ne sont pas dans leur visage mais dans leur coeur.»
Khalil Gibran

Pour moi, la culture alternative genevoise, principalement créée par le mouvement des squats, c'est l'énergie positive et intéressante de Genève,
c'est ce qui lui donne tout son charme, c'est ce qui m'a séduite dans cette ville, sans cela elle n'est qu'une ville pourrie de tunes, qui étincelle en façade, mais n'a pas aucune âme.

Line Roby
(17/08/2007)

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dear cave 12
it's a shame to hear the news from geneva right now, what the hell is going on there?
with cave 12 we loose a charismatic and innovative location for contemporary and experimental music. a lot of national and international acts will miss this place and it's not understandable how this place of culture and history can be closed by such stupid political arguments.
best wishes from berne, stay strong!
the r3s3t-crew

r3s3t / everestrecords / platebooking, Berne
(18/08/2007)

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To Whom it May Concern,
I would like to say that Cave 12 was an incredible place to perform.
The support that Cave 12 has given to challenging and vital forms of music from artists worldwide is inspiring and greatly welcomed!
I would ask simply that Cave 12 be treated with the same generosity and kindness that they have shown countless others.
Sincerely,
Scott Arford
(19/08/2007)

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Dear Squatters

I feel very angry and sad about all what happened - I heard about in Budapest - that quick important messages spread. To the authorities i would like to say - as more colour is in the city as more exicting it is - it is a pitty if the authorities are so short minded.
Yours - sending a lot of power.
Claudia Raths, at the moment in Budapest
(19/08/2007)

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Nous sommes une association en France, à Paris : Kokeko, musiciens et nous organisons plus ou moins régulièrement des concerts.
Nous connaissons bien vos activités et l'importance qu'elles ont dans le paysage culturel dans une ville comme la votre.
Nous avons également suivi depuis ces dernières années toute votre lutte, toutes vos actions de résistance à la fois pour continuer vos actions culturelles mais égalemùent afin de préserver des espaces de vie qui ne ploient pas sous le fardeaux de l'argent. Les deux sont liés et l'expulsion
qui vous affecte aujord'hui est tout autant pour émiminer un type de culture que pour tenter de mettre fin à des modes de gestions de l'habitat de type alternatif.

Vivant à Paris nous connaissons les même problème de chereté des loyers et nous ne sommes pas duppes de la propagande qui a été véhiculée par la presse afin tant de dénigrer vos actions culturelles que votre tentative de gérer un lieu d'habitation qui avait été abandonné. Tout ceci est d'autant plus abérant que vous n'avez pas dégradé le lieu mais qu'au contraire vous l'avez maintenu en état, ceci est d'autant plus abérant que vous avez parfois travaillé en étroite collaboration avec la mairie, avec des institutions culturelles de la ville de Genève.

Nous ne savons pas si cette lettre pourra vous aider à retrouver vos lieux de vie, vos affaires personnelles et vos lieux de travail (pour certains), mais soyez sur du soutien que nous apportons à votre cause.

Association kokeko,
Jean-François Paux, Gilles Lucarelli, Eric Cordier, Satoko Fujimoto
(19/08/2007)

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The world needs more spaces like Rhino not less.
Paul Shearsmith
(19/08/2007)

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kuendig

Andréas Kündig
(20/08/2007)

Légalisez les squats !
Par une nouvelle occupation, des squatters ont révélé l'existence d'un bâtiment vide depuis quatre ans en plein centre ville. Même en temps de crise immobilière, le marché immobilier fonctionne visiblement trop mal pour éviter le gaspillage d’immeubles. Il est temps de légaliser l'occupation de locaux vides. Une telle loi est vigueur depuis 1993 en Hollande. Elle pousse les propriétaires à remplir leurs immeubles et a favorisé l'apparition de contrats résiliables à très court terme mais à loyer très bas. Les squats nous ont donné des salles de concerts, des théâtres et des bistrots abordables. Il suffirait de peu pour qu'ils atténuent aussi la crise du logement.

Andréas Kündig
(Lettre de lecteur envoyée à la Tribune de Genève et à l'hebdo le 27/08/2007)


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to whom it may concern

the cave 12 in geneva, with the adjoining rhino squat, has been host to not only an inmeasurable number of outstanding and unique presentations of independent sound events, but has also been for many years, a supporter of this type of culture in the most passionate, dedicated and yet also most professional way imaginable.

the cave 12 stands alone in the cultural scenery of switzerland as the only institution of its kind that has spent so much effort and energy to present experimental and free music in all its forms in such a prolific and continuous manner, along with that also forming a unique platform for social and cultural interaction. it has thus established a reputation that goes far beyond geneva, far beyond switzerland, and far beyond europe; it is one of those addresses for truly independent live-music and sound-art that is not only known but highly appreciated and much respected all around the world. on top of that it is a place that is not concerned with commercial aspects but does it for the love of the arts itself, something that is truly rare these days, and speaks even more for the people who run this place.

to lose, or worse even, to give up such a place as the cave 12 is to lose one of the most important landmarks of geneva’s culture, of swiss culture, in fact it is to lose part of switzerland’s cultural identity.

please consider
with kind regards,
dave phillips

(20/08/2007)

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matthey
Pascal Matthey
(21/08/2007)

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hi there: i would like to express my support to the people of cave12 and
any alternative space where cultural events can be done and have a way to get in touch with differents artistc expresions.
im against the closing of any place where non mainstream cultural live have a chance to be known
christian dergarabedian

(20/08/2007)

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I must say I am deeply shocked that Cave 12 is forced to close. I have been there once, stayed over and played a concert. It is a place I would warmly recommend to all fellow musician in the professional improv field of music.

I hope this attitude changes in order to keep such a valuable place that Cave 12 is, culturally and internationally.

Maja S. K. ratkje
composer and performer

(20/08/2007)

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To Whom It May Concern;

As a member of Canada's Nihilist Spasm Band, a cultural institution here for 42 years, I visited Rhino and performed at Cave 12 in Geneva in the autumn of 2006. I and all of the band members were highly impressed with the beautiful venue they created there and with the high calibre of contemporary cultural events that take place there. It seems to us that Rhino and Cave 12 are a cultural treasure that Geneva should value. In addition the centre housed over 100 people who could otherwise not afford to live in the city. We urge that everything be done to save and preserve this unique resource. When Rhino and Cave 12 are gone there is nothing to replace their unique contribution to the cultural life and to the tradition of fairness and social justice in Geneva.
John B. Boyle, RCA
fine artist, member, Nihilist Spasm Band

(20/08/2007)

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To Whom it may concern
I am an Australian artist and without Cave 12 there is no place for me to perform in Geneva - their elecectic outlook and supportive attitude made my putting together of an international tour a reality.
Please support them and allow them to continue their great contribution to the international music circuit. I would like to perform in Geneva again sometime.
Cat Hope,
Solo artist, Lecturer in Composition
Co-ordinator of Composition and Music Technology
Western Australian Academy of Performing Arts

(20/08/2007)

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hi there,

It sadens me deeply to hear about the closure of cave12. Informal institutions such as cave 12 offer not only important connections to musicians and artists within Switzerland, but also internationally. They create strong links between creative communities and demonstrate the quality and development of the Swiss arts scene. This closure not only hinders art and music sharing within Switzerland, but has repercussions internationally.
regards,
Lawrence English
(21/08/2007)


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I'm very sorry to hear about the closing of Cave12 - this is a loss for
alternative and experimental music, not just in Genena but for the
international music community. The absence of this cultural oasis leaves a
big hole not easily filled.

Lasse Marhaug
musican/composer, Oslo Norway
(21/08/2007)


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Je suis à la fois musicien, impliqué dans le champ des pratiques sonores contemporaines, et enseignant en école d'art en France. Je suis venu jouer à la cave12 en janvier 2007.

La cave12 est un espace de diffusion de renommée internationale pour les pratiques sonores et musicales contemporaines. De très nombreux artistes s'y sont produits. À ce titre, le travail effectué par les programmateurs est aussi rare que remarquable.

C'est la raison pour laquelle je suis extrêmement choqué d'apprendre comment le Rhino a été évacué. La disparition des espaces culturels indépendants participe au large mouvement néolibéral qui tend à formater toujours plus les contenus artistiques. Or, ces espaces de liberté restent et resteront toujours indispensables à la vie culturelle des démocraties. Sans cela, c'est une "culture marchandise" et de "grande consommation" qui s'imposera avec pour seule règle la séduction du consommateur. Et nous savons trop bien ce que cela signifie sur le plan politique et social.

Je vous demande donc de bien vouloir reconsidérer l'avenir de la cave12 et de traiter ce dossier avec la plus grande intention qui soit !

Cordialement,
bertrand Gauguet

(21/08/2007)

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Mesdames, Messieurs,

Les récents événements qui se sont produits à Genève, ville soi-disant ouverte et internationale, ville soi-disant d’idée et de culture, me touchent profondément. En effet, par la fermeture du squat de la Tour, c’est également une libraire qui a été fermée, mais pire encore, une crêche autogérée. Par la suite, c’est le squat du Rhino qui a été fermé, et là, de nouveau, ce n’est pas qu’un squat (qui n’a posé aucun problème durant de nombreuses années, soit dit en passant), c’est également un bar-restaurant ainsi qu’une salle de concert qui ont péris, c’est-à-dire des lieux de culture et d’échange.
Je commence à me demander si les publicités faites pour Genève (ville de culture et internationales) ne sont pas des publicités mensongères. En effet, selon le dictionnaire « Petit Larousse », la culture est définie comme suit : «  Ensemble des structures sociales et des manifestations artistiques, religieuses, intellectuelles qui définissent un groupe, une société par rapport à une autre ». Faut-il donc porter du Gucci et une Rolex pour se prétendre cultivé ? A en voir ce qui se passe en ce moment à Genève, il semblerait que oui. Et cela est fort malheureux… Genève ville propre ? Genève ville morte !
Veuillez recevoir, Mesdames et Messieurs, mes salutations distinguées,

Myriam Lambelet, Zürich
(21/08/2007)


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Here's a little thing in support of Cave 12. I wish I could help more and be more eloquent:

Our band Magic People played at Cave 12 in 2006. We have no label $ to help us tour and no club connections in much of europe. Without places like Cave 12 we wouldn't be able to come to Geneve at all. (In fact we are planning a tour now for fall and Geneve is not on our route anymore.) There is a network of underground culture and music that thrives in these kind of spaces, a community that is not limited by lack of commercial funds. Here in the U.S. we have almost none of that already and look at us. Our arts communities are very commercially driven and it limits severely what kind of culture thrives in our cities. It is sad to see that become the case elsewhere. Perhaps it seems the lack of visits from bands such as us is no big loss to your cultural centers but there is a greater loss to the whole city, a chilling of the arts community, a trickle-up affect that puts just that much more power into the deep pockets and away from the people. We could surely use a Cave 12 here in Boston.
John Manson & Magic People
(21/08/2007)


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decaillet

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La seule réponse à la spéculation immobilière qui s'offre au citoyen
sans adresse,
sans autre envie que celle de vivre,
sans acidité,
sans ressources,
sans foi,
sans ticket,
sans beafsteak,
sans papiers,
sans alliance et
sans parti est l'occupation d'immeubles vides.

