lundi
4
juin
2007

Vincent Barras & Jacques Demierre / eMaLot & AbSTRAL compost

Concert

LUNDI 4 JUIN – 21h30
double performance poésie sonore

VINCENT BARRAS & JACQUES DEMIERRE (CH) : voix
vincent barras (ch) : poésie sonore, voix
jacques demierre (ch) : poésie sonore, voix
+
EMALOT & ABSTRAL COMPOST ( FRANCE – CH)
eMaLot (france) : ordinateur, synthèse, conception direct, objets
AbSTRAL compost (ch) : rap, slam, poésie sonore, voix

Engageante soirée en perspective, placée sous l’effigie de la langue orale – déclamée – scandée. ni proses, ni poèmes, les deux performances évolueront librement au-delà du langage conventionnel, académique et populaire, le long d’étroits canaux ; la gorge, point de départ – la syllabe, étape transit – le son, point final.

Imaginons un jeune duo et un duo d’ aguerris fabuleux (géniaux Demierre/Barras qui présenteront ce soir une toute nouvelle pièce !). Imaginons un jeune slammeur à la maturité et au désir de recherche pertinent et un historien de la médecine, encyclopédie vivante de tout ce qui touche à la poésie sonore. Un jazzman/compositeur et un électronicien. Une démarche « slamée » à la limite du hip hop et une démarche « scientifique/organique ». Et la parole, surtout, au centre, comme dénominateur commun.

Voilà une vraie soirée passion – une passion à quatre portée sur l’oral et se traduisant par une complémentarité et différence d’approche enrichissante. Une soirée résonnant forcément comme une pochette-surprise avec son lot de merveilles palpables. Surprises pour la langue, merveilles pour la gorge, surprises pour les chemins parlés à explorer et à venir, merveilles pour l’échange et pour le décloisonnement générationnel.
Au delà des discours. Au delà du sens. Au delà du « catalogue ».

« il importe peu de donner un sens, mais un son, une texture, une vie aux syllabes, consonnes, voyelles et autres organes de la langue, afin qu’un corps immense prenne forme, avec des terminaisons neuronales comme des virgules, des ellipses de lapsus étranges, une cadence du torse, un envol des sens, des germes d’onomatopées, des tiges comme des yeux qui scrutent le ciel à la recherche d’un point d’eau.
oui. la langue est vivante. elle n’est pas fixe. elle migre.
plus loin que le point. plus loin que le mot. plus loin que le son. »

BARRAS – DEMIERRE
La performance de Vincent Barras et Jacques Demierre dans le courant historique de la poésie sonore: écrivains et poètes intéressés au médium du corps et de la voix comme support premier de la production poétique, musiciens et compositeurs attirés par les moyens expérimentaux d’interaction entre texte et musique; au total, domaine au croisement des catégories traditionnelles de la « littérature » et de la « musique ». La matière même de la parole, envisagée comme composante première; les sonorités langagières retournées, réagencées, recomposées en texte poétique-sonore déployé dans ses dimensions les plus concrètes, incarné dans la performance langagière.

Vincent Barras
historien de la médecine, il nourrit une passion soutenue pour la poésie sonore. Il la pratique comme auteur, comme performer, et la défend depuis des années à genève à travers l’association roaratorio : c’est avec le concours de cette structure que le festival de la bâtie a programmé de 1985 à 2003 des lectures, et des performances se rattachant à la famille polymorphe de la poésie sonore. depuis, roaratorio organise à genève, au théâtre du loup mais aussi ailleurs, son propre festival.

vincent barras a aussi contribué en qualité de traducteur à faire connaître et rayonner des textes importants pour son propre travail et pour les tendances de la poésie actuelle qui lui sont associées: il a notamment proposé des versions françaises de silence de john cage – un travail remarquable, en association étroite avec l’éditeur et atelier typographique héros-limite ; et tout récemment (chez le même éditeur), un petit volume de poèmes d’eugen gomringer, inventeur de la poésie concrète: une figure très importante de la poésie allemande au milieu du XXe siècle, qui, soit dit en passant, n’a pas l’honneur de figurer dans le larousse des noms propres du soussigné.

Jacques Demierre
pianiste et compositeur, son parcours musical emprunte des directions multiples: musique improvisée, jazz, musique contemporaine, poésie sonore, performance, installations sonores. des oeuvres lui sont commandées pour le concert, pour le jazz, pour la danse et le théatre.

comme pianiste, il joue au sein de nombreuses formations de musique improvisée, avec, entre autres, barre philips, urs leimgruber, martial solal, radu malfatti, joëlle léandre, urs blöchlinger, irene schweizer, hans koch, carlos zingaro, han bennink, ikue mori, dorothea schürch… et donne régulièrement des concerts de piano solo.

il travaille aussi avec des ensembles de musique nouvelle et est également corédacteur de la revue contrechamps (musique du vingtième siècle).

eMaLot & AbSTRAL compost
perpendiculaire abstraction performance alphabet voix objets syllabes forme conception momentanément non fixe brut mélange bidouillages dysharmonique vie aléatoire danse sonore ébauche introspective mouvement instable synapse rap

πrite paien ciel tombe terre s’ouvre πrate dieu corps pan mort balle passe πnombre ciel tombe bombe truchement de ronde πment tangue tongoron golfa dorémikafyoudvav bitumétrès grandirevocablagejamesse bassecourirradiesel o phanéroga mélimélodiedesourciertitanescobarmanétalagendatazionistérico shéri fon dans ta cavidangéologisement termythe o mananasticot de betteravinsect aire librairimésangermanickeliferromonnaietroglodythe en passant soit dit

eMalot
la musique d’eMaLot (lyon/berlin) ponctionne un peu de douceur aux indices fofollisimes et secoue les mouches comme kiss se couche. attentionné, il défriche les bruits ambiants, qui clignent, se plaisent et plissent. entre bruitisme et synthèse électronique, il sait que les bisbilles de lasse-intensité ont bien plus d’allure que les monospaces.

alors quoi ; formes abstraites, luxe des surfaces, précis picots de sons. L’avis d’un clignement heureux de son sort, ravi de faire blêmir richter. Il détaille plus qu’il n’étale, le grain n’excluant pas le fluide. prenez une chambre avec vue, puis laisser mendier les gouttes. c’est aussi bon que ça…

le courtier est piquant : le produit, c’est la circulation, le flux, la parité de douceur et brutalité. à suivre…

AbSTRAL compost
pseudo-rappeur polyglotte, lyriciste post-poète sonore timbré, AbSTRAL compost n’a pas de boîte postale, ni de directives ; d’arianne il n’a que la glotte en pelote. un peu partout et nulle part à la fois, il se débat-danse avec les tournures feignasses.

sous le charme d’une machine à écrire le monde et la merde des modes, outre le langage, pas loin de la berge, dans le calme de la mort maternelle de la langue.

il défend une poésie vivante, rythmée, insensée.

une approche bruitiste qui se reflète au niveau des discordances entre le sens et le son. une écriture impulsive presque synaptique basée sur les associations d’idées. comme une sorte d’automatisme ou de laisser-aller mental, une rencontre de l’alphabet et du hasard qui n’en est jamais un, sans gomme ou autre substi-tue. paradoxe du post-écrit et du prononcé irrépressible et fragile, parois crevable et escamotable.

la fin justifie le moyen-terme…advienne que pourra.