cave12
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VENDREDI 4 NOVEMBRE - 21h30

Yukiko Nakamura (Japon)

Solo danse

Un solo danse à la cave12 ! Mais de la part d'une de ces performeuses extrêmes comme seul le Japon sait en fournir, et plus intéressée à se produire dans les recoins acceuillant les musiques aux démarches autres que dans les circuits classiques de la danse contemporaine. Et lorsque l'on sait qu'elle a l'habitude de se produire avec des musiciens aussi hantés que Masayoshi Urabe, on ne peut qu'acquiescer.

Alors, on nous promet quelque chose d'une rare intensité par ceux qui l'ont déjà vue. Nous prenons note et ne pouvons que nous en réjouir.


Yukiko Nakamura (Japon)

Corps nu, la viande et le cru, corps blanc peint, pour seul vêtement, seule distance avec le regard de l'autre, voyeur forcément. Le sexe est la grande affaire de l'existence, la mort vient plus tard, sa danse touche à ça. Là déjà on pense à Hans Bellmer, ses poupées torturées, déboîtées, recomposées. Ce qui hallucine c'est de revenir à elle après un moment d'absence ou après avoir regardé ailleurs, effrayant et beau à la fois, trouble aussi pour le coté sexuel, animal de sa danse, cette violence qui s'impose. L'autre violence qui nous est faite c'est l'extrême lenteur du corps dansant, quand l'époque est affaire de vitesses. Tout semble renvoyer chez elle au buto, si ce n'est son refus de çà, d'être tenu dans le corps d'un mot. Il faut donc se coltiner à sa danse en aveugle, non plus faisant appel aux signes, mais à l'angoisse. C'est un peu tout le cinéma B, ces films érotiques à 3 balles, films noirs et ceux de fantômes japonais, trash et sexe, histoires de femmes attachées pour d'obscures perversions qui défilent, ou plutôt qui glissent à même le sol et la poussière. Des images en vrac, comme l'accélération d'un film surréaliste, image de geishas guerrières le poignard entre les dents, une baguette entre les dents, pour dévorer quoi ? Surréalisme noir de sa danse, corps morcelé au sol, cette horizontalité, son rapport à la poussière, au terrestre, façon de dénier la beauté du corps, sa légèreté. Après certains ont pu être agacé par cette lenteur, l'exotisme japonisant façon manga. La fin, ç'est vraiment magique. On songe à l'oeuvre de Marcel Duchamp "Etant donné" – ce corps de femme nu (comme cadavre) entrevu à travers une serrure. Elle gisait immobile, un truc se passait là dans sa non-action...


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