dimanche
7
octobre
2007

JOZEF VAN WISSEM + TETUZI AKIYAMA

Concert

La cave12 au Galpon #1

DIMANCHE 07 OCTOBRE – 21H00

JOZEF VAN WISSEM + TETUZI AKIYAMA (Hollande/Japon)
Solo & Duo
Jozef Van Wissem (hollande) : luth
Tetuzi Akiyama (japon) : guitare acoustique

21, boulevard St-Georges
SITE ARTAMIS
www.galpon.ch

Un beau et apaisant dimanche soir en perspective, en compagnie d’une des plus originales figures de la scène improvisée, le fantasque et étonnant/radical explorateur et joueur de luth, Jozef Van Wissem, et, celui que nous considérons ici, comme l’un des plus grands improvisateurs guitaristiques actuels, (l’un des plus purs en tout cas), Tetuzi Akiyama, figure de proue-centrale de la scène improvisée-expérimentale tokyoïte pour une soirée « solo & duo ».

« Habitués à enchevêtrer leurs cordes, les deux comparses ont déjà sorti un couple de disques ensembles, improvisations-dérives espacées à la musique « graduelle et contemplative, se développant comme une lente partie d’échec et s’aiguisant vers l’avant dans un langage partagé et qui s’adapte, s’accomode l’un-l’autre. Arpèges raffinés, coulées de blues et autres index au-delà du cadre ne dérangent pas l’autonomie Feldmanesque de leur flux continuellement en mutation et librement modelé… » (The Wire)

Nous avions déjà reçu Van Wissem avec un discret attirail électronique. Ce soir, il jouera complètement acoustique, un programme inédit, à l’approche très « folk » nous promet-il… Mm, du folk interprété au luth… Du bien bon bonheur en perspective.

Nous avons également déjà reçu Tetuzi plusieurs fois, à chaque fois avec des propositions musicales radicalement opposées (improvisation bruitiste, un solo boogie électrique qui avait mis le feu et reste inoubliable…) Et la dernière fois, pas plus tard qu’en mai passé, où, à nos oreilles, il nous avait gratifié d’un pur moment de grâce, un magnifique solo acoustique, flirtant avec le grand silence, sorte de long blues retenu à l’extrême, fabuleusement espacé, tendu, avec chaque note déposée comme un diamant… Un véritable travail d’orfèvre. Nous avions crié MAGIE à l’époque. Une approche certes délicate et difficile, demandant la plus grande attention, mais ô combien juste et à la maîtrise/éxécution céleste.

Blues fantôme ou perdu dans l’éther, dont seule quelques notes seraient ratrappées et rendues « visibles », Tetuzi Akiyama a su rentrer à l’intérieur même de ce qui fait le blues (son corps, son esprit, son histoire, son cri, sa déchirure, son silence…) pour n’en déverser que quelques gouttes éparses, suffisamment « grossies » et parlantes, pour laisser s’échapper ce chant ancestral qu’est le blues. Mais, avant-tout, il a su rentrer au cœur même de son instrument, spéléologue éclairé explorant la guitare, SA guitare comme entité/matière primitive-première à part entière et déclencheuse du SON premier. Un travail à même le corps, et cette musique épurée qui en résulte, résonance indélébilement ancrée dans l’inconscience universelle.
Un grand musicien pour du très grand art.

Nous gratifiera t-il d’un nouveau solo et si oui, sous quel mode, angle ? Ou uniquement un duo avec Van Wissem ? Rien n’est décidé, la soirée nous le dira, mais quoi qu’il en soit, l’orfèvrerie sera au rdv entre deux arpenteurs d’instruments, à la riche complémentarité.

JOZEF VAN VISSEM (Hollande)
Jozef van Wissem joue et compose pour certainement l’un des plus improbables instruments dans le monde de la musique improvisée contemporaine : le luth de la Renaissance et du Baroque. Il a accompli l’étrange prouesse de construire un pont entre le langage de la littérature du luth du 17ème siècle et l’approche réductioniste/silencieuse de l’improvisation du 21ème siècle. Bien que Van Wissem utilise souvent de subtiles manipulations sonores électroniques, il est largement resté fidèle au timbre particulier, à la résonance et à la technique de jeu du luth.

Van Wissem a commencé à être remarqué il y a quelques années à cause de son approche radicale de la musique pour luth de la renaissance : il a déconstruit les compositions existantes, par exemple en les jouant à l’envers. Il a également composé ses propres pièces pour luth, usant de palindromes et de structures en miroir.

Sa musique, en conséquence, n’a pas une progression linéaire traditionnelle, ni ne mène à un climax, elle reste plutôt sur le même niveau d’intensité. Sa musique est calme mais ne demande pas une écoute concentrée, puisqu’elle amène l’auditeur à un état d’écoute concentrée – un aspect qui fait de Van Wissem un allié naturel des actuels musiciens improvisateurs post-réductionistes.

Van Wissem dirige également le label Incunabuluum et performe régulièrement autour du globe avec le guitarise-sorcier de Captain Beefheart, Gary Lucas. Il travaille également régulièrement avec M.B. / Maurizio Bianchi., Tetuzi Akiyama et Elliot Sharp.

TETUZI AKIYAMA (guitare)
Tetuzi Akiyama joue de la guitare avec des implications primitives et concrètes, en ajoutant un désir propre à la nature caractéristique de l’instrument avec une méthode minimale et directe. Il contrôle délicatement et quelques fois grossièrement le volume sonore, allant du niveau micro au niveau macro et essaie de quantifier son système physique.

Akiyama commence à jouer de la guitare depuis l’âge de treize ans et commence de plus en plus à s’intéresser à l’improvisation libre. Il joue souvent avec Taku Sugimoto et d’aures et devient un élément central de la scène expérimentale tokyoïte. Il crée les rencontres d’improvisations au Bar Ayoma puis au célèbre Off Site.

Il a joué avec un nombre impressionant de musiciens de part lemonde, dont, entres autres Otomo Yoshihide, Toshimaru Nakamura, Sachiko M, Taku Sugimoto, Günter Müller, Jason Kahn, Oren Ambarchi, Tim Barnes, Jozef Van Wissem, Donald Mc Pherson, Alan Licht, Greg Malcom, Bruce Russel … et sorti des disques sur des labels tels que Locust, Headz, IMJ, Corpus Hermeticum, BVHaast, For4ears, Erstwhile, Antiopic, ABruitSecret, Bo’weavil. Il est également fréquemment invité dans bons nombre de Festivals Internationaux en plus de ces incessants concerts aux quatres coins du globe.