C.
(21/08/2007)

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un message tardif en réaction aux événements en chaîne qui sont entrain de dégrader le climat culturel genvois, en espérant que le débat se poursuive, pour que la culture alternative puisse continuer à exister et pour que le droit soit justement compris.
bravo en tous cas au rebondissement des organisateurs de la cave12, créer l'événement sur différents sites de la ville, profiter de l'"exil" et le tourner dans un sens positif et généreux!
Marie-Eve Knoerle
(21/08/2007)

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L'évacuation de Rhino illustre dramatiquement la politique actuelle de désintégration systématique de la scène alternative. Cette action choquante - tant dans sa forme que sur le fond - menace de tuer dans l'oeuf les possibilités futures de développement d'une culture véritablement indépendante et fondée sur l'échange. Si les scènes émergentes sont menacées, à terme c'est l'ensemble de la culture à Genève et dans la région qui s'en ressentira.
Aurélien Gamboni pour Forde - L'Usine
(22/08/2007)

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I am quite upset to hear of the closure & eviction of Cave12, Rhino & La Tour.
As an American musician I found the venue to be the best place I've performed in Europe.
We played two dozen places on our tour of Belgium, France, Holland, Germany and Switzerland. Although many of the shows and venues were good I have a special feeling for our time at cave12. It wasn't the building itself as much as the people I met and the way I was treated there. It felt like I was invited into a warm family of creative individuals working and living together in mutual support. It made me see how beneficial a situation like that can be and inspired me to concider a more communal lifestyle. Here in Los Angeles the feeling is more "everyman for himself" which I think is the result of people isolating themselves from each other.
By engaging with others and working together a community can grow in a way that benefits all involved. This is what I experienced at cave12 & Rhino. I'm grateful I had the chance to experience it and hope there is a way for this situation to continue.

Sincerely, Rick Potts
founding member of the Los Angeles Free Music Society
(22/08/2007)


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Concernant la fermeture des lieux Rhino, La Cave 12, La Tour et peut-être future Arquebuse.

J’ai besoin dans ma ville, mon lieu de vie, de lieux qui permettent l’expression de tous.
Des endroits vivants et chaleureux où il est possible de manger une salade, un plat végétarien, de la soupe ou un dessert pour moins de quinze francs. Des salles où des groupes encore peu connus peuvent venir jouer et faire rêver encore pour pas cher, cinq francs... J’ai besoin de savoir que mes amis ont un toit, ceux de passage ou d’ici qui n’ont pas les moyens de payer cent francs la nuit, ou qui avec leur enfants n’arriveraient pas à joindre les deux bouts en payant un appartement 1500 ou 2000 Francs dans cette situation économique et laborieuse précaire d’aujourd’hui. J’ai besoin de voir les couleurs de la différence et là, je les voyais. J’ai vu jouer d’autres musiciens, venus de plus loin, fameux et c’est bd de la Tour qu’ils sont venu, à la Cave 12. J’ai aussi besoin que des hommes, des femmes, puissent exprimer leur motivation et leur génie et habilité, un peu extra terrestre, DJ, peintres et frondeurs, pour faire danser et penser. J’ai donc besoin de ses îlots utopistes pour que soit et se développe l’espérance d’une société plus équitable envers tous. Bref, il faut de la place pour tous et j’encourage la ville à soutenir des initiatives telles que, l’affectation de noxuveaux lieux dignes de ce nom à tendance autogérée, genre Bistrok, Cave 12 et la Tour. Cette ville a besoin de la vie des gens qui y habitent, je suis de ceux qui pensent que Genève ne peut pas se baser que sur une seule logique, celle de propriété et du capital. Le droit au bonheur est pour tous, pas seulement à ceux qui ont les moyens de s’en offrir un superficiel en fermant les yeux sous la honte, mais bien pour tous.

Leila Licchelli
Genève, le 22 août 2007


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Over the years I had the possibilty to play several times at Cave 12 and I have to say that is one of the best places to perform in Europe.

It's a real pitty for the whole world to loose a place like this. I hope there are still possibilties to save it. Culture cannot be closed!!!

please send my best regards for all the people there.
all the best

Alan Courtis (of Reynols)
Buenos Aires, Argentina
(24/08/2007)

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A small letter of support from a club Gala hala in Metelkova city in Ljubljana, Slovenia.
Hang on! The4y are trying to destroy Metelkova city also, as of course all the autonomous parts in the world.
Positive thoughts from
Kaja
(26/08/2007)


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hello

as a member of the groenevoltage squatted social centre in rotterdam, the netherlands, i am saddened to hear that the rhino has been evicted, as well as la tour. we actually had a visitor from geneva recently at our zine avond and she warned us that more repression was to come. how stupid the city council of geneva is! as the OT301 squat in amsterdam declares, there is no culture without subculture. and to underline that point, members of OT301 recently won a prestigious art prize (check http://squat.net/overtoom301for details).

i wish you luck in finding a new squat!
spaceman
(29/08/2007)

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Rhino, Bistr'ok et Cave12 - fin d'une génération

Lundi 23 Juillet 2007, dans une après-midi de pluie, la police a, avec la force, évacué les bâtiments du Rhino. A mis un point final à un lieu unique avec un mode de vie propre et sain. A mis un point final sur deux locaux de répétition, à un bar qui servait des repas bon marchés aux étudiants et à un bar qui montrait à tous la musique expérimentale et nouvelle. A mis 75 personnes dans la rue à la recherche d'un toit.
Genève est depuis lundi une ville beaucoup plus pauvre. Laissée aux capitalistes polluants et sans coeur. Ni esprit artistique, ni ouverture à d'autres formes de vie dans la société carrée qu'eux mêmes ont créée.
Mardi 24 Juillet je ne suis pas allé travailler. J'avais pas envie. La ville/l'Etat m'a enlevé mes lieux favoris où je dépensais mon argent en soutenant une culture alternative. J'ai pas, maintenant, besoin de l'argent du travail.

Rhino, Bistr'ok et Cave12, vous restez en moi.

Miguel Anjo (Genève)
(29/08/2007)

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J'apprends la fermeture brutale de la Cave 12.
Et je déplore qu'un tel espace de création et de diffusion des arts en Europe n'ai pas trouvé dans une ville comme Genève des soutiens susceptibles de comprendre le travail qui était réalisé dans ce lieu.
Je suis de tout coeur avec les acteurs de la Cave 12 et viendrai dès que possible à Genève lire et dire avec et pour eux.

Anne-James Chaton
Ecrivain, France

(29/08/2007)

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leclerc
gravure de Thierry Leclerc

" le contraire de l’art n’est pas le non-art, mais l’obscénité, à savoir ce qui dit tout et ne permet pas de penser, ni d’imaginer, ni de trouver sa propre place."

Phillipe Meirieu
(de l’IUFM de Lyon)

(29/08/2007)

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En suivant les pompiers s'agitant en direction de l'hôpital, je vois des poubelles en feu... c'est un peu étrange de voir cela à Genève... Malgré cet événement peu commun je continue tranquillement mon chemin. Au bout de quelques mêtres, j'aperçois une trentaine de CRS se baladant avec des matraques... je distingue de loin des débris éparpillés sur la rue, des tuyaus, etc.
je me pose des questions... cherche ce qu'il se passe, je cogite un moment et en arrive à la conclusion qu'ils ont évaqué le squat de La Tour. Tu vois lequel? Le squat en face de la maison de quartier de plainpalais, qui fait l'angle de la rue Micheli-du-Crest et la rue de la tour. Le squat que je voyais tous les jours? Celui qui changeait souvent de façade, celui qui arborait des slogans altermondialistes antiproprio libéral. Le squat qui m'attirait pour la chaleur qu'il dégageait. Celui qui logeait un kiosque-échange une fois par semaine. Celui qui faisait bouger la vie socio-culturel de Genève, celui qui était une source de vie. Celui qui engendrait l'éveil de chacun qui franchissait sa porte.
Et là je me suis dis: zut. Ce squat que je trouvais vraiment bôôôôô... fini.
Mais que dis-je, fini? Non. Le mouvement n'est pas fini. Il ne peut pas se finir ainsi! Le mouvement d'antidestruction altermondialiste ne fait que commencer. C'est en détruisant ces choses extraordinaires que celles-ci éveillent en chaque personne un sentiment de regret, d'abandon, de haine.
" La troisième tour ne tombera pas " était inscrit sur le mur extérieur. Je passais devant au moins une fois par jour. Cet immeuble, cette atmosphère, cette ambiance faisait parti du paysage, de la routine quotidienne.
Je suis restée deux ou trois heures à errer, là, avec mon vélo. J'ai exprimé un sentiment de frustration: je n'avais pas d'appareil photo pour immortaliser ce moment de corrumption inacceptable, inhumain. Ces gens autour de moi étaient présents pour la même raison: exprimer leur solidarité aux habitants de La Tour.
J'ai entendu les coups de feu anti-foule, vu le poussepousse foule au klaxon redondant, des CRS en plein assaut, des hommes -qui n'avait rien à voir avec les squateurs- fracasser une voiture banalisée, un gars pété et bourré qu'a voulu mettre le feu à une pile de cartons placée devant le saladier plein de vers.
Le fait de voir autant de choses en si peu de temps m'a fait du bien. C'est en voyant, en vivant un événement pareil et en ressentant des sentiments opposés qu'on apprend à se connaître.
L'événement d'hier n'est pas comparable à un simple rassemblement comme un festival de musique ou un meeting. Il comprend des gens comme toi et moi qui se montrent et se battent contre des méthodes de bellicistes indécrottables. Ils défendent un monde où persistent des idéaux sociaux plus justes. Un monde où il existe une vie urbaine alternative. C'est pour cela qu'il y avait autant de personnes mardi et qu'il y en aura d'autant plus lors des prochains jours, mois, années. Ce n'est plus une question de squateurs mais une question d'environnement, de mode de vie. Pourquoi Berlin a sa renommée? Simplement parce qu'il existe une vie alternative, des lieus où nous pouvons vivre librement, sans préjugés, sans dogmes. Des espaces plus ou moins comparable au site d'Artamis, de Rhino, de La Tour et des Grottes.
Ceux qui osent dénoncer ces lieux en vue de les détruire se trompent.
Une ville n'est pas seulement un ensemble réduit d'immeubles, de magasins, d'écoles et de banques. C'est aussi un lieu d'échange où tous les milieux doivent coéxister. Où chacun à une place: sa place.

