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SPECIAL FETE DE LA MUSIQUE:

VENDREDI 17 JUIN - 21h00 PRECISES A LA PLACE NEUVE!

PERLONEX & CHARLEMAGNE PALESTINE (allemagne/usa)

Ignaz Schick (live-electronics, objects, turntables)
Joerg Maria Zeger (processed guitars)
Burkhard Beins (drums, objects)

& Charlemagne Palestine (piano, keyboards)


Un trio improvisé électroacoustique berlinois mélangeant punk/noise, industriel et sensibilités contemporaines, une figure capitale de la scène minimaliste américaine, de longues couches sonores complexes se superposant pour un long étirement captivant, la rencontre entre Perlonex et Charlemagne Palestine en pleine fête de la musique relève de l'événement. Un immense cadeau cave12 gratuit et en plein air; à profiter.

plus d'infos:
Perlonex: http://www.zangimusic.de/adventures/perlon/perlon.html
Charlemagne Palestine: http://www.furious.com/perfect/charlemagnepalestine.html


PERLONEX

Le trio électroacoustique PERLONEX a été fondé en 1998 et a performé et tourné en Europe depuis lors. Ils se sont produits dans des proéminents festivals de musiques contemporaines autant que dans des clubs underground noise/punk, en passant par des galeries d'art et d'obscures arrière-salles de musiques improvisées ; l'importante variété de lieux où ils ont joué souligne le spectre musical du groupe - se situant quelque part dans le no man's land de l'improvisation électroacoustique, l'idustriel, le noise et l'électronica.

Au travers l'interaction et la friction de couches de sons se superposant graduellement, les interférences soniques, les boucles et les structures répétitives, Perlonex sonde la profondeur d'un matériel sonore plutôt complexe. En septembre 2004, Perlonex invite deux musiciens (Keith Rowe & Charlemagne Palestine) à les rejoindre pour un set. La rencontre avec Palestine s'étant avérée être un set d'une intense beauté, ils ont décidé de continuer leur collaboration.


CHARLEMAGNE PALESTINE


Charlemagne Palestine est né à New York en 1947 de parents d'origine juive russe. Dès l'âge de 8 ans, il chante dans la chorale d'une synagogue à Brooklyn. Cette première expérience qui durera plusieurs années l'orientera définitivement vers une approche spirituelle de la musique. A 13 ans il suit des cours au Collège des Arts et de la Musique de Manhattan. De 1963 à 1969, il occupe la place de carillonneur à l'église Saint-Thomas située près du Musée d'Art Moderne à New York. Cette proximité du Musée lui permet de découvrir l'avant-garde new-yorkaise, les peintres minimalistes Mark Rothko, Barnett Newman et Clyford Still, les musiciens tels que John Cage, le maître du raga indien Pandit Pran Nath, Tony Conrad et Morton Feldman. Il rencontre Morton Subotnick (co-fondateur en 1961 du San Francisco Tape Music Center) au University Intermedia Center de New York qui lui donne accès aux oscillateurs électroniques. Morton Subotnick le présente également à Don Buchla et Serge Tcherepnin.

A cette époque, Charlemagne Palestine se lance dans l'exploration des drones, ces sons continus ou bourdons. "Comme Rothko et Still l'avaient trouvé en peinture, je voulais trouver dans le son un champ baigné de couleur, un temple de la couleur, un sanctuaire de la couleur, un son sans fin" (Revue et Corrigée n°28). Il s'investit dans cette quête du "Son d'Or", comme il la qualifie, à partir de la fin des années 1960 et pendant les années 1970, explorant les oscillateurs, les synthétiseurs analogiques, l'orgue d'église (Spectral Continuum Drones, Schlingen Bangen en 1978-79), ou encore le piano Bosendörfer au cours de longues performances. Lors de certaines performances au piano, Charlemagne Palestine martèle les touches pendant plusieurs heures jusqu'à la souffrance, créant un magma sonore continu... Comme La Monte Young et Terry Riley il a étudié la musique du nord de l'Inde auprès du grand maître du drupad Pandit Pran Nath. Charlemagne Palestine trouve dans ces chants indiens, qu'il pratique parfois lors de ses performances, des éléments nourrissant sa quête du "Son d'or". En 1971, il entreprend également un voyage en Indonésie avec le compositeur Ingram Marshall, partageant avec lui le même intérêt pour les tonalités et les rythmes des gamelans.

