Phô, le retour, III.
Mm, souvenons-nous. Décembre 2004. Une déferlante sonore dévaste la cave12 et met tout le monde au tapis ; deux batteurs et un flûtiste-démon terrassent l’assemblée. Les fusibles pètent au bouquet final, plus de jus, l’électricité elle-même ne résiste pas à la tornade. C’est la claque dans la gueule et la surprise/révélation de l’année ici. On reste sans voix ; ces gars, au juste, c’est qui ?

Bon, souvenons-nous. Avril 2006. En conclusion du N Festival ici-même, Phô remet ça. Des minutes de déluge infernal. Ils sont pires, ils sont mille fois meilleurs, ça part au quart de tour et ils flirtent avec la perfection… c’est trop court, trop court, trop court, mais harassés et connaisseurs, ils ne remettent pas ça. Au bar, quelques-uns chuchotent : le meilleur groupe-noise du monde… Mais ces gars, au juste, c’est qui ?

Un flûtiste devenu fou ayant égaré sa fanfare et se retrouvant entourés de deux batteurs-cerbères tonitruants qui ne le lâchent plus. Le joueur de flûte de Hamelin revu et corrigé par le Diable. Un exorcisme tonitruant ou un hymne/transe sabbatique. On ne sait plus.

La finesse dans le bruit, c’est rare. Des fins noiseurs, aux détails et à l’écoute infimes, formant détails après détails le corps d’un rouleau-compresseur qui une fois lâché dévaste tout sur son passage…
ENORME !

Ils se voient 10 fois par année en moyenne. Ils se détestent cordialement. Ils sont fâchés avec le monde entier et n’aiment pas jouer ensemble. Espérons que rien ne pourra les arrêter et qu’ils continueront à se «caractériéliser» entre eux longtemps.

Impitoyables Phô ! Ils nous disent être très énervés là… mm, donc, en forme ?

« cela sonne comme des hymnes de free jazz hardcore, (imaginez Melt-Banana reprenant Albert Ayler)… »