ASn
(10/07/2007- 29/08/2007)

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tirabosco1

Cher Rhino,
avec un peu de retard je t'envoie ces dessins (parus dans le supplément "Week-end" de la Tribune de Genève) et tenais à te dire toute la tristesse que m'inspire ta disparition. J'emporte les souvenirs de ces moments forts partagés entre tes murs ou dans ta cave: l'apparition d'un cow-boy fantôme chantant les mélopées d'un cabaret oublié, un plat du jour partagé dans l'ambiance joyeuse du "Bistrok"...
Je suis en colère quand on te compare à de la vermine. Je me sent insulté et méprisé. J'ai squatté dans ma jeunesse et je suis fier d'avoir forgé ma conscience politique à l'ombre de cette culture.
Aujourd'hui bien sûr je me suis installé, je n'ai plus la même fougue, mais néanmoins la flamme demeure et je m'élèverai toujours pour que toi ou tes petits puissiez exister. Tu fais partie de cette diversité culturelle en voie d'extinction, au même titre que les derniers indiens d'amazonie. En fait, je te trouve terriblement beau. Terriblement moins vulgaire et ennuyeux que ceux qui aimeraient te voir disparaître. Le problème, c'est qu'ils n'ont pas idée de la richesse de ton âme, ils ne peuvent pas imaginer combien tes rêves sont fous, ils n'ont connu que la propreté, la sécurité et l'argent et c'est bien normal que leur rêves ne soient composés que de propreté, de sécurité et de réussite financière. Il faut leur pardonner, ils sont juste ignorants de ce que peut être la vie autrement, on ne leur a pas donné la chance de te rencontrer.

Bien à toi,
Tom Tirabosco, dessinateur
(30/08/2007)

tirabosco2

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To Whom it May Concern:

I visited Geneva for the first time this past July. During my visit I met several people who were concerned about the eviction at the Rhino and La Tour who shared with me the history of the squats in Geneva and their current situation. I couldn't help but draw parallels to so many other cities around the world. I personally witnessed a similar sad exodus in San Francisco, California where I lived in the years 1987-2004. It was during those 17 years I watched the "organized deportation of alternative culture." San Francisco went from an artistic hub of Northern California to a city for the wealthy devoid of artistic expression.

I am concerned about the future of cities all over the world. The arts will only thrive when there is a value placed on supporting artistic communities. Cities need to find funding to help artists continue their important work of seeing and living in their uniquely expressive way. Funding well-known international artists is important, which I see Geneva and other cities doing, but cities must also recognize lesser-known artists who will never survive unless communities find a way to nurture them and allow them to grow into something the rest of the world will be lucky enough to experience. Please don't let Geneva's valuable artistic assets disappear.

Mary Lowe (Librarian) Hartford, Vermont, USA
(01/09/2007)

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Dear Sir/Madam,

I am very disappointed to read of the closure of three separate venues in Geneva. As a New Zealander, planning to travel half way around the world to get to Europe, these alternative venues are of major interest in visiting. Europe's long history and cultural development finds its modern expression in the work of its artists, who must be allowed the freedom to create in a suitable environment. With each closure of artist-run venues, civilisation takes a step backwards.

Yours faithfully, David Edwards
(02/09/2007)

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La sélection discriminatoire des régies incite au squat, notamment.

Ce que les régies ne disent pas publiquement, c'est que toute une tranche de la population est exclue de leurs registres. Je suis artiste depuis 10 ans, je vis de mon art en tant qu'intermittente du spectacle. Je me produis dans de nombreux théâtres genevois et étrangers, certains même institutionnalisés. Et pourtant, malgré cette "reconnaissance publique", je n'ai pas droit d'entrée dans les régies privées. Car une absence de fiches de salaire traditionnelle et le simple fait d'être en intermittence au chômage ferme automatiquement ces portes-là. Alors quelles alternatives me restent au moment de chercher un appartement? Mentir sur mon état, je l'ai fait, squatter, je l'ai fait, m'adresser aux régies subventionnées (ville, canton), je l'ai fait. Aujourd'hui, j'ai un toit, bien sûr, confortable, grâce justement à la gérance immobilière municipale. Mais changer d'appartement pour plus grand, par exemple, remettrait tous les problèmes évoqués en marche. C'est pourquoi, je trouve très dommage que les mêmes personnes qui condamnent si vertement les squats, traitent publiquement les squatteur de profiteurs, ne s'offusquent même pas, au contraire, que les régies pratiquent une sélection hautement discriminatoire et incitent, de fait, au squat ou au mensonge. Je trouve dommage ce manque d'honnêteté, ce mensonge permanent de la part des régies, qui ne font qu'accuser sans jamais se remettre en question. Pourquoi pas une politique de logement accessible à tous, dans le public comme dans le privé, où règnerait une confiance minimale ?

Barbara Schlittler
Danseuse
(03/09/2007)

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Grâce à des lieux comme la cave 12, le goulet 13, l'arquebuse; des
lieux où j'ai grandi, fêter Noël avec mes amis, partagé des concerts, des expériences
musicales, développé un esprit créatif...
Maintenant J'ai monté mon Agence de Communication avec un ami rencontré las bas, et je continue d'aller dans ces lieux alternatifs aussi souvent que je peux pour me nourrir de cette culture avant-gardiste si importante à mes yeux, base de la culture jeunes et populaire.

Je paye mes impôts à Genève et Monsieur les Politiques j'aimerais être écouté et que l'on laisse la culture libre!!!!

Cordialement,
Fabien Cuffel
(03/09/2007)

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Chères et chers agitateurs de la Cave12

Lors d’un mail de soutien, vous proposiez d’écrire ne serait-ce que quelques mots pour manifester notre écoeurement et témoigner du plaisir que nous a procuré votre travail d’organisateurs de concert. Les voilà avec un peu de retard.

Mélomane à large spectre, mon tympan fouineur prend son plaisir dans une multitude de lieux sonores. Des alcôves d’Archipel aux dorures du Victoria Hall, tous participent à la culture de la curiosité.

Sachez que je reste un soutien fervent à votre travail d’avant-garde.

Quant à nos autorités, Ponce Pilate soucieux de l’Ordre Immobilier, je leurs propose d’ajouter à leur vocabulaire culturel les mots URGENCE et PRISE DE RISQUE. C’est à mes yeux (oreilles) ce qui représente le mieux les choix esthétiques que nous proposent votre lieu véritablement indispensable.
Pourquoi soutenir Contrechamps ou l’ethnomusicologie et abandonner la Cave12?

Certaines programmations ne peuvent subsister que dans le "off". C’est dans cette marge ténue qu’elles peuvent faire tourner une fragile économie et en tirer le meilleur rendement.
Alors Mesdames et Messieurs qui composez notre gouvernement et qui s’enorgueillissez d’une vie culturelle à Genève, il ne suffit pas de d’abriter des institutions et d’organiser une fête de la musique. En coupant La Corne, vous avez privé Genève d’une bonne dose d’aphrodisiaque.

Bien à vous, Cave12, si tristement SDF*

Bernard Métral

*Sans décibel fixe
(03/09/2007)

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I have heard, read and seen news in the internet (Swiss Info) about the eviction of Rhino squat (...). I thought this matter between the city and Rhino was once solved, so I was very shocked by the fact that the city of Geneva finally forced you out of the building by even using the power of police.

It is really a horrible and terrible thing the city of Geneva has done to Rhino. They just don't know what they are doing, like people who crucified Jesus. But I know you are a strong man who never gives up, always reborn like a phoenix. You have a good team that helps you, and please don't forget there are tons of people who are ready to help you from all over the world.

For some years, every time I had chances to be asked where was the best venue for me, I always mentioned the name of Cave12 and praised your team work. There's no doubt, not only me who thank you, but surely almost all the artists who have ever performed there. I appreciate you so much again for your support and hospitality.

I'm sure there shall be an alternative way to represent the underground culture once again in Geneva. Please keep the hope and make forward towards future. I know it's a tough way, but the hope shall not be lost.

To the members of the municipal assembly of Geneva

As a touring musician, I have visited Geneva four times. Before visiting this city for the first time in 2000, I had never dreamed that Geneva would become one of the most important cities in my life. But soon after my first visit, I was so impressed by such kind people who helped me stay in very calm condition.

It has been great honor for me to play at cave12, a world renowned live venue for underground, experimental and avant-garde music. There were respectable staff who were always trying to organize as best concerts as possible. If you take a look at the archive on their web site, you will
see so many names of participated musicians from all over the world, and you will know the music range was so wide. Without a doubt, cave12 was one of the most important venues in the world for this kind of music.

