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SAMEDI 4 NOVEMBRE - 21H30

!!!! DOUBLE CONCERT !!!

KAN MIKAMI + KAZUKI TOMOKAWA (japon)

Kan Mikami : guitare électrique, voix
Kazuki Tomokawa : guitare acoustique, voix


Décidément... autre acte culte ici, avec en prime DEUX concerts pour le prix d’un ! Cette fois-ci deux figures légendaires du folksong indépendant japonais. Attention, on a dit LEGENDAIRES ! soit l’équivalent de, allez, Bob Dylan, en japonais ! Clair ?

Et, les deux réunis, en PREMIERE TOURNEE européenne ! Un set chacun !

Bon, demain, promis, on arrête les cadeaux.


KAZUKI TOMOKAWA (guitare, voix)

Le folk français n’en parlons pas, mais même le folk anglo-saxon n’a jamais donné un chanteur aussi brûlé. Kazuki Tomokawa est un chanteur populaire au Japon, paradoxalement sa musique reste tranchante comme un fil de rasoir, la voix insoumise aux règles du chant policé, dans l’écart et l’éclat. Tomokawa sort régulièrement du chant pour le cri, tripes balancées dans le song, chant qui invoquerait "le théatre de la cruauté". Artaud je sais on en a mis à toutes les sauces, mais c’est d’engagement dans la perte que je parle ici pour Tomokawa.

Tomokawa est la figure jumelle de Kan Mikami, sans aucun doute d’une allure plus distinguée, dandy écorché jouant depuis les années 70, où le folk portait la contestation étudiante. Sa musique est moins influencée par les chansons enka que celle de Mikami peut l’être, elle n’a pas cette proximité avec le blues, le trivial. Sa voix transgresse le velours des arrangements, le satiné des cordes, elle s’arrache à cet écrin acoustique, tendant à l’extrême ses chansons, les brûlant. Tomokawa ne ressemble a aucun autre chanteur, sa musique est un pur moment d’épiphanie et d’angoisse. Mais entre ses chansons poisseuses de mélancolie noire et de violence, Tomokawa raconte à son auditoire des blagues et des anecdotes sur la vie quotidienne, son tragique et son fatum, descendant avec méthode des théières de saké. Beckett comme une ombre.

Tomokawa est né dans la préfecture d’Akita. Après plusieurs emplois comme garçon d’hotel, manager d’une équipe de basket, journalier... il commence à jouer dans des clubs de Tokyo. En 1970 il prend son nom d’artiste : Kazuki Tomokawa. Influencé dans un premier temps par les poèmes de Chuya Nakahara et les textes de Osamu Dazai, il commence par écrire des chansons pour la troupe de théatre d’avant-garde Hamidashi Gekijo.

Il émerge avec le mouvement de protest folk à la fin des années 60, quand la jeunesse de Tokyo s’embrase contre une société qui les aliène. Il disparaît de la scène folk plusieurs années pour se consacrer à la peinture avant de réapparaître dans les années 80 sur le label indépendant PSF (label culte producteur du free japonais de Kaoru abe, Motoharu Yoshizawa, Masayuki Takayanagi et de la scène psychédélique la plus barrée avec High Rise, Keiji Haino, Fushitsusha, Ghost ...)

Il a joué avec Motoharu Yoshizawa, Keiji Haino, Toshi Ishizuka et Masato Nagahata (Pascals).

Tomokawa est peintre, poète, essayiste, acteur (il a joué pour Miike et Wakamatsu)

« La musique de Tomokawa est aussi violente et cathartique que n’importe qui/quoi dans le canon de l’underground rock ou free jazz. Pour quiconque encore concerné par les possibilités des mots, de la voix et de la communication acoustique, Tomokawa est une borne contemporaine incomparable. Il y a plus de vérité et de beauté dans n’importe laquelle de ces chansons que dans la plupart des répertoires complets des chanteurs ou auteurs à textes. » - Alan Cummings


KAN MIKAMI (guitare, voix)

Il n’est pas nécessaire de comprendre le japonais pour aimer la musique de Kan Mikami, il y a quelque chose qui force le langage et le sens, qui touche à l’universel, le blues. Pas un blues revivaliste, ni même folkloriste ou exotique, l’esprit seul, son mood poignant.

Kan Mikami est un guitariste / songwriter, qui a eu son heure de gloire dans les années 70, chanteur engagé comme Dylan pouvait l’être, signé sur une major Columbia, l’époque était à la contestation radicale étudiante, il a incarné la contestation d’une génération avec une poignée d’autres folksingers. Il disparaît pour réapparaître 10 ans plus tard dans les clubs underground de Tokyo, enregistrant plus de 10 albums solo pour le label culte de la musique indépendante japonaise PSF (équivalent d’un label comme ESP).

Kan Mikami a joué avec les grands irréguliers de l’improvisation, du folk et du rock japonais, avec Keiji Haino et Toshi Ishizuka dans le groupe Vajra, Masayoshi Urabe, Kazuki Tomokawa ou le contrebassiste aujourd’hui disparu Motoharu Yoshizawa. Il fait ses études dans la région de Goshogawara à Aomori, avant de bouger pour Tokyo et y découvrir les mouvements étudiants, le rock, le jazz et la musique contemporaine.

La musique de Kan Mikami n’est pas ce blues d’importation apporté avec l’occupation américaine, mais sa propre vision de cet idiome, travaillé par la forme populaire de la musique enka. Songs noirs, parce qu'il s'agit ici de chansons, comme la musique populaire a aujourd'hui oublié d'en faire, libres dans leurs formes, portant leurs violences et leurs beautés, enka blues électriques déchirés, malmenés, rudimentaires, on entendrait pour un peu le fantôme de Blind Willie Johnson ou de Blind Willie McTell frôler les cordes de la guitare et de la voix de Mikami. Son jeu de guitare est percussif et brutal, on songe à un Derek Bailey qui se prendrait pour Charley Patton. Mikami introduit des sujets jamais abordés avant lui dans la musique japonaise, à travers un humour noir proche du surréalisme et de dada. L’autre aspect remarquable de l’art de Mikami est sa voix unique, entre violence, cris et mélancolie poisseuse.

Mikami est également écrivain et acteur (il a joué notamment chez Oshima et Terayama).

Plus d’infos :

Kazuki Tomokawa :
http://www.interq.or.jp/www-user/kurenai/
Kan Mikami :
http://www.furious.com/Perfect/mikamikan.html


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