Cependant, à la fin des années 1970, c'est la tendance la plus accessible du minimalisme en musique, celle de Steve Reich et Philip Glass, qui connaît le plus de succès et éclipse peu à peu la tendance la plus radicale. Charlemagne Palestine vit assez mal cette situation, jugeant cette tendance comme trop commerciale et dénuée de spiritualité. En 1981 il déclara même vouloir abandonner la musique pour se consacrer exclusivement aux arts visuels. Il continuera cependant à se produire par intermittence, le plus souvent pour accompagner ses expositions de sculptures, installations et vidéos. En 1987 il réalisa pour la Documenta 7 à Kassel, "Good Bear" un ours en peluche à 3 têtes et 2 corps de 6 mètres de haut, reprenant là l'un des éléments centraux de son oeuvre visuelle : les animaux en peluches, également présents sur scène lors de ses performances musicales. Dans les années 1980 il fonde l'Ethnology Cinema Project, un centre d'archives préservant et diffusant les films portant sur les modes de vie traditionnels dans le monde entier.

En 1991, le label NewTone publie Strumming Music, une longue performance pour piano enregistrée en 1988, sans doute le première oeuvre de Charlemagne Palestine éditée sur CD. C'est toutefois en 1996, avec la publication de Four Manifestations on Six Elements par le label Baaroni que Charlemagne Palestine connaît un véritable nouveau départ dans sa carrière musicale. Four Manifestations on Six Elements rassemble divers performances enregistrées dans les années 1970 et 1980. Ce disque arrive à point nommé alors que le minimalisme en musique connaît un regain d'intérêt auprès du public. Ce disque contient notamment l'enregistrement d'un concert de carillon donné par Charlemagne Palestine en 1982 au New Music America Festival. Preuve de l'intérêt de la nouvelle génération pour ces "early gurus" l'enregistrement est remasterisé par Lee Ranaldo de Sonic Youth.

Depuis, Charlemagne Palestine n'aura jamais autant publié de disques. Jamaica Heinekens In Brooklyn (Barooni) mélange de drones électroniques et de sons de la foule enregistré lors de la Jamaica Day parade, rassemblant des gens de Jamaïque, Cuba, Guyane, Haïti, dans les rues de Brooklyn. Une nouvelle création de Charlemagne Palestine, Karenina, est publié sur le label de Current'93, Durtro, en 1997. Schlingen-Blängen (New World, 2002) propose une performance sur orgue enregistrée en 1988 (10 ans après la première à Farsnum en Hollande en 1978). Reconnaissance suprême, ses "Early Works" sont même publiés : Alloy (Alga Marghen, 2000) rassemble divers travaux inédits du début des années 1960 jusqu'au milieu des années 1970.

Fin 2004 a été publié Bordel Sacré / Sacred Bordello, un ouvrage de 192 pages richement illustré (160 photos couleurs et noir et blanc) et conçu par Daniel Perrier, consacré à Charlemagne Palestine. Ce livre comprend des analyses Guy de Bièvre, Antonio Guzman, Arnaud Labelle-Rojoux et Edwin Pouncey. Une édition limitée accompagnée d'un CD est en vente, ensuite seul le livre sera disponible. Le CD contient March 7, 1975, une conférence donnée par Charlemagne Palestine après une exécution de Strumming music au ArtNow Centre, Canada, et Voice study enregistré dans les années 60. Une coédition Editions de l'Aquarium agnostique (Valenciennes) / Black Dog Publishing (Londres).


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