Every time I visited there, I had a nice hospitality with free food and a good accommodation in Rhino building. Sometimes, more than two artists who had never met before stayed in Rhino at the same time, kept company with each other and exchanged opinions of own art. It was really a nice
crossing point of present art. In Rhino, I believe that there lived not only diligent, ordinary citizens but also serious students. They even offered their rooms for musicians to sleep during their stay in Geneva. I still appreciate such behaviors.
Actually, Geneva once had such a wonderful headquarters of alternative culture which should exist in every society in the modern world.

I feel very sad that I have to tell these memories in the past form, now that city of Geneva violated a clear mistake to evict those honest people from their working and living area even by using the power of police. I wonder why there could not be a way to negotiate the matter with other rational solutions. It is not easy at all to believe such a barbarous act have been done easily in a city like Geneva that is of very progressive thought and great love for art.

I do request that it shall ever be considered to discuss this matter once again in order not to banish the fire of spontaneous art and human
movement Geneva should be proud of.

Best regards,

Tetuzi Akiyama, guitarist, Tokyo, Japan
(03/09/2007)

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Dear anybody who could help Rhino,

I am a Japanese musician, living in Tokyo. For me, Geneve does not mean the beautiful lake or the beautiful mountains. For me, the virtue of Geneve is its people and I saw many nice people in and
around Rhino and Cave 12. Many of them are especially very active and energetic to create and support art. The existence of Rhino and Cave 12 is essential for Geneve's present art scene. But not only for Geneve. They are very important for artists like me who live the other parts of world. They have been really supportive for me for over all these years. For me, Geneve means Rhino and Cave 12.

I saw a news video, the red horn was being torn, and I heard that Cave 12 was closed. Please change the situation into the better way.
Thank you very much,

Best wishes,
Toshimaru Nakamura
Tokyo, Japan
(03/09/2007)

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LA NUIT DE L’ARC-EN-CIEL
Aux chevaux de feu de la Cave 12

Depuis une bonne semaine, (c’était à mi-juillet de deux-mille sept), afin de remettre de l’ordre à Rousseau-Ville, l’insoumise, la squattée, la trop romantique, les beaux-parleurs de Heidi-Presse et de Ringier-la-Grande, leurs polichinelles bien tempérés de la sécheresse intime, leurs modistes conviviaux à la zigouille des ferveurs, leurs ânonnistes du plus rikiki commun dénominateur, leurs onanistes de la télévisuelle pâleur, avaient bandé, des tympans clairs aux ultra-basses, leurs médiatiques membranes pour lancer enfin contre l’insaisissable chant libre, le rationnel & sec hallali.
On avait même, un matin orange, fait monter sur le ring de zapping & de paperasse un Deiss frère d’un autre (et qui fut confédéral) préfet de la cité des ducs de Zhaeringen, - propre en sa ville de Fribourg tant que sur sa personne, & qu’il faut, (fenouil de dieu & nom d’un vaste crucifix!), que chacun, à toute cravate & jusqu’au fin fond de la tristesse suive - et quelques roquets libéraux plus ou moins radicaux habitant vers Gland & chantres de l’ordre des langues molles & des gencives blanches dans la buée people des matins bleus.
Daniel Zappelli - le procureur cérébral à l’unique circonvolution strictement droite -, en un juridique & douteux diktat pompa d’un coup comme un calife son plus fielleux courage et conforté par les rares yorkshire de Calvingrad qui n’avaient point, en ces temps sabotés de la terre et du ciel, vers Cuba & autres pointes-à-pitres pris de fugaces vacances, manda sa Dame Monica Bon Elephanti - casque plaqué or jusque sur la nuque & cheveux dénoués des pondérées justes guerres - ses stratèges de pointe, ses policiers de l’ombre, ses piétons de virile obéissance, pour enfin arracher à l’angle républicain des boulevards des Philosophes et de la Tour le phallus jusqu’à sa pointe haï, la vivante canine dressée des osseuses mâchoires au fluide cerveau pourpre, la détestable et trop libertaire de Rhino dressée vers le ciel corne rouge.

Il faut dire que Charles Poncet, l’inavoué, le clerc obscur, l’avocat flûté, le viandeux notaire avait lui aussi dans un Hebdo bien Ringier de fin juillet, de son redondant caquet contre les squats sorti son plus apoplectique paquet, montré de quelle plume vulgaire, de quelle langue cynique jusqu’au coeur il s’arsouille; montré dans l’insulte ahurie, l’indécrottable profondeur de sa mystique, la hideur de son imaginaire, l’écrasant talon de sa morveuse morgue, bref, l’ineffable aigreur de ses vues par les médias suisses romands tant appréciée en ces temps carabinés de déboussole. A en croire ses petits yeux bouffis par le plus-que-parfait du conjonctif et le chlore tant azuré de ses piscines, les squatters sont des larves, des morpions pis que scolopendres, des tiques, des cloportes qui méritent juste d’être écrasés à coups tordus d’ongle du pouce, d’être éradiqués à bonnes giclées de spray novartiste, à grandes pouffées d’insecticide post-ciba-geigyque.

Tous ces crapoteux discours ayant fait mouche et tué en de terribles douleurs jusqu’au dernier grillon domestique, la maréchaussée, ses rusés stratèges, ses dupont-dupond encapuchonnés hip-hop, ses faux punks à la crête sournoise, ses cellules psychologiques et ses fantassins pères de famille purent enfin passer aux actes. Conseillée par les météorologues de pointe d’Alinghi, qui signalèrent pour le lundi 23 juillet des murs de pluie brutaux et quasi bengladis avec au pire vers 20 h 12 un méprisable & ridicule risque d’arc-en-ciel, la gendarmerie genevoise, de ses hangars sécurisés, sortit au petit sifflet son plus glorieux matériel. J’ai contemplé longuement de fort près la chose, la démesure idiote et parlante de la chose. En début d’après-midi, les argousins à la sauvette avaient d’un coup vidé les occupants. Il pleuvait méchant sur Brest, on l’a dit, cet après-midi de disproportion-là.

La maison vidée de ses âmes, ne restait plus qu’à blinder le viol sans que le petit peuple écoeuré n’explose. Quartier bouclé. Barrières vauban enlacées à gros étrons maillés de chaînes, fourgonnettes grillagées policières, bétaillères flambant neuves, paniers à salade coloriés république & luisantes sous la tellurique déversée du ciel, neuf bonnes douzaines de langoustes mâles en tenue d’assaut, tibias, genoux, cuisses, avant-bras. coudes, biceps jarretellés de chitine de plastique gris-noir, casques luisants et visières plombées sur la nuque, gilets pare-balles à bien vingt poches, flingues à grenades lacrymogènes au flanc - bref au moins cent vingt pandores «en tenue de Robocop» comme disent les niaiseux & autres gnagnioux du tout à l’Amérique. Sans oublier les quinze bars de pression du canon à eau juché sur enjupé gros camion tout frais sorti de diable quelle usine? Ni cette étrange confrérie d’une forte trentaine de nervis revêtus de polos aux armes de Swisscom, qui s’abritaient en une théorique fête du personnel sous la terrasse couverte d’une pizzeria de luxe et que vint soudain quérir un avocat sapé de noir sous un vaste parapluie blanc. Trente hommes de main qui à la vue du suant juriste et de son drapeau fourbe ôtèrent d’un coup leurs liquettes menteuses pour gagner en civil, au pas de course par l’arrière le squat. Messieurs les agents avertis leur firent brèche dans le mur de vauban et les introduisirent en loucedé dans la demeure. Chacune de ces brutes mercenaires, sur le front bas, fut coiffée d’un casque jaune pour entrer ricanant dans le chantier de la haine. De la rue, j’entendis bientôt l’aboiement net des marteaux qui fracassaient consciencieusement éviers, baignoires et lavabos. Les grands vulgaires bousillaient l’intime.

Incognito, à une petite encablure vers l’ouest, debout pleurant sous un tilleul martyrisé des villes, un homme détrempé & solidaire des yeux vrais qui pleurent, soufflait tendrement et pénétrait, de l’anche de roseau vif, des innombrables clefs - qu’il faut que des trente-six doigts tu libères - jusqu’au propulsant pavillon de cuivre, son courageux saxophone. Ce musicien donnait contre la barbarie, les lèvres & la langue osées de l’amour. Et par instants fervents, de tout son coffre, il sonnait un blues si fort en son Selmer que je voyais son cri montrer que jamais les tournoyants de vivre ne se laisseront raser la peau de l’âme. Dieu le malentendu lui-même n’a-t-il pas dit, bougres de faux bons, bougres de faux justes, en son onzième commandement: «De la libellule jamais tu ne déchireras bleu-phosphore toutes osées les ailes.»

Oui, vraiment, il disproportionnait terriblement sur Brest ce jour-là.
En brisant Rhino, c’est aussi La Cave 12 que l’on a jetée à la rue. Depuis 1989, il s’y étaient déroulés d’innombrables concerts. Au début la programmation était essentiellement punk et rock mais depuis 2001, sous la houlette passionnée de Fernando Sixto et de Marion Innocenzi la petite scène du boulevard des Philosophes était véritablement devenue internationalement un haut-lieu de la musique improvisée et expérimentale, un creuset vivant de la création musicale. L’antre libre de la culture alternative a organisé dans ses murs plus de six cents concerts, programmant un grand nombre d’artistes d’envergure internationale comme par exemple Evan Parker, Eric Linder, Fred Frith, Elliott Sharp, les Reines Prochaines ou Charlemagne Palestine. La Cave 12 dont l’excellence était largement reconnue a aussi produit deux disques: «Juliki» et «Haikus Urbains», organisé de nombreuses tournées comme celles de Tom Cora (USA), Ne Zhdali (Estonie), Ikue Mori (USA), Pied-de-Poule (France), Dunaj (Tchéquie) ou Neatopia (Japon). Elle a également multiplié les collaborations avec d’autres organisations culturelles telles que les Instants Chavirés de Paris, le 102 de Grenoble, l’Apo 33 de Nantes. En Suisse elle a travaillé, entre autres, aux côtés de l’AMR, du Centre d’art contemporain, de l’AMEG, du Festival de la Bâtie, du Festival Archipel, du Centre international de percussions. Elle a encore collaboré avec l’Arsenic de Lausanne, la Case à Chocs de Neuchâtel, la Rote Fabrik de Zurich, la Reithalle de Berne et le Boa de Lucerne.

