mardi
30
octobre
2007

PRAED

Concert

La cave12 à la cave de l’AMR #1

MARDI 30 OCTOBRE – 21H00

PRAED (Liban/Ch)
Raed Yassin (Liban): basse, lap-top, objets, électroniques, vidéo
Paed Conca (Ch): basse, clarinette et électronique

Muslem Musli Man. Excellent titre et comment appelé autrement cette étrange et abrupte suite de collage-mosaïque-labyrinthique formenté par deux musiciens ayant décidé d’allègrement brouiller les pistes et de ne pas resté scotché sur une idée plus de 45 secondes en moyenne ? Un étonnant et déroutant travail, sur disque fortement réussi, déployé en live sur des images traitées par le musicien-électronicien Raed Yassin, fervent électron libre de cette décidément de plus en plus surprenante, radicale et hyper-active scène exploratoire libanaise. Une rencontre stimulante et sans compromis.

Praed n’est pas seulement le duo du suisse Paed Conca et du Libanais Raed Yassin, il est surtout l’ouverture d’un espace dynamique où les deux musiciens accomplissent différents rôles (quelques fois simultanément) avec l’utilisation par Yassin d’une contrebasse, d’un dispositif électronique, de cassette et de matériel radio en même temps que de créer la vidéo qui fournit le matériel visuel de leurs performances. Et l’approche multi-instrumentaliste de Conca qui joue de la basse électrique préparée et non-préparée, de la clarinette et de l’électronique.

Cette multiplicité sert le noyau de l’originalité de ce duo, présentant différents niveaux d’interprétation et les faisant coexister, n’essayant jamais de s’établir dans une atmosphère donnée ou de développer un mélange spécifique de son et d’image. Le résultat est un processus constant de construction et de déconstruction, tout ce qui est construit est voué à disparaître ou à être récupéré ou altéré par des moyens d’addition ou de soustraction.

On pourrait s’attendre à un rythme rapide et la genèse d’un champ sonore dense, mais, de manière surprenante, c’est tout l’opposé. La musique évolue autour d’idées consécutives lancées avec la plus grande précision et autour de l’alternance des rôles, de la texture, du bruit blanc, du minimalisme et des fragments de musique plus conventionnelle joués à la fois par les instruments ou des samples de musique pré-existante.
Un monde de superpositions tendues est créé où le calme visuel des musiciens peut contraster avec la violence des images projetées sur l’écran, et vice-versa.

Un échange condensé et concentré, vivace et inattrapable. Expérimental. Ou comme une fugue en avant, à la tension savamment maintenue accentuée qui plus est par le choix d’images projetées du libanais Raed Yassin.


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