cave12
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Mercredi 20 octobre - 21h30

MASAYOSHI URABE/RINJI FUKUOKA (Japon)

Masayoshi Urabe (japon): saxophone
Rinji Fukuoka (japon): guitare

+ MESA OF THE LOST WOMEN(France)
Yves Botz : guitare
Christophe Sorro : batterie [jazz mort]

Tous ceux qui étaient présents à la cave12 le 12 avril 2001 se souviendront de la performance totalement hors-normes de Masayoshi Urabe, ce saxophoniste rampant, cancrelas issu du BRUT, à la présence insoutenable pour certains. Il revient accompagné de Rinji Fukuoka, autre fantôme de l'underground japonais. Soirée noire pour une fouille/farfouille des tréfonds les plus profonds de l'être.


RINJI FUKUOKA (Japon)

Violoncelliste, guitariste, altiste, Rinji Fukuoka est de ces musiciens cultivés et habités par les musiques du monde (du rock psychédélique aux jajukas), fondateur du label Pataphysique, des groupes Overhang Party, Tangerine Dream Syndicate et Magical Garden, il a joué avec la plupart des improvisateurs japonais issus du rock: Masayoshi Urabe, Ikuro Takahashi, Ryuichi Nagakubo, Naoaki Miyamoto, Taku Sugimoto.


MASAYOSHI URABE (japon)
saxophone alto

Longues pauses silencieuses jouées entre quelques notes, respirations, raclements de pas sur le sol, rumeur de la ville, la musique d'URABE commence là dans ces maigres sons du quotidien. L'acte pour l'art, Masayoshi URABE n'est pas dans la chose musicale, dans le jeu et ses techniques apprises, mais dans une poésie de l'action, il parle la langue de ce qui le hante, comme la voix de Billie Holiday et le geste d'un jeune terroriste: Otera Yamaguchi se faisant seppuku après le meurtre d'un dirigeant politique. L'érotisme et la mort, la musique comme passage ou comme violence, arrachement à la pesanteur terrestre, les morts vont vite, on reste sans. Le grain de la voix de Billie Holiday et le cri dernier d'Otera Yamaguchi raclent le cuivre des saxes alto et soprano de Masayoshi URABE de l'en-dedans, courent les tripes et le sang, partant dans le son ivre et fatal.

Masayoshi URABE joue le plus souvent dans des salles avec beaucoup de réverbération, comme s'il voulait donner un corps à ses sons, qu'ils ne partent plus de son seul souffle, mais soient comme des ectoplasmes, se refusant à  disparaître, dansant solitaires dans l'ombre. Sa musique parfois rappelle celle de Kaoru Abe (figure jumelle d'Ayler) une même troublante beauté, musique funèbre jouée pour ses fantômes intérieurs. URABE veut la musique avec intensité, elle doit être nécessaire à soi comme l'air à  remplir les poumons, elle doit être poésie de l'action, affirmation du vivant, a spiritual unity. Sons creusés dans de grands blocs de silences, comme si l'air se raréfiait, venait à manquer, le son raclé sur l'os cuivré, brut. Un dernier potlatch offert à un monde qui fuit dans sa représentation, son spectacle, oubliant l'être pour son double.

Dernièrement URABE a arpenté la scène avec le percussionniste Han Bennink, le guitariste de High Rise, Munehiro Narita, la joueuse de kokyu Chie Mukaï, il joue en France ce mois d'avril pour la première fois. Si Keiji Haino a été cette ombre noire qui a ramené la guitare du territoire de ses morts légendaires, Masayoshi URABE est aujourd'hui un de ces derniers passeurs des âmes errantes solitaires du saxophone, de cette histoire de bruit et de colère. Il a enregistré pour les labels PSF et SIWA.

Plus d'infos :
http://www.info.net.nz/opprobrium/html/print5/ints/p5_urabe.html
http://www.info.net.nz/opprobrium/html/print5/ints/p5_urabe2.html


Mesa of the lost women (France)

Yves Botz : guitare
Christophe Sorro : batterie [jazz mort]

Fatalement décédé dans sa lutte pour la liberté, le jazz revient … mort, boucané, plus puissant que jamais mais disloqué et moisi, mélancolique et pervers ; il vient se souvenir d’anciennes cérémonies secrètes et charnelles : “ I remember how free we were, I remember incredible loves ”.

Plus d'infos:
http://100m.free.fr/


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