Bref, un sacré palmarès, une créativité échevelée et féconde qui lui a valu depuis plusieurs années le soutien financier des Affaires culturelles de la Ville de Genève qui lui allouait 60.000 francs de subvention annuelle.
Malgré sa vivacité géniale et ses créations ébouriffantes, la Cave 12 se retrouve aujourd’hui au caniveau. C’est un massacre idiot. La Cave 12 jetée du pied comme un berlingot à la rigole. C’est un gâchis intolérable. Du vandalisme d’Etat. Impur & dur. Il y faut d’urgence réparation.

Jamais page n’a tenu sans le champ libre de ses marges.
Jamais Genève ne sera Singapour.
Parce que nous ne laisserons pas les profiteroles et le flouze impavides étouffer l’audace crépitante de vivre.

Jean Firmann, piéton - Eaux-Vives
(03/09/2007)

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It's very frustrating and absolutely not to understand, what happens to the the 'Rhino' people. At my stay there, I met so beautiful, friendly , open minded people - These few days have been very colourful for me and I don't understand how somebody can call 'criminals' people with such an interest to learn and to live.
Places, spaces like Rhino show, what colourful live is possible without always thinking about making money!!!

Steffen Basho-Junghans
artist, guitarist, composer
Berlin, Germany
(03/09/2007)

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La première fois que je suis passée devant, j'ai demandé à ma mère pourquoi l'immeuble avait des cornes rouges.
"Ce sont des squatters."
Des squatters...qu'est ce que ça pouvait bien être..? Certainement des gens bizarres. Des gens qui vivent avec nous, mais pas comme nous; un peu comme des nomades, sauf qu'on ne leur reproche pas trop de se déplacer.
Avec le temps, cet endroit m'intriguait, c'était à la fois comme une maison où les habitants n'avaient pas le droit de vivre, mais où moi j'avais le droit d'entrer. Un peu comme un lieu interdit qui devient ouvert aux autres, une sorte de miroir inversé des maisons privées, qui sont légales mais fermées aux étrangers.
Après quelques hésitations j'ai poussé la lourde porte couverte d'affiches déchirées, aux images de concerts machiavéliques et rigolos. J'y ai mangé, j'y ai dansé, j'ai rencontré des amis, et j'ai vu que les squats, c'est bien moins dangereux et sale que les préjugés!
Si seulement il y avait eu plus de squats ouverts pour informer ceux qui ne connaissent pas...Mais la faiblesse d'une minorité c'est justement d'être rare, petite, inconnue, terrifiante!
Ah la douce ignorance...Moi je dis qu'il vaut mieux protéger la culture, car c'est la seule chose qui fait d'un peuple une civilisation!
Et de la culture il y en avait, rien que par la différence, dure à accepter on sait.
Qui participe encore à des grands débats, comme ceux magnifiques ouverts à la Tour ? Alors que l'éducation est préétablie et que la télé se charge de réfléchir pour nous.
Qui discute encore des idéaux, de la morale, des droits, alors que la loi a déjà tout décidé (avant même qu'on naisse!) et que les gens du droit sont les premiers à respecter la lettre tout en piétinant l'esprit.
Qui réfléchit encore lorsqu'il suffit d'appliquer la procédure, d'exécuter le code ? Et pourquoi continuer à créer et innover quand toutes les décisions sont prises d’avance?

- J’ai une idée !
- Oulah, malheureux !
- Quoi?
- Tout a déjà été réfléchi, ce qu’il faut faire est écrit là, sur ce papier.
- A l’avance ?
- Oui ! Cela fait des siècles que la raison a tout analysé, le bien, le mal, tout est là ! Ce qui fait que vous n'avez plus besoin de penser !
- Ah.

C’est vrai que finalement, gagner du temps et ne pas se poser de question, c'est plus simple ! Simple, mais un peu unicolore quand même, impatient aussi, intolérant. De toute façon je me demande depuis quand l'impatience et la non-reflexion sont des qualités…

Certains diront : depuis que le rendement, l'efficacité matérielle ou procédurale sont le but ultime de la société. Malheureusement, en tant qu'efficacité morale, éthique, humaine, ou simplement intellectuelle, le résultat est nul. Quel dommage, il est toujours plus rapide de faire des bêtises sans réfléchir que de faire de grandes actions qui améliorent la société.

J'ai cru moi aussi que le droit était l'outil de défense des droits humains, mais il n'est qu'une procédure automatique, non consultative, indiscutable et dénuée de sentiments. Car, tout le monde le sait, les sentiments sont une illusion et une perte de temps face à la rationalité. Vive l'humain sans sentiments et avec une efficacité accrue, vive le bâton qui force à se lever tôt et à avoir un rendement supérieur à un bon boeuf! Quand à se demander pourquoi on se lève…de toute façon, nous on ne sent que les coups de bâtons, celui qui les donne aussi d’ailleurs, mais comme c’est la procédure.

*par coups de bâtons je n’entends pas uniquement la répression par la force et la violence policière, mais aussi le « coup de pied au cul » qu’on se donne à soi-même pour se forcer à remédier à notre situation précaire. De ce fait, le bâton c’est la précarité de la vie moderne. La précarité, l’insécurité silencieuse car non médiatisée, est justement soutenue par l’obligation de gagner de l’argent pour avoir le droit de se mettre quelque part (car tous les endroits appartiennent soit à l’Etat, soit à des privés). Par conséquent, et c’est là que ça fait mal, l’homme se voit torturé entre son idéal et son activité rémunérée qui l’aliène souvent. Car enfin, pour rester dans la légalité, mieux vaut servir de la graisse et du sucre à des gens malades que de travailler bénévolement dans une crèche.
A cela je conclue qu’obliger les gens à travailler pour de l’argent, plutôt que pour accomplir une activité utile, permet de les forcer à faire de la merde.
L’avantage de la précarité c’est que les gens sont prêts à tout et plus dociles. C’est vrai que la crèche gratuite de la Tour ne pouvait pas rapporter de l’argent à l’Etat, le PIB n’augmentait pas, la qualité de vie de la Suisse allait s’écrouler.
Ben mettez des impôts sur le bénévolat. Si vous offrez des logements avec, on vous le pardonnera.
 
Léna A.
(07/09/2007)


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L’intégration sociale et la diversité culturelle, cadets des soucis de nos édiles?

Knut est né dans les squats au début des années 1990. Quand la culture alternative était un torrent de lave en mouvement, pas un filet de champagne dont on se délecte entre deux cocktails, et encore moins, comme c’est le cas aujourd’hui, un brouet qu’on recrache avec une mine dégoûtée. Genève oublie-t-elle son identité? Tourne-t-elle le dos à sa diversité et sa richesse, prise d’une frénésie de «normalisation» qui mélange un juridisme étroit à une massacrante humeur réactionnaire? Pour un groupe comme Knut, qui a forgé son appétit et aiguisé son sens critique dans des lieux comme l’Usine, le Garage, la Cave de l’Ilôt 13, le Manoir, l’Arquebuse, la Tour, la Cave 12 de Rhino, un tel déni est étrange, incompréhensible, triste, rageant.
Grâce à l’effervescence de la scène alternative, synonyme de créativité «do-it-yourself», d’émulation, de prise de risques, notre groupe de musique s’est mis à tourner dans le monde entier, a enregistré plusieurs albums et a contribué au développement de la scène locale en créant son propre label indépendant (Snuff Records), en publiant un fanzine (Evil Zine) et en invitant des groupes étrangers à jouer dans ces lieux qui ont fait de Genève une scène admirée pour son dynamisme. Nous avons constaté l’intérêt croissant de la presse et des artistes étrangers, et nous avons dû répondre fréquemment aux «pourquoi», «comment cela se fait-il», «est-ce que c’est dans le lait suisse?» Force a été de reconnaître et de louer le modèle genevois qui a si longtemps prévalu: ce compromis imparfait, victime de contrecoups désagréables selon l’humeur des politiques et de la justice, mais globalement favorable à l’épanouissement d’une culture novatrice, autogérée, non lucrative, que nous considérons comme un bien commun. Que ce patrimoine patiemment construit, au prix de sacrifices et au détriment d’activités rentables, puisse être aujourd’hui anéanti sous prétexte de garantir la propriété privée de promoteurs peu scrupuleux, ou encore la sécurité et la salubrité publiques (!) nous consterne à défaut de nous faire rire aux éclats.
Nous demandons aux derniers responsables politiques encore conscients des enjeux sociaux et culturels à long terme, de s’élever contre cette logique absurde, qui engendre plus de problèmes qu’elle n’en résout du point de vue de l’intégration sociale et de la diversité culturelle.

KNUT, ensemble musical né en février 1994 dans les sous-sols genevois.
(12/09/2007)


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Bonjour,

Je tenais à vous signifier mon soutien, ayant appris l'évacuation de l' immeuble abritant Rhino par les forces de l'ordre. La logique mercantile et financière est encore à l'oeuvre et se manifeste une fois de plus dans la bonne humeur et la légereté! Plusieurs squats genevois viennent de se faire expulser et avec eux des lieux offrant quelque chose de différent aux publics aventureux.

Je suis moi-même musicien et ai joué plusieurs fois à la cave 12 ainsi que dans d'autres lieux alternatifs genevois (ceux-ci également en attente d'expulsion) et ne peut que constater avec dépit la politique de peau de chagrin menée par les instances dirigeantes.

Les formes d'expression innovatrices, et notamment le champ des musiques contemporaines et expérimentales, sont donc directement attaquées par ces expulsions qui réduisent encore un peu plus les espaces dédiés à l'expérimentation. La Suisse et Genève furent par le passé pionniers en ce qui concerne le nombre de lieux diffusant l'art contemporain hors norme, mais aujourd'hui une politique rétrograde est en action, niant des années effectives de travail mené avec sérieux par ce tissu associatif. Cette dangereuse normalisation à l'oeuvre déja dans toute l'Europe frappe aussi la Suisse et c'est malheureusement un devenir plus que bouché qui nous est offert à tous: public, artistes, organisateurs, bénévoles...

