Rencontre très attendue entre le prolifique et génialement sur_habité trublion_culte action_noise_dada_cut-ups berlinois JOKE LANZ (from Sudden Infant et que l’on ne présente plus ici) & la performeuse genevoise JULIE SEMOROZ, auteur.E.s d’une cassette-témoin sur le label de cassette genevois COPY PASTA et qui en live se mettent en situation_perfo_surprise comme suit:
Deux personnes sont assises à une table. Personne ne sait si elles se connaissent ou pas. Elles mangent et boivent en silence mais leurs cerveaux sont en ébullition. Elles communiquent par le bais d’une matière noise_bruitiste agrémentée de poésie sonore expérimentale. Pile ou face, chaque concert est une surprise remise sur la table.

Voyons ce qu’il se passera ce soir pour un set que l’on attend de pied & oreilles fermes_yeah!

Avec, en deuxième partie de soirée, l’excellent débarquement des anglais DEGRADATION, duo pourfendeur d’une sorte de lamentation perverse proférée à partir de collages sonores, de manipulations électroniques lourdes abrasivo_incisives et de drones_soulèvements. Futurs déplacés, passés imaginés, colons dénoncés, pouvoirs débilisant, mythologies nationalistes atomisées, idéologies perverses et déluges d’énervements/colères forment le corps de l’univers sonore de DEGRADATION, tel un bourdonnement corrompu et carié du modernisme pourri ou une attaque en vol plané bombardante sur la jugulaire du colonialisme.

Auteurs d’un enregistrement-manifeste hautement acclamé par la critique spécialisé ( le très bon « Leadlined » sur le label Brachliegen Tapes), DEGRADATION est un sac plastique/déchet rempli de fragments d’éclats post_industriels, de full-noise rugissant, de pensées intrusives excavées via des déflagrations_saturations aurales bombardantes. Par le biais de signaux sonores se déversant en s’entrechoquant en chaines au milieu d’effets_delays mordants, DEGRADATION plonge en rase-motte au-dessus de la dégradation_rapine contemporaine, tentant d’en venir à bout tandis que l’horizon-futur se réduit inexorablement de manière morbide, en une impasse inextricable.

Musique de crise par excellence (& obligation), DEGRADATION éructent leurs tons froids forgés au plomb au travers un réseau_machinerie de perditions, de sons qui sont traités et re-traités et d’enregistrements environnementaux avalés puis régurgités: murmures craquant au travers de pulsations geiger, modulés par la mémoire, le processus du temps volé, les injonctions municipales, l’essoration abusive qui ordonnent de ne pas quitter le travail nécessaire au capital et de rester des ombres réfractées par une mer de vin noir.

Une bourrasque_rafale sombre, constat intraitable et impeccable du devenir actuel de l’humanité. Virulemment recommandé et parfait pour la deuxième partie de soirée.

Le tout enrubanné comme il se doit par les passages de disques incisivos_abrasifs de NuRe OnnA et BAMBA TRISE_yé !

Plus d’infos:
EAT DRINK MAN WOMAN:
https://www.juliesemoroz.ch/portfolio/eatdrinkmanwoman
https://www.juliesemoroz.ch/
https://www.suddeninfant.com/

DEGRADATION:
https://brachliegentapes.bandcamp.com/album/leadlined