Combo-groupe à géométrie variable et hantant de manière affirmée la scène expérimentale londonienne au sens le plus large, RUTGER HAUSER délivre un captivant mélange d’improvisations spontanées ou aux structures pré-établies lorgnant de manière merveilleusement intrigante vers le rock aventureux, l’électronique do-it-yourself et le mélange/enchevêtrements de genres, le tout avec une richesse dans le détail se construisant et se révélant avec une ouverture d’esprit (et de sons) fascinante….

Auteur d’un deuxième disque-perle porté aux nues par les critiques spécialisés, (« The Swim » sur le label Adaadat), l’approche de RUTGER HAUSER est constamment inventive, emplie d’idées curieuses et, surtout, délicieusement joueuses & enjouantes pour un résultat alchimique au contenu sonore (et visuel) habilement excitant. Groupe live par excellence (c’est un plaisir de les voir faire & construire leurs plages-artefacts sonores), RUTGER HAUSER floute & flirte allègrement avec les barrières avec un savoir faire affirmé, sonnant ici comme This Heat, ou là comme une suite de riffs fantomatiques sans fins, avec ce qu’il faut de chants, spoken words, de drone-noise, de ska-punk-folk (?) et dieu sait quoi encore comme étrangetés sonores….

Bref une concoction à la liberté totale et imprévisible, déroutante, jubilante dans son in_catégorisation, mystique dans son inusualité, comme un rêve se déroulant sur diverses strates connexes et se révélant, au final, dans le tout_du_collectif ou alors disparaissant/s’évaporant au loin dans la brume nous laissant avec un irrésistible goût de reviens-y…

Fascinamment imprédictible & imprévoyant, aux possibles infinis et par là-même, singulièrement recommandé. Idéal pour un dimanche soir de janvier, par un groupe_collectif hautement acclamé au sein de l’underground aventureux londonien & anglais actuel.

Et, en normalement première partie de soirée, complétant parfaitement l’affiche, une non-moins étrange & fascinante rencontre entre l’électronicien_bidouilleur italien Francesco Cavaliere et la chanteuse/narratrice égyptienne Leila Hassan qui à eux deux forment le projet SEA URCHIN, soit un mélange curieux entre modulations électroniques, dub do-it-yourself, manipulations de cassettes + autres dispositifs électroacoustiques et la poésie déclamée/chantée/scandée/découpée/manipulée de Leila Hassan en arabe/italien ou autres langues non-répertoriées. Là aussi, un résultant captivant, transformant en permanence leur matériel sonore fluorescent en des stratifications polyrhytmiques en changements et évolutions constantes…

Auteurs de plusieurs albums_pépites d’étrangetés low-fi (notamment l’excellent « Yakaza » sur le label belge Kraak) ils débarquent avec un tout nouvel album, « Tahtib! » sur le label Bokeh Version, un hommage_digression à un ancien bâton d’art martial de la Haute Égypte! Un résultat délicieusement post_exotica, aux accents chaudement dubby par moments pour une collection de glyphes futuristes à l’alchimie là aussi parfaite entre la voix chaleureuse et envoutante de Leila Hassan et l’infiniment diversifiée librairie sonore emplie d’effets et de textures de Francesco Cavaliere.

Un duo_perle_curiosité intrigant et hautement réussi, idéal pour un dimanche soir de janvier, et dans le genre, recommandé.

Plus d’infos:
RUTGER HAUSER:
https://www.rutgerhauser.co.uk/

SEA URCHIN:
https://seaurchin.bandcamp.com/