Prenons garde de ne proposer qu'une culture uniforme et labélisée car c'est la porte ouverte à la pensée unique qui ne peut conduire qu 'au pire désastre possible.
salutations
Mathieu Werchowski(musicien français)

(12/09/2007)

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Plus de cinquante mails de soutien spontanés ont été adressés à la Cave12 les jours qui ont suivi l'évacuation de Rhino de la part d'artistes, d'organisateurs ou du public.

auteurs + extraits

Aby Vullamy, musicienne, écosse
Alexandre Simon, artiste visuel, Genève / Berlin
Anja Spindler, public, Genève
Anthony Pateras, musicien, Australie
groupe Anti-rep Basel
Natasha Anderson, musicienne, Australie
Antoine Chessex, musicien, Berlin
Arnaud Robin, Belgique / Berlin
Audiactivity, Netlabel, Genève
Bertrand Denzler, musicien, France
Bertrand Gauguet, musicien, France
Burkhard Beins, musicien, Berlin
Bramm, musicien, Bruxelles
Carlo Ronchi, musicien, Italie
Childe Grangier, public, France
Chris Forsyth, musicien, USA
Chris Hladowski, musicien, Ecosse
Daniel Rosenthal / Cobeia, DJ, organisateur, Genève
Dave Phillips, musicien, Zurich
David Audinet, musicien, France

Derek Shirley, berlin
Diane Labrosse, musicienne, Québec
Emma Nilsson, Suède
Fabien Duscombs, musicien, France
Florian Bach, artiste, Genève / Berlin
Fritz Welch, musicien, USA
Gérard Horlieu, musicien, France
Gonzague Cunnigham, organisateur (Piping Club), Genève
Guigou Chenevier, musicien, France
Heddy Boubaker, musicien, France
Heike Fiedler, poète sonore et organisatrice (roratorio), Genève
Ilios, musicien, Grèce
Isabelle Dutoit, musicienne, Genève / France
Jean Firmann, coordinateur Viva La Musica (AMR), Genève
Jean Marcel, musicien, France
Jean-Louis Orellana, organisateur (Moo Festival), France
Jean-Marc Montera, musicien, France
Jean-Michel Van Schouwburg, musicien, Belgique
Jeff Gburek, musicien, Berlin
Laurent Ferrero, public, Genève
Leonel Kaplan, musicien, Argentine
Leonid Soybelman, musicien, Berlin
Luc Meier, journaliste, Tokyo
Marco Papiro, musicien, Bâle
Marzipan Marzipan, musicien, Berlin / Italie
Michel Bastet, musicien, Genève
Miguel Anjo, public, Genève
Myk Henry, artiste, USA
Myriam Cloutier, journaliste, Canada
Nathalie Perrin, artiste collectif meetopia, Lausanne
the Nihilist Spasm Band, Canada
Olivier Manchion, agent (plateformes booking agency), Italie
One Man Nation, musicien, Singapore
Paed Conca, musicien, Berne
Paolo Raposo, musicien, Portugal
Pascal Matthey, public, Belgique
Paul Shearsmith, musicien, Angleterre
Peter Nicholson, musicien, Ecosse
Philippe Ciompi, artiste sonore, Angleterre
Piero Pepin, musicien, France
Michael, Plattfon Records, Bâle
Michael Thieke, musicien, berlin
Richard, organisateur (le 102 à Grenoble), France
Ron Anderson, Musicien, USA
Sandra Hebler, public, Genève
Scott Arford, musicien, USA
Sylvain, Sonatique, Genève
Tania Zittoun, public, Genève
Thomas Tilly, musicien, France
Thuy-San et Laura Györik Costas (Terrasse du Troc, manifestation culturelle) Genève
Thomas Charmetant, musicien, France
Tom Blancarte, Sparks, musicien, USA
Urs Leimgruber, musicien, Suisse
Veit Stauffer, disquaire, Zurich
Veryan Weston, musicien, Angleterre
Vincent Fontana, organisateur (Château Carton), Genève
Xavier Favre, public, Genève
Oren Ambarchi, musicien, Australie,
Le Cabinet, bistrot, Genève
Pierre Thoma, arstiste sonore, Genève
Michel Doneda, musicien, France
Mike Cooper, musicien, GB / Italie
Michael Zaugg, musicien, Bâle
action collective à Berlin (cf indymedia.org)

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Je voudrais ne pas croire cette nouvelle - jour noir et scandale.
Courage et force pour cette mobilisation, en pensée avec vous
(Tania Zittoun, Genève)

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Natasha and I are deeply saddened by the images we saw on the Tribune de Geneve today.  We just hope you, Marion and Adrien and the Rhino inhabitants were not hurt physically although I'm sure emotionally, this is completely distressing for all of you.

Many thanks for your hard work over the years at Cave 12 and basically making the best, most interesting venue in Europe for an essential artform. I am very sorry that I will never be able to see a concert there again...

Our thoughts are with you and I hope something positive happens for you guys soon after this mess.
(...)
(Anthony Pateras et Natasha Anderson, Australie)

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It´s terrible news that you all have been kicked out of the Rhino now! At the same time I´m loosing one of my favourite places to play in Europe. Over all the years you have managed to put the Cave 12 on top of the list of important venues for contempory music and have gained a world-wide reputation for it. It´s so sad to see that money wins again over thoroughly rooted community-based culture.

Lots of love from Berlin,
Burkhard Beins

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Hier soir tout seul à Berlin, j'ai pleuré en regardant sur internet les images insoutenables du Téléjournal suisse...
En ces temps de destruction et de douleurs, je veux que tu saches que je pense à vous tous.
Il faut se retourner.
La Suisse, paradis des multinationales et de gros businessmen addictés au fric et au pouvoir montre à toute la planète qu'elle est prête à employer des méthodes brutales et fascistes pour détruire en quelques heures le travail et les structures sociales importantes/essentielles de plusieurs vies...
Voila le vrai visage de cette Suisse corrompue.
Et bien sachez que des gens le voient.
Ton activité à la Cave12 est ESSENTIELLE pour la scène internationale. TOUS les musiciens que j'ai eu la chance de croiser sur mon chemin, connus ou inconnus, et qui étaient passés par la CAVE12 m'ont parlé de toi et de toute ton équipe avec un sincère respect et émotion. Pour ma part, ton travail représente pour moi une nécessité sociale, quelque chose de beau et d'important qu'il va falloir continuer. (...)
(Antoine Chessex, Berlin)

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même si je ne suis pas sur place, je vous soutiens à 100% depuis Paris. sans même parler de rhino, qui me paraît être une expérience assez unique en son genre sous nos latitudes, la cave 12 est non seulement l'un des seuls endroits aussi vivants de suisse pour la musique qui sort des sentiers battus, mais, d'une manière plus générale, l'un des lieux les plus intenses en europe et donc un espace indispensable pour la vie culturelle.
continuez le combat, la cave 12 est irremplaçable!
(Bertrand Denzler, France)

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Our solidarity to you and all rhino people.
It is really horrible.
(Carlo Ronchi, Italie)

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(...) me suis fait Zappelli sur la TSR en boucle, puis l'interview de Sommaruga dans le Courrier et le souhait que la gauche puisse un jour faire ses analyses un peu plus tôt et se bouger un peu plus concrètement et pas deux jours après les événements... j'espère en tout cas que vous aurez le soutien que vous méritez ce weekend, et que le pan de la presse qui ne participe pas a vous descendre saura se montrer aussi à la hauteur. (...)
Ici aussi, quelques réactions, certes brèves et modérées. masaki a posté une tirade sur le site mixi (my space japonais) et plusieurs musiciens ont réagi par quelques lignes, dont Otomo qui vous souhaite de serrer les dents dans la mauvaise phase du cycle. enfin, je pense que tu dois être couvert de mails des quatres coins du globe - je veux checker avec Roderic si on ne pourrait pas publier un apercu de ces échos pour démontrer l'ampleur du choc et du soutien.

je pars voir les Boredoms dans les montagnes et m'apprète a re-rocker avec Nicolas et Alex, qui jouent avec BusRatch ce soira Kyoto, Lethe lundi a Nagoya, Tetuzi Akiyama et Kumiko Takara mardi a Tokyo, etc. je crois qu'on ne va pas beaucoup dormir, mais encore parler énormement.
tout le meilleur pour ces prochains jours et pour samedi, a bientot -
(Luc Meier, GE / Tokyo)

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Triste, c'est dégueulasse
et triste d'apprendre cela à Berlin.
Je pense à vous tous et vous embrassse très fort.
(Alexandre Simon, artiste, GE / Berlin)

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je suis très loin....
mais même d'ici tout cela semble tout à fait aberrant.
mais surtout, c'est scandaleux.
bon courage.
(Diane Labrosse, Quebec)

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j'ai reçu encore une info terrible et scandalisante
je suis ecoeuré et bien loin pour agir
si il ya des pétitions ou quoi, si d'une manière ou d'une autre il est possible de faire quelque chose pour vous aider a lutter contre la bête immonde et sortir de la contrition ou ces messieurs nous poussent.....
Putain, ça me desespére tant ça en dit long sur l'etat des "démocraties" européennes.
De tout coeur avec vous pour une issue acceptable.
(Jean Marcel, France)

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Tiens-moi au courant si je peux vous aider avec qqchose - par example organisation de concerts de soutien hors des murs etc. Il y aura certainment du monde qui viendra jouer. En ce moment j'ai aussi des possibilités pour loger les artistes.
(Anja Spindler, Genève )

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Je suis vos info avec beaucoup d'attention. Je suis avec vous de tout coeur et pense à vous !
J'ai vu quelques images en ligne de l'expulsion........... sans commentaire à part dire que c'est tout simplement inadmissible.
(Bertrand Gauguet, France)

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Oh no!  I can't read the French, but can understand the subject heading.  Horrible!  Please forward any news you have.
(Chris Forsyth, USA)

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i have been reading your report and i am devastated that the RHINO has been evicted.
i send you all my support and strength and power to regain what is rightly yours.
(...)
(Dave Philipps, Zurich)

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Je viens d'avoir ton mail, je suis sincèrement navré de tout ça, courage on est avec vous par l'esprit, je sais cela semble dérisoire mais on ne peut faire guère mieux...
Pour le Tigre des Platanes,
Amitiés sincères
(Fabien Duscombs, France)

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HOLY FUCK! i'm sorry this bullshit is happening to you all. i hope it can end peacefully and with complete justice.
respect!
(Fritz Welch, USA)

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Juste un petit mot pour vous soutenir dans cette résistance indispensable face aux pouvoir politico-économique-policier qui sévissent dès qu'il y a des initiatives qui ne vont pas dans le sens des AFFAIRES...

