Arrivée de l’un des monstres incontestés et à l’influence majeure de la scène avant-gardiste US de ces 30 dernières années, le terrassant Rhys Chatham, lui qui a amené le punk dans la scène musicale écrite contemporaine, montant des orchestres de 100 guitares électriques, voire, tout récemment, 400 guitares à Paris, pour un tonnerre de riffs et feedbacks monstruologène. Encensé par des gens comme Sonic Youth qui le portent aux nues, l’arrivée de Rhys Chatham à Genève fait figure d’événement. Qui plus est, avec un projet en trio complètement inédit, auto-intitulé le BERN PROJECT, né de la rencontre enthousiaste et osmotique entre Chatham et deux musiciens… bernois.
Formule trio donc, contexte de plus en plus rare pour Chatham, pour un set décharné jusqu’à l’os où se mêleront riffs hurlants de black métal, rythmes stoners, jukebox de trompettes électrifiées, et autres torsion d’insanités. Un monstre viscéral, électrique et grand-père du serial-guitar-killer-orchestras.
En première partie, les incantations mystico-enveloppantes de Lichens, projet solo de Robert Lowe (90 Day Men), pour un set de calme majestueux, le calme enrobant et planant d’avant l’assourdissement électrique Chatham.

RHYS CHATHAM BERN’S PROJECT
Le son de 400 guitares amassées ensemble dans la plus grande cathédrale de Paris. Voilà le son pour lequel le compositeur new-yorkais Rhys Chatham est connu. Et que fait-on après avoir écrit des symphonies massives pour des centaines de guitare électrique ? Et bien vous retournez à la base, voilà ! C’est exactement ce que fait Rhys Chatham avec le Bern Project. Retournant à la base et à l’essentiel, retournant à une formation trio avec le batteur Julian Sartorius (batteur de Sophie Hunger) et le bassiste Mago Flueck.

Rhys a rencontré Julian et Mago alors qu’ils étaient en train de jouer un set pour l’armée de guitares habituelles rassemblée par Chatham lors d’un concert à la Dampfzentale de Berne. Ils ont tellement aimé joué ensemble, qu’ils ont décidé de former un trio avec Rhys jouant de la trompette électrique et de la guitare.
Au cours des années 90, Rhys a joué de la trompette avec des grooves drum n bass, enregistrant, entres autres, des albums avec Martin Wheeler sur Ninja Tune, maltraitant la trompette à coup de distorsion lourde et d’effets. Le son de la trompette de Chatham est un amalgame entre le mode de jeu libre de Don Cherry, combiné avec l’approche modale et rythmique de Jon Hassell, le tout s’ajoutant à un son aussi frais qu’une baguette parisienne sortant du four.

Avec le Rhys Chatham’s Bern Project, attendez-vous à des tempos lourds et lents, une « flexistentielle » insanité, côte à côte avec des rythmes stoner durs et entraînants et le doux son de riffs de black métal hurlant, transformés en un jukebox hydrogène de « trompette-delay ».

Plus d’infos :
http://www.rhyschatham.net/

LICHENS
Robert Lowe AKA Lichens joue de la basse et chante dans le groupe 90 Day Men, combo s’étant rapidement développé d’une base post-punk crue et angulaire vers leur actuel, riche et quasi-progressif tourbillon de guitare, de claviers et de voix.
Lichens est le véhicule personnel de Lowe, créé pour des performances et enregistrements solos ou en collaborations. Live, Lichens offre souvent des expériences pétrifiantes, bouclant des voix sans mots en des rideaux de drones fantomatiques. Il ajoute des guitares acoustique et électriques, de la percussion et d’autres effets pour créer d’alternatives densités et de délicats travaux. Il est signé sur l’important label atmosphérique américain Kranky.

Plus d’infos :
http://www.kranky.net/artists/lichens.html