Très beau dimanche soir de juin en perspective ici avec deux des entités/chanteuses féminines solos aux univers les plus hautement singuliers, personnels, enchanteurs, fragiles et merveilleusement délicats du genre actuel.

Avec d’un côté, la fascinante multi-instrumentiste américaine Ashley Paul, pourvoyeuse, par le biais d’un processus intuitif, de chansons à la forme formidablement libre, se dissolvant en d’intimes improvisations mercuriales pour mieux se recristaliser au milieu des gémissements, bruits sourds et autres claquements d’une clarinette, d’un saxophone, de percussions et d’une guitare aux mélodies étranges. Le tout alchémisé par une voix captivament vulnérable. Auteure de disques solos portés aux nues par les
critiques spécialisés et figurant régulièrement sur les listes d’albums de l’année, elle vient de sortir le sublime « Lost In  Shadows » sur le label anglais Spit, atteignant un nouveau niveau de profondeur magiquement hésitante en une suite de courtes chansons ensorcelantes et enchanteresses.

Une musicienne/artiste hautement acclamée pour ses démarches intuitives/introspectives, et considérée, à juste titre, comme l’une des plus originale voix de la scène « chanson intimiste aventureuses » actuelle. Dans le genre, et pour les amateurs, merveilleusement recommandé.

Et de l’autre côté, Dephine Dora, elle aussi captivante pianiste_vocaliste_compositrice_improvisatrice, venant également de  sortir un album solo ayant reçu un accueil dithyrambique unanime au sein des presses spécialisées, « Eudaimon » sur le label lausannois three:four records.

Mise en voix et musiques de poèmes de la  « poétesse anglaise mystique des spacieux extérieurs » Kathleen Raine, d’une manière formidablement épurée et avec une simplicité instinctive_venant du ventre, Delphine Dora réussit le tour de force de nous envoûter avec des chansons courtes, libres et ne se répétant jamais, au sein d’un dialogue piano-voix totalement désintéressé des prescriptions de structures et où le piano est discrètement là, sur_retenu, pour accompagner une voix qui
s’auto_chante/manipule/récite totalement spontanément, comme celle d’une magicienne-sorcier. Il s’en dégage une  atmosphère intemporelle, comme un déroulement de litanies folks sans âge, hypnotiques et envoutantes.  On songe évidemment à Nico ici et là ou à la fabuleusement riche fragilité de Joséphine Foster (avec qui Delphine Dora a d’ailleurs partagé la scène, tout comme avec tout ce que la scène actuelle compte de figures_chanteuses les plus aventureuses, de Julia Holter à Lau Nau en passant par Marisa Anderson et… Ashley Paul).

Là aussi, merveilleusement recommandé aux amateurs, pour, en tout, un excellent et délicat dimanche  d’explorations_chansons_féminines de très très haute & belle tenue intimiste avec deux figures les plus en vue du genre en scène ce soir.

Plus d’infos:
Ashley Paul:
http://ashleygaylepaul.tumblr.com/
http://www.slipimprint.co.uk/
https://slipimprint.bandcamp.com/album/lost-in-shadows
Delphine Dora:
https://delphinedora.wordpress.com/