Petite info à Copenhague un lieu "ungdomshuset" résiste également face à son expulsion, la population locale s'est mobilisée... A Paris il y a "La rotisserie" également. Un cahier d'information "L'un visible" a mis en parallèle ces deux lieux...

Je ne pourrais pas être à votre manif... Mais suis avec vous dans la lutte
(Gérard Horlieu, France)

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Courage à tous !! Nous sommes à vos côtés par la pensée, faute de mieux !! Ici la lutte continue aussi... nous venons de mettre un terme à 398 heures de "veille" et de résistance pour la culture pendant le festival d'Avignon, une action harassante et éprouvante mais que nous nous devions de mettre en place aujourd'hui... Tout ça pour dire que je comprend votre colère. Longue vie à Rhino ! Sous cette forme-ci ou sous une autre. Il est de NOTRE DEVOIR aujourd'hui d'unir les RESISTANCES à toutes les formes de dérives totalitaires et fascisantes en Europe aujourd'hui.
A bientôt et comme disait Lucie Aubric : "LA RESISTANCE SE CONJUGUE AU PRESENT" !!
(Guigou Chenevier, France)

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Ouah, je suis affligé. Je m'y attendais, mais merde, dur. On pense à vous à Berlin, je sais pas ce qu'on peut faire, donne toujours des nouvelles en tout cas.
(Arnaud Robin, Berlin)

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Des larmes qui ne sèchent pas
Orphelin
Des larmes qui ne sécheront pas
Orphelins
Suffisamment de larmes pour les noyer
Amputé
Sixto, merci
Florian

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Je viens d'apprendre la nouvelle, je n'ai pas grand chose à faire de si loin pour aider mais je vous soutiens de tout coeur ... encore un lieu libre qui tombe hélas ...
bon courage
(Heddy Boubaker, France)

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My support for your struggle! Keep on the good work!
(Ilios, Grèce)

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I'm so sorry to hear about your eviction! It is unbelievable. I remember talking on the day we left Switzerland about how people were evicted in Denmark and that it could potentially happen in Geneva too, but not so quickly!!!
Your venue was one of the best we have ever played at, and we were made to feel at home like old friends. In fact I have been recommending it to other musician friends ever since.
I hope you can put some sense of order back in to your life sooner rather than later, and best wishes to your family and all friends at Cave 12 and RHINO.

love

(Chris Hladowski, musicien, Ecosse)

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So it seems that they are after you guys....sorry been busy....and my French
is bad...you know that....Is there something I can do for you guys? A
letter of support or?
Keep fighting!
(Ron Anderson, USA)

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loin de vous, je suis avec vous dans la rage et la colère et par soutien et amitié
je vais essayer de venir être avec vous
ma colère avec vous
(Isabelle Dutoit, France)

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je n'ai jamais eu le plaisir de venir jouer à la cave 12 - le moment où cela aurait pu être possible était en septembre prochain avec steve buchanan ! malheureusement les circonstances et le contexte actuel qui repoussent la culture aux confins de l'humain, ne rendront pas possible cette rencontre ! l'obscurantisme et la connerie n'ont pas de frontière ... nous le vérifions encore aujourd'hui avec le sort fait à ton lieu !
je sais que la somme de nos indignations n'aura pas le pouvoir de faire reculer la barbarie - mais je tenais à te manifester notre entière solidarité.
avec toute mon amité
(Jean-Marc Montera, France)

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Cave 12 est un endroit courageux à Genève programmant régulièrement les musiques alternatives - expérimentales - improvisées !
Ils viennent de se faire sauvagement évacuer par la force brutale de "l'ordre public".
Manifestez leur votre soutien !
Jean-Michel Van Schouwburg, collectif Inaudible, Belgique)

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Just heard the bad news about Cave 12 from Francisco... that totally sucks man. shit. you have worked so hard and for so long at this space, it doesn't seem very fair.
i hope you're doing ok personally.  please let me know if there is anything i can do to help out - letters, etc...  for what its worth, you have our support here in San Francisco!

i realize this probably means that the show on sept 24 is canceled however i just wanted to check with you - maybe you are organizing things at an alternate location... i'm still planning to travel to switzerland, so either way, i hope i'll get to see you when i'm there! ok, take care
Scott Arford, San Francisco

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just saw it on tv...it's fucked up, don't know what to think,if there is any help possible,let know,
being with you,
(Leonid Soybelman, Berlin)

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I have been very sad to hear what happened to the Rhino. Ever since I get your mails I wish I'd live in Geneva to see all the concerts at the Cave 12. This has been one of the best venues in Switzerland and a wonderful place to play too. Last week I wished again I'd live there, in order to come and give you my support personally. Unfortunately this was not possible. However I intend to write a mail about the Rhino to my database. People must know.
Please let me know if there's anything else we can do from here.
(Marco Papiro, Basel)

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Je suis très en colère contre ce qui arrive à Rhino et vous envoie mes amitiés
(Michel Bastet, Genève)

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Bonjour,
Je voudrais savoir si quelqu'un de la Cave 12 /Rhino serait disponible au cours de la journée de demain (mercredi) pour m'accorder une entrevue téléphonique (environ 5-10 minutes) au sujet de l'expulsion du squat. Ce serait pour une chronique pour l'émission "Le lendemain de la veille" à CKUT, la radio de l'université McGill à Montréal. J'ai eu l'occasion de voir ce squat en 2005 alors que j'étais de passage à Genève et donc j'ai reçu cette nouvelle avec stupéfaction et voudrais pouvoir diffuser l'information ici à Montréal au sujet de la problématique/politique du logement à Genève et la Suisse.  
(...)
(Myriam Cloutier, radio CKUT, Québec)

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support support support to la cave12 !!
&
LOVE
from marzipan marzipan

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Bravo sacrément pour les relais volants illico assurés post-barbarie par la Cave 12.
Jadis (le 21 nov. 2005) le comité de l'AMR avait décidé à l'unanimité de vous accueillir dans la cave du Sud si Rhino devait être arraché. Le principe reste valable même si les comitards sont en vacances (ils se prononceront à nouveau sur la question dès la rentrée de sept.)
En attendant on mitonne ces jours le Viva la Musica no 289 de sept./oct. Et si ça te dit, grand itinérant, j'aimerais bien, soit que tu nous confies un texte de ta verve sur l'avant/après de la Cave 12 soit si tu préfères que je le fasse en une espèce d'interview.
Je viendrai le 7 à 8 pile.
Avec mes bonnes amitiés
(Jean Firmann, Coordinateur Viva la Musica, Genève)

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Je dis merci, Je dis bravo
J'en chiale, j'en ai des boules au coeur des amygdales
à toi et à tous les courageux artisans de vivre qui t'entourent
aux trois puissants et généreux funambules de Deserto Rosso
à ce concert donné vertical dans l'escalier de l'arquebuse
aux trois bâches dont l'une bleue et
à travers la rue juste coupée rouge
à leurs blanches ficelles
tendues sous la déversée monstre des écuelles du ciel
(Jean Firmann)

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j'ai appris hier soir l'évacuation de Rhino.
(...)
j'habite Lausanne, je fais partie du team d'artistes meetopia, avec un artiste genevois, Paulo Alcantara.

c'est un jour noir et un jour de deuil pour les artistes, pour la culture, la diversité et un certain esprit de partage....
alors, la droite et les promoteurs immobilier se congratulent et se glorifient: "enfin, grâce à eux, - et à un conseil d'Etat - gauche caviar devenu aphone - l'ordre et le droit sont revenus à genève"
l'ordre et le droit ?..beau programme! surtout quand on évacue les gens au poste de police qu'on les poursuit de mesure judiciaire pour violation de propriété, et quand on jette ttes leurs affaires personnelles dans la benne sans aucune considération.
la manière dont tt ce beau monde se pavanne et "règle" la question des squats me fait vomir...
j'espère bien que la lutte va continuer !
j'aimerai savoir de quelles manières on peut vous soutenir ?
(Nathalie Perrin, netartiste & editrice, Lausanne)

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mince.. je viens de voir à l'instant cette page sur Le Monde
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-938645@51-938739,0.html
relatant ce qui se passe chez vous.
je ne sais que dire... c'est la honte...
s'il faut soutenir ou je ne sais quoi pour aider : please fais moi savoir
amitiés et.. courage
Olivier Manchion, Plateformes booking agency, Italie)

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Voilà, je suis défait, j'ai plus envie, je pleure intérieurement
Je sais que c'est naïf et inutile, mais j'envoie ma poésie ci dessous au Temps et au Courrier
Je t'embrasse et tous les autres aussi
Ici il tombe des tempêtes, tout à fait de circonstance
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Une grande et belle lumière s'est éteinte à Genève
Et ca nous fait mal au ventre jusqu'à Londres

La lumière de la possibilité,
de l'espace
de la richesse
de choses rares
de l'inattendu
de la valeur non commerciale
de la qualité de vie
de la culture pointue
de l'amour violent ou délicat

Et ca fait mal

(Philippe Ciompi, Sound designer, Londres)

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Depuis Paris ou nous sommes juste de passage moi et le Tigre, ainsi qu'Etenesh on vous envoie tous nos voeux de soutien, de collaboration "active", ici aussi on se prépare a des lendemains qui déchantent mais en ce qui me concerne je ne baisse pas les bras, sauf quand ca peut servir camarades : )
que la suisse reste enragée, grâce a vous, c'est tout ce qu'on souhaite.
Partout les flics sont des salauds, ils sont payés pour ca. Et nowadays l'argent c'est la vérité, ah bon ?
Après le Clandé de Toulouse, le Rhino de Genf, à qui le tour ?
Promis, tant que je ne suis pas mort, je me souviens de vous tous et toutes, et espère que votre lutte paiera. Grave.
Prêt a re-venir faire trembler vos murs, en toute modestie.
Keep on donner des nouvelles, c'est trop moche et il faut serrer les coudes, maintenant.
Bises sixto, et bises Marion, ma maison vous est ouverte,
de jour comme de nuit.
Sincèrement, tsunami Pilô.
(Piero Pepin, France)

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thats realy too bad what's happening here, i wish that the suterday demonstration will be realy strong. it seems realy bad this new strategy of the goverment and the police, hope to come over on suterday.
best,
michi
(Plattfon Records, Bâle)

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je rentre tout juste de paris et apprends la (triste) nouvelle...
où en êtes vous?!?!!! comment cela va-t-il se passer? avez vous moyen de faire un recours?!?!!! dans le pire des cas, pourrez pour récupérer vos affaires?

une nouvelle démonstration du petit fascisme ambiant, cher à nos gardiens de la moralité occidentale, en décrépitude...
toutes mes pensées, même si elles ne servent pas à grand chose...
bises!
(Richard, le 102, Grenoble, France)

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c'est juste un mail pour te dire que mes amis, moi, plein d'autres gens, partageons complètement ta révolte et celle de l'ensemble de Rhino face au comportement abjecte de ceux qui malheureusement tiennent les rennes du pouvoir judiciaire et executif.

