mercredi
30
mars
2011

HYPE WILLIAMS

Concert

La cave12 au KAB (#67)

USINE – 4, Place des Volontaires

MERCREDI 30 MARS – 21h00 (concert 21h30 !)
-Mystery Fog-Enigmatic Idol-Pop Avant Duo –
HYPE WILLIAMS (uk)
Roy Blunt & Inga Copeland : Enigm Idol-Pop Duo

en co-prod avec le KAB

En l’espace de deux-trois ans, le duo HYPE WILLIAMS a gagné un statut-culte au sein d’une certaine scène underground européenne. S’entourant d’un immense halo de mystère, ne dévoilant rien d’autre que leurs musiques balancées sous tous les formats possibles (vinyles, mp3’s envoyés par e-mail, 45 tours, maxi-45 tours et surtout une flopée de vidéos faites maisons (1 vidéo par chanson) bombardée sur You Tube), HYPE WILLIAMS, joue, comme sa musique, sur le brouillage des pistes, l’idolâtrie de la culture pop, son détournement et son ré-accaparement. Aucune information sur l’identité se cachant derrière ce duo, ou très peu. Aucune explication sur le pkoi de cette approche-là. Aucune explication sur le pseudo HYPE WILLIAMS, nom d’un réalisateur mainstream de clips vidéos pour les stars-hip hop de MTV. Quasiment rien, si ce n’est ce déversement continu de sketchs-bouts-morceaux musicaux. Une musique sonnant étrangement familière, comme un vieux disque pop-curiosité 80’s oublié et poussiéreux, désossé pour n’en gardé que son identité sonore essentielle et enveloppé d’un nuage brumeux-smoky, bricolé et volontairement lo-fi. Un patchwork déroutant, sonnant comme l’aboutissement du non-aboutissement. Ou le brouillon comme forme d’expression aboutie. Moitié-pop sous perfusion dub, grosses basses, funk postindustriel, psychédélisme grattant, HYPE WILLIAMS délivre une collection de vignettes opiacées, impossibles à cerner/cataloguer, filant sous nos oreilles comme des reptiles insaisissables et non-terminées. Effets caverneux, pré-réglages vieux de 20 ans de divers synthétiseurs, utilisation d’objets de tous les jours, déconstructions de vrais tubes pop (cf. le Sweetest Taboo de Sade p.exemple), rythmes & bruits sourds, nappes synthétiques chancelantes, mélodies psychotropées, le tout provoquant une doucereuse atmosphère de art-pop lo-fi. Également : R&B ayant sévèrement pris l’eau, une réelle parenté hip-hop, et le pervertissement subtil de l’ambiance musicale du wine-lounge-bar voisin par l’inondation d’une ribambelle de toux, plus ou moins gutturales ou raclantes. Ou comme une réprimande suggestive-subliminale à la propreté/non-questionnante de la mercantalisation pop.

Bref, tout ce que l’on sait vraiment, c’est que cette entité bicéphale est formée d’un gars et d’une fille. Qu’ils sont partagés entre Londres et Berlin. Que leurs fragments musicaux déconnectés se sont arrachés comme des petits pains et que la plupart de leurs enregistrements sont épuisés. Nous sommes en 2011, et jamais nous n’avons été aussi proches d’une bande-son You Tubiesque. Peut-être est-ce là que repose la réussite de HYPE WILLIAMS. Leurs enregistrements fonctionnent, et plutôt sacrement bien, comme un immense miroir de la génération You Tube, ipod, Myspace et autres zappings musicaux faciles informatiques. Bricolage sérieux ou concept bricolé ou juste une bande de freaks s’en foutant royalement et s’amusant comme des fous… nous ne savons même pas à quoi nous attendre en concert. Tout ce que l’on sait, c’est qu’ils demandent à pouvoir balancer de très GROSSES basses et à pouvoir projeter des images. A partir de là, tout reste possible. Mais à l’écoute de quelques unes de leurs remarquables vignettes musicales enregistrées, nous ne pouvons que nous réjouir de la venue de cette mystérieuse entité à l’approche unique et distincte. Samples 80s agissant comme des sirènes hypnotiques, beats captivants se déroulant doucement, voix de répondeurs téléphoniques, le tout pour un faux-lounge ou vrai-lounge du pauvre ?

Plus d’infos : http://www.myspace.com/hypheewilliams