Très beau dimanche en perspective ici avec deux solos internationaux exploratoires en action, plongeant, chacun de profonde, belle et dense manière, au coeur de la matière son.

Avec d’un côté, le prenant et envoutant travail du compositeur et musicien australien JAMES RUSHFORD, figure-clé de la scène électroacoustique_concrète & collagiste des antipodes, lui qui a des projets réguliers avec des personnalités aussi importants que Oren Ambarchi, Anthony Pateraas, Will Guthrie, Joe Talia, mais aussi Crys Cole, Klaus Lang, Kassel Jaeger, Annea Lockwood, Graham Lambkin, Francis Plagne, Tashi Wada, etc, etc… et ayant sorti une pléthore d’enregistrements sur des labels-clés_fondamentaux de la scène aventureuse internationale, tels Unseen Worlds, Pogus, Bocian, Penultimate Press, Another Timbre, Black Truffle, KYE , Shelter Press, etc, etc…

En résidenc_écourtée en 2020 (covid oblige) à la Becque (ce merveilleux havre_vivier fourmillant d’artistes internationaux situé à la La Tour-de-Peilz), JAMES RUSHFORD y est de nouveau présent début 2022, pour continuer & parachever son exploration profondément fantomatique du magnétisme particulier qu’exerce la masse grise du Lac Léman sous sa parure hivernale. Un premier jet_témoin merveilleusement réussi,  « Lake From The Louvers », a été réalisé et sorti sur l’excellent label Shelter Press où on y retrouve traitements psychédéliques, drone microtonal, duvets concrets & venteux en décomposition, sombre mélancolie,… Bref comme une brasse en eau sous-lacustre et glaciale, avec ses jeux d’ombres et de lumières, aux particules sonores superbement détaillées, aux mouvements amplifiés majestueux, aux synthétiseurs gloussant et aux ondulations atmosphériques constantes. Une musique_projet représentant parfaitement le paysage La Becquien mais se situant bien loin d’une forme d’ambient statique; au contraire, JAMES RUSHFORD sculpte des tableaux sonores en mouvements permanents, délibérément lents, mais au pouvoir sensoriel engageant au sein duquel l’auditeur se laisse dériver & glisser, yeux fermés, avec un plaisir non dissimulé.

Un odyssée lacustro_sonore d’excellente tenue que jAMES RUSHFORD approfondira/prolongera encore plus ce soir, pour une captivante_aimantante session_voyage d’écoute, parfaitement idéale pour un froid dimanche de février.

Et, de l’autre côté, le non-moins fascinant travail exploratoire de la pianiste d’origine belge résidant à Berlin ANAIS TUERLINCKX qui vient de sortir un très bon premier album cinglant, grinçant t & grouillant, « dissection lente d’un piano rouillé » sur le label bruxellois Vlek. ANAIS TUERLINCKX exécutera une performance dense et compacte, faisant référence à la face acoustique du disque qui se divise en deux parties. L’une intense et brutale, l’autre qui trifouille l’instrument dans ses moindres recoins, révélant ainsi toute sa matérialité.

Le piano de la cave 12 sera ainsi minutieusement ausculté dans ses cavités les plus obscures & à l’état brut, avec un résultat sonore par moment vrombissant, voire léviathanesque et fracassant_yes!

Là aussi, un excitant travail, plongeant dans les entrailles les plus profondes de l’instrument.

Recommandés & ordre de passage non défini.

Plus d’infos:
JAMES RUSHFORD:
http://www.james-rushford.com/
https://boomkat.com/products/lake-from-the-louvers
ANAIS TUERLINCKX:
https://www.anaistuerlinckx.com/