On était là jeudi, lundi, et on sera là samedi, on soutient Rhino et la cave.

Quoiqu'il arrive j'espère que tu trouveras l'énergie pour continuer ce que tu faisais à la cave, c'est vraiment important.
(Sylvain, Sonatique, Genève)

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(...)
Suite aux événements que nous connaissons, nous aimerions apporter notre soutien avec les moyens que nous possédons : ouvrir durant une journée, notre espace aux artistes de RHINO pour que la vie artistique continue, que les artistes continuent à s’exprimer dans des lieux pas nécecessairement institutionnels.

Pour l’instant plusieurs artistes ont répondu positivement à notre proposition.Tout d’abord Yann Marussich fera une performance dans une brouette intitulée “Chemins perdus” (il était déjà venu au mois de juin avec cette pefo collective), Vincent Hänni, Ruth Childs (danseuse), Franz Treichler ont également répondu de manière positive. Nous voulions savoir si vous souhaitiez participer en invitant des musicien de musique électronique...
Nous pensions faire cette journeé le dimanche 23 septembre 2007.

J’espère que nous pourrons faire avancer les choses . Même avec peu de moyens, nous tenions sincèrement à le faire.
(Thuy-San et Laura Györic, Terrasse du Troc, Genève)

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Tom from Sparks here. I just got word that you were evicted!
This is terrible news. Please let me know if there's anything I can do to help out.
(Tom Blancarte, Sparks, USA)

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Today I have heard about what happend in Geneva. Terrible! I am very sorry.
I wish you all good luck. Let me know about the futur of concerts.
I send you my support to keep going.
all best
(Urs Leimgruber, CH)

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Very sorry and concerned to hear about the eviction....it sounds terrible and very badly orchestrated....surely this will be damaging for the powers ultimately.....certainly not you....I wrote to all the people on the list you sent me ....the following:

Dear
I am very concerned to hear that there has been some confrontation between the municipality and Cave 12 in Geneva. The reason I am writing is to express my deep concern and sorrow that there has not been a cleaner and more rational solution to certain problems with both sides.

You must realise surely that this organisation, although technically only what in UK we call a ‘squat’, is nevertheless an extraordinary asset to your local, national and international cultural profile.

You may perhaps realise already that the organisation is known throughout the world as a very radical and creative source of human energy and unique creativity which will more likely become well known in years to come. For this reason I advise strongly that a peaceful and productive solution should be found so that everyone ultimately benefits from being alive in the same community.

As you must surely realise, artists are often poor and not terribly bothered about having material wealth, as they find an enormous reward in both their own creativity as well as their ongoing relationship with the outside world. It is for this reason that some kind of facilitation should be made to not only accommodate such peoples, but should be made to provide resource for an extremely integral part of any contemporary European society.

You will find that all will benefit from your co-existential differences and will ultimately both materially and spiritually enrich your own environment that you live in.

I am writing you this in all sincerity so that you may try and reconsider what you are actually achieving.

It is vitally important that all members of any society in the world remain together with their differences as opposed to feeling alienated, which will ultimately lead to far more serious long-term problems.

Yours sincerely
(Veryan Weston, GB)

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Salut à toi, haut lieu de la vie nocturne locale désormais nomade…

En tant que président de l’association Cordes Avides et programmateur musical du projet les « jeudis du Château Carton », je tiens à vous exprimer ma consternation concernant les évènements du mois de juillet et la situation catastrophique dans laquelle se trouve la vie culturelle-alternative genevoise depuis lors. Après avoir discuté avec les tenanciers de la cave à vin Château Carton, dont une partie a suivi les différents appels à la  mobilisation, nous avons décidé d’offrir un soutien, certes temporaire et quasi symbolique, à la cave 12. La salle de concerts château carton est donc disposée à accueillir des concerts de la cave 12, si besoin est, de manière ponctuelle, et ce dès le mois d’octobre.
(...)
En espérant que la cave 12 trouvera une solution durable pour sa survie et sa lutte, nous vous adressons nos salutations les plus révoltées. Longue vie à la culture alternative, longue vie aux bruits de cave sans formes, longue vie à la cave 12.
(Vincent Fontana, Pour l’association Cordes Avides et au nom de l’activité culturelle du
Château Carton)

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Salut la Cave 12,
Je vous souhaite de tenir le coup, de continuer, merci pour ce qui a déjà été fait durant toutes ces années.
De mon côté, je fais ce que je peux, à ma petite échelle. Je serais à la manif samedi.
On continue la mobilisation. Merci de rajouter mon adresse email à une liste de diffusion pour les futures actions.
(Xavier Favre, Genève)

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hey man!
pateras told me about all the madness..
crazy shit! hope you're doing ok under the circumstances
(Oren Ambarchi, Australie)

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SALUT, NOUS AVONS DU SOUTIEN A BERLIN. UNE ACTION DE SOLIDARITE PENDANT LA FETE DU 1 AOUT A BERLIN.
 Auteur : Rhino in Berlin :: Traduit par : lianka
 
des militantEs protestent contre l'évacuation illégale du rhino à genève il y a 10 jours lors de la fête suisse à berlin pour la "fête nationale" suisse. un rhino traverse la foule, un discours est lu, des tracts sont distribués... suite sur: http://www.indymedia.ch/fr/2007/08/51539.shtml

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ben voilà on voulait juste te rappeler qu'on serait enchantées d'accueillir des projets qui n'ont pu prendre forme ailleurs et que la grotte reste donc ouverte à toute proposition de ta part.
à bientôt
(melina, chiara et marie, Le Cabinet, Genève)

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Je ne pense pas pouvoir y être.
Des précédentes manifs non plus, j'étais à la montagne.
Mais je suis toujours en solidarité avec vous!
(pierre thoma, Genève)

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Aux amis résistants je mets près de vous ce poème de Michael mc Clure extrait de "ciel de jaguar"

ET
poignardé net dans
ce mur solide
où nous debout dans une stalle rions
sur les ponts tanguant.

Nous savons ne pas êtres des épaves
mais de radiants
dieux
passagers.

Il y a beaucoup de coeurs et de pensées près de vous en ce moment!!!!!
(Michel Doneda, France)

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Hi - i just read what happened to you on your web site - what is the next step? Are you all OK? Did you send your story to the WIRE? All the best to everyone....
(Mike Cooper, GB / Italie )

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j'étais à la montage mais la ville m'a rattrapé.
j'y avais enregistré des insectes dans un champ qu'on m'a dit être une propriété privée,
des barbelés car ils sont partout pour les bêtes comme pour les hommes,
et une cascade impassible se moquant bien des beaufs du dimanche.
puis.

10.07.2007 évacuation du squat de la Tour.
23.07.2007 évacuation du squat du Rhino.
et puis un pote dégustant de la bavure policière.
alors...
ce que je fais et dis n'est pas grand chose mais....

vous citoyens ciment du "c'est comme ça on ne peut rien y faire".
avec vos enfants sous ritaline qui ne connaîtront l'amour.
et vos heures sup' non payées par amour de votre entreprise.
"Allez bosser" dite-vous ? Mais vous-êtes vous demandés pourquoi ? et pour QUI ?

vous journalistes AFP incapables d'analyses de fond, grossierement partial,
qui nommez "casseurs" ou pire "voyous" ceux qui vous délivrent la plus limpide des critiques.
Apprenez à lire les banderoles. on voit bien de quel bord vous êtes.
et vous lecteurs crédules pour qui 20 secondes suffisent à comprendre le monde.

vous politiciens à droite du centre de la gauche de je ne sais quoi à vrai dire.
aux idéologies plus que floues, aux intérêts copain-copains.
vous qui créez et dressez entre elles des classes,
car la hiérarchisation est toujours la garante de la stabilité du pouvoir.

vous flics/outils de l'oligarchie propriétaire.
seuls occupants d'immeubles vides.

vous qui n'entendrez jamais ces drones ni lirez ces lignes.

VOUS N'ÉVACUEREZ PAS NOS IDÉES DE NOS CRÂNES.
(Audiactivity, netlabel, Genève)


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Sorry to hear about "Cave 12". You mentioned you were under siege when we were there last fall.
I hope something good happens out of all this and you find a new and even better place.
I know from experience. The Forest City Gallery that is the NSB's home base has been forced out
several times but we have always wound up in a better place.
Lets hope that happens for you. (...)
Good Luck
Art Pratten...NSB (Nihilist Spasm Band, Canada)

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Hi
I'm an experimental musician from Singapore and have recently organized
a show here for Dave Phillips. I was informed that Cave12 is being shut down by developers? Please let me know if there is anything I can do, donations, physical work, anything!
Best Regards
Marcos (One Man Nation, Singapore)


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what to say about all this shit here. so far i had the impression, that the french part of switzerland is still much more open then the german part, where this idea to hit on everything/everybody who steps out of the line is ver common.
so this is now also a strong step forward to switzerland in blocherstyle.
i am afraid
wish you all the best and stay strong
( paed conca, musicien, Berne)