Troisième et dernière halte au Musée d’Ethnographie de Neuchâtel, toujours dans le cadre de l’exposition « BRUITS », avec, l’été approchant oblige, une proposition plus festive, mais s’inscrivant parfaitement dans le cadre du thème de l’exposition, avec les sur-moites groovistes genevois de l’IMPERIAL TIGER ORCHESTRA, soit, cet excellent mélange de tradition « éthiopiques » et cet audacieux et franchement réussi plongeon dans la modernité et le brouillage des pistes/genres/sonorités.
On les a vu grandir, cet Imperial né dans une certaine cave 12 sédentarisée genevoise. On les a vu grandir, évoluer, chercher, partir en Ethiopie, revenir plein de feu, repartir en Afrique du Sud, revenir plein d’idées, et on les a vu, revu et revu. Jusqu’à ce concert, pour nous, mémorable à la Barje 2 de l’été passé. Puis un autre concert, plus tard à L’Usine, où l’on a perçu un possible jamais réalisé/entendu auparavant ailleurs. Ethio-jazz-free-expé-disco-dark-groove-rock…. Ils avaient trouvé, réussi ce mélange complètement improbable de mélodie éthiopiennes, de « dark-disco » 80’s, de claps-hands métronomiques et de grooves implacables. Ethio-dark-groove (?)….. Oui, pour nous ce fut une claque et la joie non dissimulée de voir cet Imperial devenir ce qu’il est en train de devenir… un affolant laboratoire grooviesques irrésistible et à la réputation ascendante… et en live, quand en forme, ça peut vraiment finir par foutre un feu-transe difficilement arrêtable. Avec un plus sous les bras, un tout nouveau disque « MERCATO ».

Bravo et chapeau-bas l’Imperial, nous ne sommes pas peu fiers de vous avoir vu grandir… sur cette voie-là, on vous suivra encore longtemps… Longues vies à vous les Tigers…

IMPERIAL TIGER ORCHESTRA
À l’heure où les compilations déferlent de toute part pour exhumer l’héritage musical éthiopien, Imperial Tiger Orchestra propose un son inédit et original alliant modernité et inspiration traditionnelle. Ce sextet surprenant, aux allures improbables interprète et revisite autant l’âge d’or de la musique éthiopienne que les standards traditionnels en passant par les dernières productions d’Addis-Abeba. Composé d’une section de cuivres puissante (trompette/ saxophones baryton et alto) et d’une section rythmique implacable (batterie/ percussions/ claviers vintage et midi/ basse électrique), Imperial Tiger Orchestra distille des sets à l’énergie redoutable. Musique essentiellement chantée à l’origine, le groupe préserve la beauté des lignes mélodiques et des modes éthiopiens, tout en sortant des sentiers battus. En faussaires assumés, Imperial Tiger Orchestra distille du groove instrumental, des rythmes hypnotiques menant à la transe et des lignes obsessionnelles qui puisent dans le vocabulaire de la musique électronique. Loin des notions puristes, les musiciens n’hésitent pas à brouiller les cartes en utilisant un « phin », guitare traditionnelle thaïlandaise au son acéré comme le couteau à côté du traditionnel « kebero » éthiopien.

Ils viennent de sortir leur deuxième disque, « MERCATO », hommage au marché principal d’Addis-Abeba où l’on trouve de tout. C’est là où chacun a déniché des cassettes, des sons plus ancrés dans la tradition, qui ont permis de modifier le répertoire du groupe. Aux standards de l’âge d’or, l’Imperial Tiger Orchestra ajoute désormais des thèmes apparus à l’orée des années 1980. Une instrumentation tradi-moderne qui renvoie au répertoire, à l’atmosphère rétro-futuriste de ce disque pensé comme un bon vieux 33 tours. Moins jazz noisy, plus psyché rock. Moins débridé et plus structuré, tout à la fois plus proche et sans cesse décalé des chansons dont ces fêlés félins s’inspirent. Comme une espèce de rock progressif éthiopien !

Plus d’infos :
http://www.myspace.com/imperialtigerorchestra